La tradition veut que le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, fasse un balayage de l’actualité de la cité depuis le dernier Conseil municipal en date. « Avant de revenir sur les différents évènements marquants de notre cité, j’aimerais avoir une pensée pour les victimes et leur famille touchées par les inondations en Espagne. Nîmes se souvient de la générosité dont elle a fait l'objet. J'ai ainsi décidé d'octroyer une subvention exceptionnelle de 100 000 euros qui sera évoqué lors du conseil municipal du 14 décembre. Au regard des dégâts terrifiants et des nombreux morts, les Nîmois doivent témoigner leur solidarité au peuple espagnol. Rappelons-nous qu'en 1988, nous avions bénéficié de l'aide de toute la France et du monde entier. »

Le premier édile a aussi parlé du sport. L’inauguration de la Halle des Sports Ludivine qu’il décrit comme un espace moderne qui favorise la pratique sportive pour tous. Jean-Paul Fournier a aussi évoqué le tournoi de tennis d'envergure en avril prochain aux arènes.

Et le maire de poursuivre avec les 140 ans des Halles, les 110 ans de la disparition de Frédéric Mistral… « La tauromachie a été, une nouvelle fois, mise en danger par la proposition de loi de certains sénateurs visant à interdire la corrida aux mineurs de moins de 16 ans. Ce texte va à l'encontre de nos valeurs, car les Nîmois sont profondément attachés à la culture taurine. Nous avons le devoir de transmettre ces principes aux jeunes générations. Je suis soulagé qu'elle ait pu être rejetée par mes anciens collègues, jeudi dernier. »

Orientations budgétaires

Moment important pour l’année à suivre, c’est Pascal Gourdel, adjoint aux finances et dont c’était l’anniversaire, qui a présenté le rapport d’orientation budgétaire.

Avec le Rapport d’Orientation Budgétaire on trouve des informations relatives à la structure et la gestion de l'encours de dette contractée et les perspectives pour le projet de budget. Elles présentent notamment le profil de l'encours de dette que vise la collectivité pour la fin de l'exercice auquel se rapporte le projet de budget.

La préparation et le vote du budget d’une collectivité constituent un acte fort, qui reflète à la fois les engagements, les principes et les orientations politiques de l’équipe municipale en place.

« En 2025, les collectivités territoriales seront amenées à participer à l’effort de redressement budgétaire afin de parvenir à l’objectif d’un déficit de 5 % en 2025. Cependant, cet effort sera proportionné au poids des collectivités territoriales dans la dépense publique et tiendra compte de leur situation financière. »

L’endettement semble être stable et à hauteur de 179 068 884 euros au 31 décembre 2024 mais, selon l’élu, l’investissement demeurera important, plus important que dans les villes de même strate, 50 millions en 2025 et 65 millions en 2026.

Les orientations budgétaires 2024-2026 seront contraintes par le prélèvement sur les recettes réelles de fonctionnement, la confiscation de la dynamique relative à la quote-part de la TVA, la réduction du taux de la FCTVA de 16,404 % à 14,85 %, la forte baisse du Fonds Vert, le projet de loi de finances pour 2025, a été présenté le 10 octobre dernier au Conseil des ministres.

L’opposition s’abstient, mais se questionne

Vincent Bouget, chef de file de l’opposition de Gauche à la Ville réagit au ROB malgré le brouillard national quant au vote du budget de l’État mais l’élu s’attend à des conséquences imprévisibles pour les collectivités. La Ville poursuit sa réduction de dette. « C’est peut-être de la prudence. Cela risque toutefois de se ressentir dans le fonctionnement des services de la Ville. Mais nous verrons au moment du budget. Il est d’ailleurs peut-être encore temps d’essayer de desserrer l’étau gouvernemental et de demander à vos députés, vos ministres, votre premier ministre de revenir à la raison. Il serait peut-être plus facile de s’adresser à eux directement plutôt que d’aller solliciter le préfet… J’imagine que vous avez gardé les 06 des dirigeants LR. »

Selon la Gauche, dans ce contexte financier particulier, les choix politiques que annoncés par la majorité ne sont pas très nouveaux. « Le dernier budget du mandat ne connaitra sans doute pas de surprise, de nouveauté…Au rayon des bonnes nouvelles, les réalisations liées à la rénovation urbaine semblent pouvoir s’accélérer… Enfin. »

Selon Vincent Bouget, le ROB 2025 marque aussi un retour, le Conservatoire, en retard et plus au bon endroit.

Autre sujet, « Nous les avions déjà annoncés l’année dernière : les plans Lumière et autres travaux de rénovation attendus pour les théâtres, mais aussi la rénovation de la maison de l’avocat des pauvres, celle du Parnasse, le projet du quadrilatère des Jésuites, la place du château, la rénovation de la Bastide, l’agrandissement du gymnase Saint Stanislas, la rénovation du gymnase Condorcet… il y a bien sûr le dossier du Stade des Costières que manifestement, au vu du ROB, vous avez décidé de ne pas traiter l’année prochaine… »

Et les Halles ? Après leurs 140 ans, place à la rénovation ? « Tout doit être mis sur la table et le projet de rénovation doit être coconstruit avec les étaliers et les clients sur les objectifs, les moyens et les modalités des travaux. Dans tous les cas, nous le redisons, les Halles doivent garder leur âme qui est en même temps celle de la Ville. Pour conclure, nous savons que nous ne portons pas toujours les mêmes ambitions, la même vision du présent et de l’avenir de notre ville, que je crois, malgré les débats, nous aimons tous. Nous savons aussi que gouverner c’est choisir, et que selon le contexte qui nous est imposé, les choix sont parfois difficiles. »

Dans l’attente de la présentation du budget, la Gauche demande que les derniers arbitrages ne pénalisent pas davantage la vie des Nîmoises et des Nîmois. Elle demande aussi que soient engagés, en priorité, des investissements nécessaires à la qualité de vie de chacun des habitants, des investissements adaptés aux besoins comme aux enjeux et aux défis de ce siècle.

Pour le RN et avec la voix de Laurence Gardet, « Il manque quelques points, la sécurité ! je ne vois pas un mot sur la situation sécuritaire qui est catastrophique. Depuis 2014 nous le demandons mais il faut augmenter le nombre de policiers municipaux et la vidéosurveillance doit être élargie. Il faut aussi faire un effort sur le prix des tarifs souterrains pour dynamiser la ville. »