EXPRESSO Élodie et Nicolas, ces « metteurs en scène » de la fonction publique

Nicolas Monbel et Élodie Chaudet
- Coralie MollaretÀ même pas 30 ans, Élodie Chaudet et Nicolas Monbel occupent le poste de directeur général des services dans les communes respectives de Générac et d’Aigues-Vives.
Ils sont au cœur du réacteur. « Ils », ce sont les directeurs des services d’une collectivité. « C’est une sorte de metteur en scène des orientations politiques de l’équipe municipale », compare Élodie Chaudet, qui œuvre à Générac, une commune du sud de Nîmes Métropole, composée de 4 000 habitants. La Gardoise l’avoue. Elle s’est retrouvée à la tête de l’administration « un peu par hasard » : « Au départ, je voulais être gendarme. Mais mon master en droit public des affaires locales à l’université de Nîmes a été passionnant et formateur. »
Du rôle de collègue à celui de chef
« Un pied » dans les collectivités pour se familiariser avec leurs problématiques et l’autre dans l’amphithéâtre, Élodie a conforté sa « fibre » du service public. Nicolas, lui, est parti faire ses études d’urbanisme à Lyon : « J’ai voulu faire plein de choses dans ma vie, comme professeur d’histoire-géographie. J’ai même été embauché au service de développement immobilier chez Lidl… Finalement, quand je suis rentré dans le service public, je n’ai plus eu envie de le quitter. » Seul directeur général embauché sous contrat de droit privé, sa nomination de Nicolas a fait un peu jaser dans les rangs syndicaux du CST (centre social et territorial).
Dans leurs communes respectives, Élodie et Nicolas se distinguent par leur polyvalence : « Une journée n’est jamais identique. On peut s’occuper de l’urbanisme, du funéraire… La gestion des agents demande aussi beaucoup de temps, au moins 80% », souligne Élodie. La jeune femme, elle-même, est passée par plusieurs services (état civil, marchés publics…) avant d’arriver au sommet de la pyramide : « Ce n’est pas toujours évident de passer du rôle de collègue à celui de chef. Même si on casse aujourd’hui les systèmes très descendants, il faut aussi savoir prendre de la distance. »
Les élections, une épée de Damoclès ?
Nicolas aussi est passé du rôle de collègue à celui de chef : « Le fait d’être jeune est aussi délicat… J’ai la chance d’avoir à mes côtés le maire Jacky Rey, rompu à l’exercice, ainsi que ses adjoints qui m’accompagnent beaucoup. » À Générac, Élodie peut compter sur l’expérience de son maire : « On n’est pas forcément formé à être directeur général, surtout quand ça concerne la gestion de l’humain. » Un maire, à la fois employeur et formateur. Mais il n’est pas le seul. Les administrés peuvent aussi sceller le sort de l’administration en cas de changement d’équipe lors des élections.
À un an des municipales, la question est posée. « Moi, je n’ai pas peur, mais je peux me poser toutefois des questions… », reconnaît Nicolas. Aujourd’hui, bon nombre d’élus recherchent des agents, la fonction publique étant de plus en plus concurrencée par les cabinets de conseils, proposant des contrats plus rémunérateurs. Alors parfois, tel un chef d'orchestre, le directeur général doit savoir poser sa baguette !