Publié il y a 18 h - Mise à jour le 21.01.2025 - Sabrina Ranvier - 9 min  - vu 1588 fois

FAIT DU JOUR Municipales : promesses tenues ?

Jean-Paul Fournier, au centre, lors de la pose de la première pierre du palais des congrès.

- © Yannick Pons

« Les programmes sont faits pour appâter l’électeur, analyse Paul Planque, élu d’opposition alésien. Mais, ensuite, plus personne ne se souvient de ce qui était promis. » Plus personne, vraiment ? Objectif Gard le magazine s’est plongé dans les promesses de campagne des équipes de Jean-Paul Fournier et de Max Roustan, respectivement réélus en 2020, à la tête de Nîmes et d’Alès. Une enquête à retrouver dans Objectif Gard le magazine.

Les dossiers en hausse et en panne pour la  ville de Nîmes

Le programme de Jean-Paul Fournier proposait 100 mesures concrètes. Objectif Gard le magazine passe au scanner les principaux thèmes et invite élus et opposants à donner les bons et mauvais points.

CULTURE

• Classement de la Maison Carrée au patrimoine mondial de l’Unesco. Fait. Après une quinzaine d’années de travail, Nîmes fait inscrire sa Maison Carrée. La fréquentation du monument a grimpé de 11 % si on compare les périodes septembre 2023/août 2024 et septembre 2022/août 2023.

• Création d’une biennale internationale de l’art. Fait. 176 826 visiteurs ont participé au printemps 2024 au premier festival d’art contemporain de la Ville. Il reviendra tous les trois ans. « C’est devenu une triennale car le coût pour un évènement qui se veut de qualité est important, observe Vincent Bouget, conseiller municipal d’opposition. La première édition était intéressante. Il faudra espérer que les moyens financiers ne manqueront pas pour cet évènement culturel et pour soutenir les acteurs locaux ».

• Création d’un Palais des congrès. Bien avancé. Ses immenses façades incurvées occupent l’espace entre le musée de la Romanité et les Prud’hommes. Le futur centre des congrès H2 dont l’inauguration est prévue en novembre comporte notamment un auditorium de 672 places. Son coût est de 59,3 millions d’euros. Vincent Bouget estime que ce projet, « conduit à marche forcée » a « bouffé les autres » : « C’est le grand projet du maire. C’était presque son obsession du mandat. »

• Un nouveau lieu pour le conservatoire. En cours. Rudy Riccioti va réhabiliter les Carmes pour y installer le conservatoire pour un montant de 29,9 millions d’euros. Les travaux débuteront lorsque les étudiants de l’université déménageront à Hoche.

• La transformation du Parnasse en Arena avec un objectif de 4 500 places, la création d’un « festival off » en été et la réhabilitation de la Maison de l’avocat des pauvres sont Abandonnés pour ce mandat. Le musée du textile est au stade des études.

ÉCOLOGIE

• Ouverture d’un parc de 52 hectares aux terres de Rouvières. Fait.

• Planter 10 000 arbres. En cours. L’objectif devrait être atteint. La Bastide, aérodrome de Courbessac, chemin du Pont-des-Isles, Font-Aubarne... Chaque année, les élèves de CP plantent une « forêt des enfants ». « Ce n’est pas mauvais en soi mais quand tu plantes à Courbessac, tu fais de l’ombre aux avions, ironise Vincent Bouget. La végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur en centre-ville est un vrai sujet pour que la ville reste vivable ». Aucune grande action n’a été entamée pour créer comme promis « des parcours ombragés et rafraîchissants en centre-ville ».

• Parc Jacques-Chirac aux pépinières Pichon. Bloqué pour raisons administratives et environnementales. « Si on avait mis autant de volonté que pour le Palais des congrès, il serait peut-être sorti de terre », estime Vincent Bouget.

• Prévoir 50 % des investissements dans le développement durable. « Ils n’ont jamais donné le moindre chiffre, constate Vincent Bouget. Pour moi, c’est un pur effet d’annonce. » Rénovation des écoles, du bâtiment des services techniques, extension du réseau de chauffage urbain... Pascale Venturini, adjointe à la transition écologique précise que "beaucoup de choses ont été faites" : « On aura des chiffres précis courant 2025.»

• Développement d’un éclairage public intelligent. Fait.

• 50 % de bio dans les cantines. Fait.

La Halle des sports au Mas de Vignolles. • Corentin Corger

SPORT

• Halle des sports. Fait. Inaugurée en novembre, elle accueille les 18 associations sportives qui étaient aux Costières. « Elle a coûté beaucoup plus cher que prévu à cause de l’inflation mais aussi parce qu’elle devait en partie être financée par la vente du stade des Costières qui ne s’est pas faite », souligne Vincent Bouget. Il ajoute que la Ville se retrouve dorénavant avec de nouveaux frais : un stade à rénover.

• Rénovation et extension du skate parc. Fait. « Il fonctionne bien », reconnaît Vincent Bouget.

• Reconstruction d’Aquatropic et nouvelle piscine à l’Est. Non réalisé pour raisons budgétaires.

