Au conseil régional d’Occitanie, les affrontements sont rudes entre la Gauche et le Rassemblement national. La majorité conduite par la socialiste Carole Delga ne laisse rien passer, affirmant : « Les petits renoncements annoncent les grandes défaites. » Ce jeudi, en Conseil régional, la présidente « a salué » la décision du tribunal administratif de Montpellier d’annuler la délibération de la mairie RN de Perpignan, visant à baptiser une place du nom de Pierre-Sergent, ancienne figure de l’OAS.

Assaf à Gillet : « Soit vous êtes amnésique… »

L'OAS est une organisation clandestine civilo-militaire opposée à l'indépendance algérienne. Certains de ses membres comptaient parmi les fondateurs du Front national (aujourd'hui Rassemblement national) en 1972. Carole Delga poursuit son discours en martelant : « Il ne faut jamais se taire, abdiquer… Il n’y a pas de place pour le ‘oui, mais’ lorsqu’il s’agit d’actes antisémites ou terroristes. » À la tribune, le président du groupe RN et député du Gard, Yoann Gillet, riposte : « Je suis heureux de votre revirement. Je suis heureux de vous entendre condamner l’antisémitisme. Il n’y a pas si longtemps, vous appeliez à voter pour des antisémites notoires. »

Micro en main, Carole Delga ne se démonte pas : « En matière d’antisémitisme, vous êtes un spécialiste : il provient des idées de l’extrême-Droite (…) Je vais vous envoyer la charte d’engagement du Nouveau Front populaire, où la lutte contre l’antisémitisme est une de nos priorités, tout comme la lutte contre le racisme ! » Quelques minutes plus tard, le président du groupe PS, Christian Assaf, s’adresse directement à Yoann Gillet : « Vous êtes soit amnésique, soit vous provoquez délibérément… » Et d'enchaîner par une démonstration rythmée : « Vous êtes le président d’un groupe dont la quasi-totalité des membres a rendu hommage à Jean-Marie Le Pen, condamné six fois pour antisémitisme (…) Vous avez dans vos rangs, le député du Var, Frédéric Boccaletti, fondateur en 1997 de la librairie Anthinéa, spécialisée dans les œuvres antisémites et d’extrême-Droite. »

Et à Christian Assaf de conclure : « L’antisémitisme demeure votre histoire, mais pas la nôtre. M. Gillet, méditez ce proverbe africain : quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres. » Et prévoir, au cas où, de quoi retomber sur ses pattes.