PISSEVIN Le buraliste Asknder Arif : « La prochaine fois, on quitte le quartier »
Trois mois après l’incendie du nouveau poste de police de Pissevin, le bureau de tabac situé à côté rouvre ses portes ce vendredi 22 novembre. Une deuxième longue fermeture en moins d’un an pour ce commerçant, indispensable à la vie du quartier, qui ne veut plus revivre ça.
Nous sommes le 20 août dernier, le nouveau bureau de police de Pissevin ouvre ses portes. Le soir même, il est ciblé par un important incendie qui a fait également des dégâts sur les commerces à proximité dont « Le point de la chance », le tabac situé juste à côté. « Toute la suie s’est propagée dans le local, tout le mobilier a été touché et j’ai dû jeter à la poubelle 15 000 euros de marchandises », regrette le gérant Asknder Arif, qui même s’il a été indemnisé par les assurances, aurait aimé se passer de ce nouvel incident qu’il a contraint à fermer trois mois. « On n’a pas que ça à faire de se lever tous les matins pour faire des travaux, ça fait deux fois en moins d’un an, j’espère qu’il n’y aura pas de troisième fois », poursuit-il.
Des mois de galère pour à chaque fois tout remettre à neuf avec le concours notamment de la société de nettoyage Leak (KA DPRO). « À cause des émeutes, on est resté fermé neuf mois. On rouvre quatre mois et là de nouveau fermé trois mois. La prochaine fois, on quitte le quartier », confie le jeune homme de 24 ans qui gère cette affaire familiale en compagnie de son père, à la retraite dans deux ans et qui a prévu de laisser l’entreprise à son fils. Un commerçant qui veut simplement travailler tranquillement et qui est surtout indispensable à la vie de ce quartier populaire. En plus de la vente des cigarettes, des jeux et de la presse, les habitants peuvent y payer leurs amendes, envoyer et déposer des colis ou encore acheter des tickets de recharge de téléphone.
« On accueille tout type de public, entre Valdegour et Pissevin, on est le seul bureau de tabac pour 15 000 habitants », précise Asknder qui a fait le maximum pour rouvrir le plus vite possible, ce vendredi 22 novembre. À côté, le bureau de police doit également rouvrir. Avec cette nouvelle réouverture, Asknder espère un retour au calme. « Je ne pense pas que l’on soit mal aimé, au contraire, je pense que l’on est plutôt apprécié dans le quartier. J’aimerais que ça cesse, que le calme revienne et que l’on reparte sur de belles aventures. Si dans six mois, on a une nouvelle mésaventure, ça ne sert plus à rien de travailler », conclut notre interlocuteur. D’ici moins deux ans, la galerie commerciale de Trait d’union sera détruite et les commerces installés, dont le tabac, intégreront juste à côté un bâtiment flambant neuf dans le cadre de la rénovation urbaine.