Travaux d'embellissement autour des Halles. • Sabrina Ranvier

COMMERCE

• Un repreneur pour la Coupole et de nouvelles enseignes. Fait. La Socri a repris la Coupole et va ouvrir des galeries Lafayette. Fragonard, M. Bricolage vont s’installer en centre-ville. Pour lutter contre les commerces vacants, la société d'aménagement des territoires (SAT) a créé la foncière commerciale Odile. Deux fonds de commerce ont été préemptés. « Ils protègent l’environnement de la Maison Carrée et la partie « chic » du centre-ville », modère Vincent Bouget.

• Refus de nouvelles surfaces commerciales en périphérie. Fait. Julien Plantier indique avoir refusé tous les projets en périphérie. Vincent Bouget rappelle que le projet de Rani Assaf aux Costières s'est écroulé sur son volet commercial. La commission nationale d'aménagement commercial (CNAC) a émis un avis défavorable.

• Les Halles : la rénovation des abords est en cours, celle de l’intérieur est non réalisé pour l’instant.

SÉCURITÉ

• 200 nouvelles caméras et la vidéo verbalisation des axes sensibles. Fait.

• Nouveaux postes de police. À moitié fait. Le poste commun avec la police nationale est resté ouvert à Pissevin… 24 h avant que l’incendie d’un commerce mitoyen le contraigne à fermer. Pas d’ouverture de poste de police municipale supplémentaire en centre-ville.

• Création d’une brigade de tranquillité du quotidien. En cours. Julien Plantier explique que le renforcement des effectifs de police municipale permettra la création d’une unité spéciale de surveillance des établissements de nuit et débits de boisson et davantage d’agents pour sa brigade environnement.

• Extension des zones de circulation à 30 km/h. Fait.

ÉCOLES/ CRÈCHES

• Nouvelles écoles au Clos d’Orville et à Pissevin. En cours. Après les vacances de printemps, les enfants du clos d’Orville inaugureront leur nouvelle école Léo-Rousson. L’appel à architecte pour un pôle scolaire innovant à Pissevin doit être lancé prochainement.

• Une nouvelle crèche au mas de Mingue. En cours. Cela a été voté le 16 novembre, la crèche des Grillons va déménager et passer de 20 à 50 places.

• Reconstruction de la crèche Delon-Soubeyrand. Non réalisé. Julien Plantier explique qu’elle devait être positionnée sur le nouveau bâtiment qui devait être commercialisé rue Villeperdrix, construction actuellement « à l’arrêt ».

PARTICIPATION CITOYENNE

• Un conseil municipal des seniors. Fait.

• Une plateforme et un budget participatif. Fait. jeparticipe.nimes.fr a été lancée le 28 octobre. « Il n’y a aucun budget participatif dans cette ville », déplore Vincent Bouget. « Si la plateforme participative fonctionne bien, on la dotera d’un budget », explique Julien Plantier.

• E-administration. Fait.

URBANISME

Un nouveau quartier de 12 000 m2 et une école au mas Lombard. Non réalisé. Pour Vincent Bouget, ce type de projet d’étalement urbain sur des terres agricoles n’est plus adapté.

Sabrina Ranvier

Entretien avec Julien Plantier, premier adjoint

« Le palais des congrès est un des projets majeurs du mandat »

Objectif Gard le magazine : Le programme de Jean-Paul Fournier comportait 100 mesures concrètes. Allez-vous tout boucler d’ici mars 2026 ?

Julien Plantier : Jean-Paul Fournier, qui est élu depuis 2001, avait une certaine expérience pour présenter des projets qui peuvent se faire sur le temps d’un mandat. Malheureusement, la crise sanitaire a impacté le premier tiers du mandat. Les conséquences liées à la guerre en Ukraine, coûts de l’énergie, matières premières, ont eu des impacts importants au niveau budgétaire. On a dû se résoudre soit à étaler dans le temps, soit à renoncer à un certain nombre de projets. Le musée du textile ne se fera pas dans ce mandat par exemple. Mais un travail de préfiguration a été initié et une chargée d’étude recrutée.

La transformation du Parnasse en Arena et les travaux à la Maison de l’avocat des pauvres sont abandonnés ?

Des études ont été menées pour le Parnasse. Cela ne se fera pas durant ce mandat car l’enveloppe budgétaire est plus importante que ce qui était envisagé, notamment en ce qui concerne l’accessibilité et les normes bâtimentaires. La Maison de l’avocat des pauvres est très vétuste. C’était un budget extrêmement conséquent. Mais le Palais des congrès va être inauguré en novembre. C’est un des projets majeurs qui va permettre de requalifier tout un quartier qui va monter en gamme. Nîmes performait sur le tourisme classique mais avait une carence sur le tourisme d’affaire. Ce Palais des congrès à taille humaine, à 150 mètres des arènes, est un atout considérable. Le défi est que les associations, les acteurs du territoire puissent s’en emparer.

Vous aviez promis 200 caméras et deux postes de police supplémentaires. Pari tenu ?

