La chance, c’est ce dont a bénéficié Françoise Laurent-Perrigot, il y a cinq ans, lorsque son profil a fait « consensus » pour reprendre la tête du Conseil départemental, après l’élection de Denis Bouad au Sénat. Première femme à diriger la collectivité (il était temps), son profil atypique a été sujet à railleries. Prudente dans sa gestion, certains élus, notamment communistes, auraient préféré que les recettes fiscales, dopées par le dynamique marché de l'immobilier, soient vite réinjectées dans le territoire. La socialiste, elle, a préféré les mettre de côté, prévoyant un ralentissement du marché. Finalement, le temps lui a donné raison. Et, malgré la baisse des recettes fiscales et la rigueur budgétaire, la collectivité peut faire face à l’année 2025. Ce n’est pas le cas de tous les départements.

La « marque » Perrigot, c’est aussi renvoyer chacun à ses responsabilités. En début de mandat, l’élue avait assuré « ne pas être la cheffe de tout, ni de tout le monde ». Promesse tenue, en laissant ses vice-présidents prendre toute la mesure de leurs délégations. À l’approche des élections municipales, la même stratégie s'esquisse : les sortants et autres candidats devront se préparer face au risque RN. Si besoin, elle sera là. Mais seulement en soutien. Expérimentée, discrète et humble, Françoise Laurent-Perrigot s’est finalement révélée dans cette fonction, montrant une autre façon de faire de la politique. La recette fonctionne dans cette collectivité menacée de disparition, où plus de 70 % du budget est fléché sur des dépenses sociales obligatoires. D’ailleurs, Françoise Laurent-Perrigot ne s’interdit pas de briguer un nouveau mandat… Certains, en lisant ces lignes, vont rire jaune !