Publié il y a 3 h - Mise à jour le 14.12.2024 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 127 fois

NÎMES Le budget, dans la continuité de l’ère Fournier

Conseil municipal Nîmes 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)

Le Conseil municipal du 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)

Le 24e budget de la Municipalité Fournier a été voté.

Conseil municipal Nîmes 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)
Le Conseil municipal de Nîmes le 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)

Pour Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, le calcul est le bon. Maintien des taux de la fiscalité locale, part importante de l'investissement, maîtrise des dépenses de fonctionnement, baisse de la dette qui reste sous la barre des 180 millions d'euros alors qu'elle avoisinait les 300 millions d'euros il y a 23 ans…

« Ce budget, nous le consacrons aux services publics, notamment en matière de sécurité, mais aussi aux événements et ils sont nombreux, tout comme aux investissements avec une enveloppe de plus de 87 millions d'euros, ce qui constitue un effort très important. »

Parmi les réalisations, le Centre des congrès, la rénovation des arènes, les bâtiments scolaires, comme la nouvelle école Léo Rousson ou encore les travaux d'aménagements urbains et de voirie, autour des Halles et la transformation des quartiers sous l’égide de l’ANRU.

Les travaux des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony).
Les travaux des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony).

Après la présentation du rapport d’orientation budgétaire (ROB) qui s’est tenue le 16 novembre 2024, le Conseil Municipal devait se prononcer sur le vote du Budget Primitif du Budget Principal.

Le Budget Primitif d’une collectivité est l’acte majeur par lequel sont prévues les dépenses et les recettes de l’année, permettant la mise en œuvre des politiques publiques décidées par la municipalité. Il fixe les enveloppes de crédits permettant d’engager les dépenses pendant la durée de l’exercice. Il détermine les recettes attendues, notamment en matière de dotations et de fiscalité.

La maquette utilisée pour le budget primitif, devant respecter les règles définies par la loi, la collectivité a souhaité rajouter à l’annexe règlementaire « état du personnel » la liste des postes permanents ouverts à ce jour. Ces postes répondent aux besoins de la collectivité pour le bon fonctionnement des services et ont été créés par la ville de Nîmes après l’avis du comité social territorial.

Chantier H2 Palais Centre des Congrès Nîmes (Photo Anthony Maurin)
La façade de la rue Porte de France du Centre des congrès H2 (Photo Archives Anthony Maurin)

En investissement, le budget de la Ville sera de 87 036 713,60 euros. En fonctionnement, on passera les 267 630 890 euros.

« Dans la volonté de poursuivre notre engagement en faveur d’importants projets d’investissement, ce sont 83,5 millions d’euros de dépenses d’équipement sur les trois budgets de la ville qui seront faites. Ce budget maintient un niveau d’autofinancement satisfaisant, un peu plus élevé qu'en 2024, et s’articule autour des actions prioritaires de la ville en matière d’urbanisme, d’éducation, de développement de la cité, de sécurité, de travaux de proximité et d’animation de la vie locale. »

L’année 2025 présente un niveau d’investissement très important traduisant l'avancée des projets de ce mandat avec notamment la livraison de H2, le Centre des congrès prévue fin 2025.

Malgré les difficultés liées à l'inflation, à l'augmentation des coûts, aux conditions de sécurité qui impactent les coûts de travaux, à la règlementation imposée par les services de l'Etat, la collectivité poursuit son effort d’investissement tout en maîtrisant ses dépenses de fonctionnement.

Destruction Tour Avogadro Valdegour Nîmes ANRU (Photo Anthony Maurin).
Le secteur Jean-Perrin bientôt en travaux (Photo Anthony Maurin).

En 2025 l’investissement du budget ANRU s’intensifie avec 27,4 millions d’euros de dépenses d’investissement, lié à la poursuite des travaux engagés et se traduit par une augmentation de la subvention du budget principal. Le plafonnement des concours de l'État qui se traduira en euros constants par une baisse des recettes, et par répercussion une tendance à la baisse des subventionnements des autres collectivités.

Après deux années marquées par une augmentation record de la revalorisation des valeurs locatives par l’État (+7,1 % en 2023 puis +3,9 % en 2024), la revalorisation 2025 devrait s'établir à un niveau proche de 2 %. À compter de 2024, la Ville de Nîmes a décidé de mettre en place la majoration de 40 % de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires.

