NÎMES Squat de migrants à Valdegour : des visites de potentiels acheteurs sous tensions
L'ancien hammam désaffecté du quartier de Valdegour, qui héberge des migrants, va être mis en vente. La journée était consacrée à des visites pour de potentiels acheteurs.
Ce mercredi, ont eu lieu des visites de potentiels acheteurs pour l’ancien hammam abandonné situé au quartier Valdegour. Sur place, la tension se faisait ressentir. De nombreuses associations comme la CIMADE ou la DEI (Défense des Enfants International) étaient présentes pour soutenir ces jeunes migrants qui, sans ce bâtiment, se retrouvent à la rue. Présente aussi, la propriétaire des lieux qui nous a déclaré : “Je dois faire face aux reproches des associations sur la gestion des lieux”. Le ton est vite monté ce qui a donc obligé la présence des forces de l'ordre.
Un site dans un état déplorable où plus d’une cinquantaine de jeunes ont trouvé refuge dans ce hammam abandonné, depuis des années. Évacués en janvier par la préfecture du Gard, les jeunes migrants étaient déjà de retour deux semaines après. Faute de logements disponibles pour tous les accueillir. Ce que dénonce la vice-présidente de la DEI du Gard, Line Del Percio : “Nous ne cherchons pas à empêcher la vente de ce bâtiment abandonné qui sert de squat. La propriétaire est totalement dans son droit. Cependant nous alertons sur le fait que ces jeunes seront expulsés après la vente et n’ont aucun endroit où aller.”
“Nous sommes là uniquement pour défendre ces jeunes”
Pour appuyer les propos de Line Del Percio, Françoise Augereau, représentante de la CIMADE, nous décrit leurs conditions de vie : “Il y a des punaises de lit, la nourriture est moisie, ils n’ont pas toujours d’électricité ou de l’eau courante. Ce qui est inadmissible, nous sommes donc ici pour les soutenir.” Des faits déjà décrits auparavant (relire ICI).
L’Aide sociale à l’enfance (ASE) évalue les jeunes migrants dès leur arrivée pour savoir s' ils sont mineurs ou majeurs. Lorsqu'ils sont mineurs, l’ASE doit les prendre en charge. Cependant, la situation actuelle fait qu’il n'y a pas suffisamment de place pour accueillir tous ces jeunes migrants sans papier. Certains ont déjà fait des demandes et sont en attente de réponses.
“J’ai l’impression d’être seule à me battre”
Dûs à de nombreux impôts non payés, le bâtiment a été mis en liquidation judiciaire puis laissé à l’abandon. Par la suite, huit migrants sont venus occuper les lieux, la propriétaire a donc averti le liquidateur. Cependant, le nombre de jeunes migrants a continué à augmenter. Ce qui a mené à l’évacuation des lieux organisée par le Préfet du Gard en janvier dernier.
Des travaux ont donc été mis en place pour murer les lieux, chose qui n’a pas empêché le retour de ces hommes. “La justice ne m’a pas suivi, ne m’écoute pas. Au début je plaignais ces jeunes migrants sans papier mais maintenant, quand je vois ce que cela engendre pour moi. Personne ne me plaint et je suis toute seule à me battre contre des moulins à vent”, nous déclare la propriétaire des lieux présente sur place.