SAINT-MARTIN-DE-VALGALGUES Les professionnels de santé prêts à investir la nouvelle maison de santé pluridisciplinaire
![Maison de santé](https://medias.objectifgard.com/api/v1/images/view/64354ef8a4ba7152614a4fb5/article/image.jpg)
Si tout va bien, les professionnels de santé devraient investir les locaux saint-martinois dans quelques semaines, au mois de mai.
- Corentin MigouleÀ Saint-Martin-de-Valgalgues, avenue Marcel-Paul, une maison de santé pluridisciplinaire est en construction depuis fin 2021. Les professionnels de santé se tiennent prêts à investir leurs nouveaux locaux, a priori dès le mois prochain.
Le Covid n'existait pas que germait déjà l'idée d'une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) dans l'esprit des élus. D'autant que les communes voisines du nord d'Alès que sont Saint-Martin-de-Valgalgues et Saint-Julien-les-Rosiers ont l'habitude de travailler de concert. Confrontées à des problématiques d'accès aux soins assez similaires, elles ont initié la construction d'une MSP multisites avec le concours des professionnels de santé du territoire.
"On a identifié une population assez jeune qui est venue s'installer ou s'apprête à le faire dans des logements sociaux sur les deux communes. Il y a également des retraités qui vivent en logements résidentiels. Ces gens sont en attente de soins de qualité. On s'est demandés comment on pouvait rendre notre territoire plus attractif pour les professionnels de santé. Les élus se sont proposés pour porter le projet immobilier, pendant que nous nous chargions du projet de santé", contextualise Marielle Auvergne, psychologue et coordinatrice des libéraux de la future MSP.
Ce fameux projet immobilier s'est concrétisé par la pose symbolique de la première pierre fin novembre 2021, au n°472 de l'avenue Marcel-Paul, à Saint-Martin-de-Valgalgues (relire ici). Quelques mois plus tard, la transformation du cœur de village, qui comprend la construction d'un ouvrage dans lequel sera logée l'unité julirosienne de la maison de santé, débutait à Saint-Julien-les-Rosiers, entre la médiathèque et la mairie (relire ici).
Depuis, les deux chantiers avancent à leur rythme, celui des aléas relatifs aux pénuries de marchandises, mais le chantier saint-martinois, plus avancé, est entré dans la dernière ligne droite. L'association des professionnels de santé, lesquels sont en train de se regrouper au sein d'une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA) qui devrait bientôt voir le jour, s'attendent à investir les nouveaux locaux au mois de mai.
Ils les partageront avec les quatre médecins de Filieris qui exercent actuellement au centre de soins accolé au bâtiment en cours de construction. "Ils seront au premier étage, nous au second, et on se partagera le rez-de-chaussée", prévient Marielle Auvergne, coordinatrice de la future société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA).
Trois pharmaciens, une demi-douzaine d'infirmières, une diététicienne, un podologue, un ostéopathe, une psychanalyste, une psychothérapeute, un kinésithérapeute, un dentiste et un orthophoniste ont déjà adoubé le projet de santé de la MSP. Deux médecins généralistes sont attendus à Saint-Julien-les-Rosiers, tandis que la nouvelle structure saint-martinoise de 800 m² abritera un local délibérément laissé vacant dans un premier temps. "On l'a gardé pour avoir la possibilité d'accueillir des spécialistes qui seraient nouveaux sur Alès et auraient envie de tester ce mode d'exercice collectif, sans forcément s'engager de manière définitive", justifie une professionnelle de santé, à l'origine de l'écriture du projet.
Car à l'heure où de nombreux professionnels de santé opèrent la bascule vers la médecine de ville en provenance de l'hôpital, l'exercice coordonné pluriprofessionnel séduit de plus en plus de jeunes médecins. "C'est l'avenir !", clame notre interlocutrice anonyme. Et d'ajouter : "Un poids pèse de plus en plus sur les épaules des médecins. Les gens sont de plus en plus procéduriers. Ils veulent tout et vite. Donc de temps en temps, pouvoir taper à une porte et avoir l'avis d'un collègue, c'est précieux."
Un parking aménagé après la démolition de l'actuel centre de soins Filieris
Cette dernière entrevoit également les retombées positives générées par l'ouverture imminente de la MSP du point de vue des patients : "Les gens apprécient de rencontrer des spécialistes en dehors des structures hospitalières, surtout depuis le Covid. Les patients recherchent de la proximité et pouvoir se garer facilement." Justement, ils le pourront plus aisément lorsque l'actuel centre de soins vieillissant sera rasé au profit de l'aménagement d'un parking.
A minima, la nouvelle maison de santé multisites, dont le nom devrait être connu dans les prochains jours après avoir été tranché en conseil d'administration, pourrait couvrir les besoins de plusieurs milliers d'habitants. 8 000 ne serait-ce qu'en comptant les deux communes porteuses du projet, tandis que l'association des libéraux table sur un rayonnement allant du "nord d'Alès à Chamborigaud", en passant par "Salindres et Rousson" notamment.
"On les accueillera avec plaisir"
"Un projet de santé comme celui-là, ça dépasse toujours le territoire fixé initialement. Si on avait deux ou trois généralistes de plus, ils auraient du travail autant qu'ils en veulent", assure malgré tout la coordinatrice des libéraux, qui sait par ailleurs que "plusieurs médecins généralistes" du bassin alésien sont en âge de partir à la retraite au cours de l'année ou de la suivante.
Mais c'est aussi avec la volonté de proposer des délais de prise en charge plus courts que la construction de la MSP mulsites a été impulsée. "Si le patient est bien orienté dès le départ, on va forcément réduire les délais de prise en charge. C'est là que le travail pluridisciplinaire est intéressant", résume Marielle Auvergne. Et de conclure, laissant la porte ouverte à l'arrivée de nouveaux professionnels de santé : "On est motivés, on a envie, si d'autres ont la même motivation, qu'ils viennent voir comment ça se passe et on les accueillera avec plaisir."