INTERVIEW Fabien Bonicel : « Richard Flandin, je ne le connais pas »
Après notre Fait du jour ce samedi matin sur Objectif Gard, le promoteur Fabien Bonicel a souhaité répondre sur ses activités commerciales, y compris le projet de construction du nouveau stade des Costières avec Rani Assaf.
Objectif Gard : Avez-vous des relations commerciales aujourd’hui avec votre père, Jean-Paul Bonicel ?
Fabien Bonicel : Avec mon père, j’ai commencé à travailler en 2001. On a travaillé sur le montage de Carré Sud à Nîmes et des opérations immobilières dans les années 2000. Cela fait dix ans que je ne travaille plus avec lui pour de nombreuses raisons personnelles. Je crois que la dernière opération ensemble remonte à 2012 ou 2013. Je vous confirme donc que je ne fais plus rien ni avec mon père, ni avec mon frère d’ailleurs. Et je pourrais aussi ajouter ni avec Nîmes.
Pourtant, vous avez le projet du nouveau stade des Costières avec Rani Assaf ?
Il y a plus de huit ans, j’ai décidé de me retirer des affaires pour des raisons personnelles. Je ne veux m’occuper que de projets qui font sens dans la vie, loin de Nîmes. Finalement, à la demande de Rani Assaf, un ami très proche, j’ai accepté de lui donner un coup de main parce que je crois plus que jamais à son nouveau stade. Vous savez, les choses se font aussi facilement que cela. Un soir, nous étions au stade, on regardait le match ensemble et Rani me dit : « On ne peut plus jouer aux Costières dans l’état où est le stade. Je veux faire un nouveau stade moderne et à la hauteur de Nîmes, une terre de football. Aide-moi. » Je lui ai demandé quelques jours de réflexion et finalement, j’ai accepté parce que je crois que l’on ne peut pas refuser grand-chose à un ami… Aujourd’hui, si je suis encore plus sincère, je vous dirais que c’est Rani qui porte le stress du projet. Moi, cela ne m’intéresse plus d’être autant mobilisé au quotidien.
Revenons à votre relation avec votre père. Vous n’aviez pas connaissance de l’existence de cette maison en Espagne ?
Je ne sais pas ce qu’il fait, franchement. Pour vous dire, il a appris dans la presse que je faisais un projet avec Rani Assaf. Et quand il m’a appelé, je lui ai demandé de ne pas s’immiscer, ni de près ni de loin. D’ailleurs, il a découvert l’étendue du projet au même moment que la presse, quand nous avons fait une présentation globale trois ans plus tard. Ma vie est étanche. Mon père m’en a voulu un peu probablement quand il a su. Nos contacts sont limités et quand on se voit, ce sont pour des moments intimes, en famille. Pas pour parler des affaires. Je ne connaissais même pas cette histoire de maison en Espagne. Je l’ai découvert dans votre article aujourd’hui.
Pourquoi répondre ce soir dans nos colonnes ?
Je n’ai répondu à personne. Je vous réponds à vous parce que l’on m’a adressé votre article de ce matin. Et je vous fais confiance pour relater l’exactitude de notre interview. Cette maison en Espagne, je n’étais même pas au courant. Richard Flandin je ne le connais pas. Je ne veux pas savoir ce que fait mon père. Il ne s’occupe pas de mes affaires, je ne m’occupe pas des siennes.
Un mot sur la vente du stade des Costières par la ville de Nîmes. Une procédure qui peut interroger car elle s’est faite de gré-à-gré sans appel d’offres de marché public. Que répondez-vous ?
Que je suis autant que Rani Assaf, un paranoïaque de la légalité. Le stade de Nîmes, on a pris conseil avec deux avocats et deux conseillers d’État. Et il a été présenté au préfet du Gard dans le cadre du contrôle de légalité. Le compromis de gré-à-gré avec la ville de Nîmes est donc tout à fait légal. Qui fait cela à part des paranos du droit ?
Parlons aussi de la SAS Gaudenays. Vous dites que votre père n’a aucune affaire avec vous. Pourtant, dans les documents que nous avons en notre possession, votre père apparait bien puisqu’il a versé de lourdes sommes d’argent via sa société SAS JPF ?
C’est un peu technique, mais je vous explique. D’abord, nous avons un certain patrimoine, notre héritage sur des affaires anciennes qui remontent à plus de dix ans. Via la société BBC Promotion, nous avions le centre commercial Carré Sud. Et la société CB Investissement est toujours à ce jour, propriétaire du Cheval Blanc. Quand on a vendu Carré Sud il y a 2 ans, nous avons en réalité vendu les parts de la société BBC Promotion. Ma propre société était titulaire de 10 % des parts. Mon père avait 30 % divisé en deux. 15 % dans une société en nu propriété avec mon frère et 15 % avec moi. Donc, me concernant, je détenais avant la vente, 10 % en direct de la société BBC Promotion. Et au travers de la société de mon père, la SAS JPF, j’avais 15 % en indirect. Il y a un article fiscal qui permet lors d’une revente de titres d’une société, si 60 % de la valeur de la vente est réemployée dans d’autres activités les deux premières années, d’être exonéré de fiscalité sur la plus-value. Comme j’avais démarré de nouvelles activités loin de Nîmes, à Chamonix en particulier, j’ai réinvesti cette somme et mon père, m’a versé les 15 %, qui était mon héritage. D’ailleurs, mon frère a reçu la même chose.
C’est donc cet argent que votre père a versé directement à votre société la SAS Gaudenays ?
Exactement. Depuis des années, j’ai diversifié mon activité dans l’immobilier de luxe. Je construis des très beaux chalets à Chamonix, dans le Luberon et même à Hossegor. Quand je suis parti en 2012, je voulais changer de vie pour des raisons qui m’appartiennent. À Chamonix, je fais beaucoup d’opérations. Cet argent, le mien et l’héritage de mon père de son vivant, m’a permis de renforcer mes activités et même de les développer encore plus vite. Mais je peux vous assurer que mon père n’est absolument pas partie prenante.
Rani Assaf est présent lui en revanche dans la SAS Gaudenays…
Bien sûr. Rani Assaf a cru en mes projets de chalets de luxe, et il a voulu investir avec moi. Raison pour laquelle il a intégré la SAS Gaudenays. Nous avons dix chalets en construction, et une résidence de plusieurs appartements. Pour vous prouver que nous ne sommes pas copains avec les politiques, bien au contraire, nous venons de gagner un procès contre le maire de la commune de Chamonix suite à un recours. C’est ma façon de faire, et Rani est comme moi. Je crois que c’est pour cela que nous sommes amis depuis un bon moment maintenant.
C’est quoi votre façon de faire ?
On est dans notre coin, enfermés, on bosse et c’est tout. On ne voit personne, on ne participe à pas grand-chose, on refuse toutes les invitations. On ne sait pas faire, et on ne se force pas. Je ne suis pas jet-set, j’ai peu d’amis dont Rani. Je suis un peu à part probablement…