NÎMES Kid Francescoli : une nouvelle couleur à son arc-en-ciel avec "Sunset Blue"
Le producteur, crooner et multi-instrumentiste, Mathieu Hocine, plus connu sous le pseudonyme Kid Francescoli, sera sur la scène de Paloma le vendredi 26 janvier et présentera son dernier opus "Sunset Blue".
ObjectifGard : « Sunset blue », votre sixième album studio, est sorti le 22 septembre dernier. Comment ça se passe depuis ces derniers mois ?
Kid Francescoli : Très bien, je suis ravi de l'accueil réservé à ce nouvel album, de l'enthousiasme du public, je mesure la chance que j'ai. Et puis, il y a la tournée avec de nombreux concerts complets. Pour répondre à votre question, je suis aux anges depuis septembre.
Encore une fois, il est question de voyages dans cet album, mais surtout, c’est un hommage à vos racines méditerranéennes. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette direction artistique ?
C'est venu d'un constat, d'une envie de me recentrer justement liée à tous les voyages que j'ai dû faire - avec plaisir - lors de la dernière tournée. Nous sommes allés en Égypte, en Chine, au Liban, au Mexique, aux États-Unis, etc. Les retours à la maison étaient de plus en plus agréables, j'ai commencé à ressentir cet effet cocooning dans ma maison, à Marseille, avec ce soleil, la mer... Moi qui ne tenais pas en place dans les années précédentes, là j'avais hâte à chaque fois, de retourner à Marseille.
L'âge y est peut-être pour quelque chose ?
Oui c'est vrai ! (Rires) Finalement, j'ai coché toutes les cases à la trentaine, je vais peut-être me calmer maintenant. Face à moi, j'ai ce panorama tous les jours, cette méditerrannée qui me fascine toujours autant. En partant de là, j'ai relié tous les points, de mes racines, mon père était d'origine algérienne, l'enfance en Corse, l'adolescence avec les voyages, en Espagne, en Italie, comme tous bons Marseillais et après tous les concerts qui m'ont mené dans des villes de bord de mer méditerrannée.
« Blue », fait référence à la couleur, mais est-ce qu’il y a aussi une notion de nostalgie ? Le "blues" mais aussi le titre « 1986 » ont inspiré cette réflexion.
Le bleu fait référence au paysage qui m'entoure, mais j'ai aussi découvert qu'il existait la couleur "sunset red" alors j'ai eu envie de créer ma propre couleur, le "sunset blue". Il y a un peu de nostalgie, mais pas seulement. Après effectivement, "1986", ça représente plusieurs choses : l'année de mon arrivée à Marseille après la Corse, c'est la fin de la petite enfance à ce moment où les souvenirs sont plus concrets. Là typiquement c'était la Coupe du Monde au Mexique avec la victoire de l'équipe de France face au Brésil. Et musicalement, c'est un hommage à tous les génériques de dessins animés de l'époque, Goldorak, Albator etc, qui ont influencé toute une génération. En tout cas, ils sont en moi, dans mon ADN, plus que les groupes fantastiques que j'ai pu découvrir après, que ce soit Air, Daft Punk, Ratatat etc.
Encore une fois, vous vous êtes très entouré dans cet album, notamment de chanteuses, Julietta, Ioni et Sarah Gaugler… Chacun de vos projets est porté par des voix féminines. Ça s'impose à vous ?
Ce n'est pas quelque chose que je m'impose ou force à faire. Je collabore beaucoup effectivement pour m'inspirer, pour avoir des sonorités différentes, pour que chaque album apporte une touche supplémentaire au projet global. Le choix des voix féminines est très simple, ça m'a toujours inspiré et depuis le début. Ma première copine était franco-italienne et je lui avait demandé de chanter en italien sur un morceau, le premier que j'ai créé en fait. Ça a été une révélation, j'ai eu l'impression que mon morceau prenait vie. Et puis, très simplement, j'adore les chanteuses, Nancy Sinatra, Françoise Hardy, Aretha franklin, Nina Simone jusqu'à Rihanna, Lana Del Rey etc. Ma musique est un méli-mélo de tout ce qui m'influence et les voix féminines en font partie.
Autre rencontre et collaboration, pas des moindres, avec Hakim Hamadouche, luthiste et mandoliniste...
Il y a un son qui m'est cher depuis le premier album, c'est celui de la mandoline, d'un instrument qui s'appelle le mellotron. Celui-là, je l'ai toujours utilisé soit à partir du synthé soit en studio avec ma guitare. Je suis tombé sur une interview d'Hakim Hamadouche - il a notamment collaboré avec Rachid Taha pendant plus de 20 ans, NDLR - dans laquelle il disait qu'avec le "mandole luth" il pouvait jouer tous types de musiques méditéranéennes. Je lui ai proposé de jouer dans mon album. On en revient à ce que l'on disait, comme le chant brésilien de Samantha ou la voix ultra américaine de Julia dans les précédents albums ou la production très électro de Simon Henner de French 79, cette collaboration apporte de l'épaisseur au projet.
C'est en tout cas, un bel hommage au multiculturalisme, difficile à défendre de nos jours. Comme quoi l'adage dit vrai, la musique...
... Adoucit les moeurs, c'est vrai ! (Rires)
Kid Francescoli à la Smac Paloma à Nîmes le vendredi 26 janvier 2024. Première partie assurée par Hedena. Ouverture des portes à 20h. Tarifs de 20 à 27 €.