Avec plus de 3 500 références de matériel équestre, la sellerie L’Hacienda est devenue, elle-même, une référence pour tous les amoureux du cheval. Son showroom situé à Massanes, non loin du rond-point du Pont troué, propose des selles, chemises, lassos, boucles, bottes, éperons et autres chapeaux produits de l’autre côté de l’Atlantique, mais portés partout en France, et même au-delà. « Des clients viennent de Toulouse jusqu’aux Alpes-Maritimes et nous livrons en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne, détaille Rudy Drogue, fondateur de la société. Il n’y a pas une dizaine de selleries spécialisées de cette taille en France, nous sommes même les seuls dans le sud. La plus proche est à Lyon. D’autant plus qu’on propose des produits orientés chevaux et d’autres orientés cavaliers, ce qui n’est pas le cas de tous. »

“Une continuité dans l’histoire familiale”

La sellerie western, passée « de fil en aiguille, depuis 1996, de 50, à 100, puis 200 et aujourd’hui 500 m² », est le produit d’un amour pour les chevaux transmis de génération en génération. Elle a ainsi toujours gardé ce nom hispanophone malgré son esprit texan et ses drapeaux américains à l’entrée. « Mon grand-père élevait des chevaux de trait, puis mon père, amoureux du Mexique, a décliné l’activité avec une pension et des balades loisir. Il a alors créé L’Hacienda, qui est l’équivalent d’un ranch au Mexique, raconte l’originaire de la Drôme, arrivé dans le Gard il y a une quarantaine d’années. J’ai travaillé très jeune avec lui et eu l’idée de la sellerie car je rencontrais beaucoup de débutants non équipés et je les redirigeais à droite à gauche pour trouver du matériel. C’était pour moi une continuité dans l’histoire familiale, j’ai donc conservé le nom. »

Américaine dans l’esprit mais mexicaine dans le nom, la boutique l’est aussi dans les produits proposés, avec « deux tiers des bottes, trois quarts des selles et l’intégralité des chapeaux provenant de ce pays, le seul qui sait les fabriquer et tanner le cuir dans la tradition », explique le gérant. Ce dernier s’affranchit désormais d’intermédiaire, proposant du matériel « milieu de gamme mais accessible à tous » grâce à ses trente ans de travail dans le secteur.

À cheval entre salons d’exposition et livraison

L’entreprise, « obligée d’être dans l’air du temps », a largement évolué depuis sa création, devenant prisée à l’international « grâce notamment aux réseaux sociaux », alimentés par July, la femme de Rudy, et seule personne à travailler à ses côtés. « Je me suis refusé à la livraison pendant des années, puisque, pour moi, les gens doivent toucher, sentir, monter le cuir, essayer les bottes, etc, assume le cinquantenaire. Mais force est de constater que la livraison nous a sauvés durant le Covid, d’autant plus que les salons d’exposition se sont arrêtés à ce moment-là. »

Représentant 50 % du chiffre d’affaires aujourd’hui, alors que le showroom et les livraisons sont à 25 % chacun, les salons d’équitation sont incontournables pour L’Hacienda. « On en fait 16 ou 17 par an, dont Cheval Passion à Avignon et l’American Horse Show à Uzès, où on reçoit 10 000 visiteurs en trois jours, pour une quarantaine d’exposants, explique le coorganisateur de l’événement depuis 2020. On participe aussi à l’Equita Lyon avec ses 200 000 fidèles internationaux en cinq jours. Les passionnés y viennent car cela regroupe tout l’univers du cheval, de l’équipement aux concours de saut d’obstacles avec les meilleurs mondiaux. »

Un authentique saloon à venir

Pour la troisième année consécutive, la sellerie proposera trois journées découverte les 9, 10 et 11 mai prochains. Chacun pourra alors visiter le showroom et s’approcher des cinq chevaux du couple. Au programme, de 10h à 1h chaque jour, « des animations, des balades à poney, des démonstrations de lasso, un spectacle équestre, des danses et concerts country et même un dressage de bison ! » Soutenu par la commune, qui « joue le jeu en incitant les locaux à venir », le week-end attire toujours la clientèle fidèle régionale.

Ce sera aussi l’occasion d’inaugurer une nouveauté en préparation. « Cette année, on franchit le pas en créant notre propre saloon, complètement en bois et avec une porte à battants, comme dans les films, s'impatiente Rudy Drogue. On proposera une partie bar et snack. Le but est, à terme, d’y organiser des concerts et soirées régulièrement et de réunir des personnes fans du style western et américain, mais pas forcément d’équitation, et inversement. » Les fondations posées entre l’entrée du showroom et les prés des chevaux, il ne reste désormais plus qu’à finir l’installation pour accueillir le plus grand nombre de passionnés dans quelques semaines.