Cette nouvelle recette fiscale permet de compenser le remplacement de la Taxe d'Habitation sur les Logements Vacants (perçue par la commune) par la Taxe sur les Logements Vacants (perçue par l'Anah). En 2025, les taux de taxes foncières et de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires resteront stables.

Conseil municipal Nîmes 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)
Le Conseil municipal du 14 décembre 2024 (Photo Anthony Maurin)

L’équilibre général des budgets est de 392,8 millions d’euros soit 274,4 millions d’euros fonctionnement et 118,4 millions d’euros en investissement.

Du côté de l’évolution de la dette, on parle d’un taux moyen à 3,45 % et d’une durée de vie moyenne de 5 ans et 11 mois. L’annuité de la dette composée des intérêts en 2025, estimés à 6,3 millions d’euros et du remboursement du capital estimé à 17,5 millions d’euros représentent un total de 23,8 millions d’euros.

L’encours de la dette sur le budget principal s’élèvera à 179 millions d’euros contre 189 millions d’euros en 2020. Cela permet à la Ville de maintenir pour son budget 2025 un investissement fort avec 21,3 millions d’euros d’emprunt prévisionnel sur le budget principal, tout en préservant sa capacité à stabiliser son endettement sur un niveau modéré.

La Gauche se positionne

L’opposition de Gauche prend la parole par le biais de Vincent Bouget, « Peu de surprise à la lecture du budget que vous nous proposez. Il est dans la continuité des précédents et de vos choix politiques avec lesquels nous ne sommes toujours pas d’accord. Il est parfois même assez surprenant de voir que malgré le contexte et nous le reconnaissons aujourd’hui très incertain, malgré les besoins des Nîmoises et des Nîmois, malgré l’aiguisement des défis sociaux, économiques et environnementaux, vous continuez à proposer les mêmes recettes. »

Vincent Bouget poursuit sur les investissements sur la voirie qui sont trop limités au regard de son état, sur le manque d’ambition en matière de pistes cyclables, sur l’entretien du patrimoine municipal, sur le plan de rénovation énergétique, sur la création d’équipements de proximité…

Vincent Bouget
Vincent Bouget, sur le plateau du Club Objectif Gard • Photo Nicolas Dhombres

« Vous aimez afficher de très hauts montants d’investissements. Je ne dis pas qu’il ne faut pas investir car il y a des besoins et ce sont aussi des commandes pour l’économie locale. Et pourtant cette année, les 87M d’euros d’investissement (en hausse) nous semblent artificiels… D’abord, car si l’on retire les opérations d’ordre on tombe à 81M, c’est-à-dire moins que l’année dernière, mais surtout car on arrive à ce chiffre de 87M à la fois par une pression trop forte des dépenses de fonctionnement (nous l’avons dit) mais aussi par un recours à l’emprunt de 21M, ce qui n’est pas rien et n’était pas prévu dans le Rapport d’Orientations Budgétaires. »

Le problème concernant le Nîmes olympique et le Stade des Costières a été largement abordé.

Le Centre aussi

Pour Valérie Rouverand, du groupe Les Progressistes, « Pour éviter les raccourcis habituels, non, nous ne sommes pas hostiles à tout, au développement de la ville, à la construction de nouvelles infrastructures… Mais, c’est vrai que nous pensons d’abord aux Nîmois, ou plutôt que nous leur donnons la priorité. »

Pour le groupe centriste et pour mémoire, Nîmes fait partie des villes les plus chères de France en termes de taxes foncières. Avec un taux de taxe foncière de 53,6 %, à la quatrième place, devant Montpellier.

Valérie Rouverand 

L’élue poursuit, « Quand, en 2025, la construction d’un seul bâtiment captera à lui seul plus de 17 millions d’euros d’investissements, hors coût de fonctionnement encore inconnus à ce jour, ce qu’il reste pour les autres est fortement réduit. Sur le papier, 3,5 millions d’euros pour la voirie ou 2,3 millions d’euros pour les bâtiments scolaires peuvent faire illusion mais c’est notoirement insuffisant compte tenu des besoins, notamment de rénovation des écoles. L’inquiétude est d’autant plus forte que d’autres sujets ne sont pas réglés, à commencer par le stade des Costières sur lequel vous avez enfin annoncé vouloir reprendre la main. Cette fuite en avant qui remet à demain, à l’après 2026 et à vos successeurs le soin de régler les dettes et les problèmes est irresponsable. »

Les travaux des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony).
Les armoirie de Nîmes (Photo Archives Anthony).

Anthony Maurin

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