On était déjà une ville phare dans la vidéoprotection. Nous avons tenu l’objectif et avons 660 caméras. Un nouveau centre de supervision a été inauguré. Nous avons des retours très positifs sur la vidéoverbalisation. Nous n’avons pas ouvert de nouveau poste de police municipale en centre-ville. Nous avons fait le choix d’accentuer les moyens humains. On va augmenter les effectifs de la police de 31 agents d’ici à deux ans. On arrivera à 200 agents en 2026. Cela permettra notamment la création d’une brigade contre les nuisances sonores.

Vous aviez ouvert un poste commun avec la police nationale à Pissevin. Il a fermé à cause d’un incendie. Quand va-t-il rouvrir ?

On est en attente du gouvernement mais avec les remaniements successifs, on n’a pas eu de retour, ce qui est dommageable. Il faudrait que l’État nous affirme et nous confirme bien qu’il y aura un poste de police qui sera ouvert de manière permanente sur le secteur. On n’investira plus de budget tant que l’on n’aura pas ces assurances.

Avez-vous mis en place la brigade de réparation en 48 h ?

On peut prendre en photo un trou dans la chaussée sur l’appli de la ville. On a un suivi du début à la fin de la demande. Cela marche très bien. Je ne sais pas si c’est réparé en 48h mais on est sur une accentuation de nos interventions dans ce sens.

Vous promettiez de planter 10 000 arbres, qu’il y aurait un arbre pour 50m2 de bâti et la création de parcours ombragés…

L’objectif des 10 000 arbres sera tenu. Un arbre pour 50m2 de bâti, c’est quelque chose que l’on a mis en place au travers du guide qualité. Il va figurer dans le cadre de la révision du PLU. Sur les parcours ombragés, aujourd’hui, la ville est extrêmement bien dotée notamment avec les aménagements urbains autour de l’Écusson, mais aussi les poumons verts que sont les Jardins de la Fontaine, le parc Meynier de Salinelles géré par le Département. Nous avons ouvert les terres de Rouvière.

Le parc Jacques-Chirac prévu aux ex-pépinières Pichon sera-t-il ouvert d’ici la fin du mandat ?

La grosse difficulté que l’on a eue, et qui ne dépend pas de notre volonté, c’est le coup d’arrêt pour le parc Jacques-Chirac. On a des difficultés au point de vue des études environnementales et de l’accord de l’État et des services de la DTTM et de la Dréal. On est train de travailler avec ces interlocuteurs pour voir de quelle manière on pourrait débuter les travaux au cours de l’année 2025.

Aquatropic est fermée pour deux mois. Allez-vous la reconstruire ?

Pour Aquatropic, on a des études mais ce sont des budgets trop conséquents pour cette fin de mandat. On fait tout pour que cet équipement ne ferme pas. On mène des travaux pour la viabilité du site. Dans un deuxième temps, on envisagera des travaux plus importants pour lui donner une seconde vie. Dans l’Est de la ville, la piscine Fenouillet va rouvrir au printemps, après presque deux ans de travaux. Si on n’avait pas eu cette piscine à rénover pour 1 million d'euros, on en aurait construit une autre dans l’Est.

Vous prévoyiez de créer un pôle sportif route de Sauve, de rénover le stade de Castanet…

On travaille actuellement sur le stade de Castanet pour envisager un nouveau pôle sportif avec peut-être de l’intergénérationnel. Le pôle sportif route de Sauve est au stade des études. Mais on a inauguré, le stade Henri-Noël au mas de Mingue, le stade Adams à Saint-Césaire. Il y a eu des équipements sportifs de proximité créés au Chemin-Bas. On a fait l’extension du complexe de tir à l’arc.

Vous avez inauguré la Halle des sports qui devait notamment être financée par la vente du stade des Costières. Que va-t-il devenir ?

Le compromis s’est terminé le 31 décembre 2024. On a budgétisé 700 000 euros d’études sur 2025 pour envisager une rénovation le cas échéant, en fonction de la volonté de la gouvernance actuelle du club. Différents scénarios en fonction de la pratique sportive sont envisagés et, à ce moment-là, la ville prendra sa part de responsabilité et assurera le financement.

Allez-vous refaire l’intérieur des Halles ?

Cela va être initié avant la fin du mandat. La rénovation sera réalisée à la fin de l’occupation des baux actuels, en 2030. Mais un travail de préfiguration va être mené, dès à présent. Une équipe de maîtrise d’œuvre va être désignée courant 2025 pour se donner le temps de travailler notamment avec les étaliers actuels, pour préparer le contenu des travaux.

On parle du quartier du mas Lombard depuis 20 ans, va-t-il enfin voir le jour ?

Il y a eu un recalibrage avec une réduction de l’emprise pour limiter les coûts liés aux fouilles et aux compensations environnementales. L’idée est que l’on puisse rentrer dans une phase opérationnelle j’espère avant la fin du mandat. Mais on a aussi fait des choses qui n’étaient pas prévues comme les travaux route de Sauve.

Sabrina Ranvier

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