Publié il y a 1 an - Mise à jour le 25.04.2023 - Yannick Pons - 2 min  - vu 712 fois

NÎMES La gauche gardoise au secours de la Ligue des droits de l’Homme

Jean Launay, Denis Lanoy, Emmanuel Bois dans la cour du Prolé au secours des associations

- Yannick Pons

À l’initiative du Parti communiste et avec le soutien d’Europe Écologie les Verts, le Parti socialiste, Ensemble, la France insoumise, Génération.s, Denis Lanoy a organisé ce mardi 25 avril dans la cour du Prolé à Nîmes, un rassemblement en soutien à la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

La Gauche française s’est portée au chevet de la LDH suite aux propos du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, invité à s'expliquer devant les députés, puis les sénateurs de la commission des Lois, sur l'usage de la force par les policiers et les gendarmes lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Le ministre a déclaré : « Je ne connais pas la subvention donnée par l'État, mais ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées. »

L’évolution du maintien de l’ordre en question

Dans le Gard, la Gauche et 25 associations se sont mobilisées ce mardi 25 avril dans la cour du café le Prolé, à Nîmes, afin de sauvegarder le monde associatif. Jean Launay a dénoncé les propos du ministre dans un contexte particulier d’évolution du maintien de l’ordre en France ces dernières années : « L’arrivée en France d’armes de guerre comme les LBD et des techniques d’encerclement avec notamment les brigades motorisées est à contre-courant de ce qui se fait en Europe qui au contraire favorise un maintien de l’ordre dans la désescalade comme au Danemark, en Suède ou en Allemagne », martèle le co-président de la section nîmoise de la LDH. Denis Lanoy, secrétaire de la section du Parti communiste de Nîmes, enfonce le clou : « Les actions policières en cours à Mayotte fragilisent les principes de la République jusqu’à les bafouer. »

Protéger le monde associatif

Selon lui, certaines associations jouent un rôle fondamental d’empêcheurs de gouverner en rond. Ce sont des contre-pouvoirs qui sont dans le viseur du ministre. Le représentant du Parti communiste ajoute que les propos du ministre Gérald Darmanin vont à l’encontre de l’essence même de ces associations : « Au lieu de s’attaquer aux contre-pouvoirs, il faudrait au contraire les protéger. »

Le contrat républicain, mis en place en décembre 2021, précise que « le respect des lois de la République s'impose aux associations et aux fondations qui ne doivent entreprendre ni inciter à aucune action manifestement contraire à la loi, violente ou susceptible d'entraîner des troubles graves à l'ordre public ». Selon lui, le texte implique que désormais les associations ne doivent pas critiquer le Gouvernement sous peine de perdre leurs subventions.

Le lit de l’extrême-Droite

Jean Launay, le représentant de la LDH, dénonce fermement ce contrat. Il évoque la visite du président de la République à Ganges (34) ce jeudi 24 avril. La préfecture de l’Hérault avait interdit tout "dispositif sonore portatif" au lendemain de la "casserolade" qui avait accueilli Emmanuel Macron lors de sa visite en Alsace. « Vous pouvez donc vous retrouver en train de taper sur une casserole, être interpellé, verbalisé et ainsi les subventions de votre association coupées ! C’est museler la libre expression », lance l’ancien magistrat qui conclut que toutes ces mesures liberticides font le lit de l’extrême-Droite en France. « Le Gouvernement passe son temps à courir après le programme du Rassemblement national (RN) », lance-t-il, entre honte et colère. En attendant, dans la cour du Prolé, il existe une façon de bien vivre ensemble qu'on fait perdurer autour de quelques mots et du verre de l’amitié.

Pour plus d'informations ou adhérer à la LDH, c'est ici.

Yannick Pons

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