GARD Vers un réseau d’égalité professionnelle

Le réseau "égalité professionnelle" se met en place dans le Gard (Photo Anthony Maurin)
Une rencontre « Égalité professionnelle » était organisée par les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) avec à la clé des statistiques, des témoignages et des ateliers pour faire avancer la cause.
La moitié des choix professionnels des femmes est concentrée sur 10 % des métiers. Aide à domicile, secrétaire, aide-soignante, employée de maison, vendeuse, agent d’entretien, employée de comptabilité… Les hommes se concentrent quant à eux sur 35 % des emplois…
Et les nouveaux métiers ? Ceux qui n’ont pas encore de « tradition ». Idem… Plus de 84 % d’hommes dans le numérique, par exemple. Cependant, des évolutions sont incontestables dans le Droit, le journalisme, la fonction publique en tant que cadre… Mais, au bas de l’échelle sociale, la mixité n’a pas changé depuis les années 1980. 28 % des femmes sont en temps partiel contraint.
Il n’y aurait, en réalité qu’entre 12 % et 17 % de métiers mixtes (qui comportent entre 40 et 60 % de l’autre sexe). Lesquels ? Infographiste, technicien chimiste, opérateur de fabrication, agent de production agroalimentaire contrôleur de gestion, opérateur sur presse, acheteur, technicien qualifié ou encore masseur kinésithérapeute.
Moins d’un métier sur cinq est donc mixte. C’est tout ! Depuis 2014, le dernier bastion masculin est tombé et c’était au cœur de l’Armée, dans les sous-marins nucléaires. Pour les femmes, c’est depuis l’ouverture de l’école des sage-femmes. Trois métiers ont le droit de discriminer pour embaucher. Mannequin, comédien ou figurant et modèle d’artistes.
« Réunis dans une dynamique pour réaiguillonner les choses qui doivent s’inscrire dans des habitudes. Les plans sont faits pour être mis en œuvre et porter la mesure de l’égalité professionnelle. L’idée est vertueuse, nous avons des référents et un réseau pour partager tout ce qui pourra faire avancer le sujet », explique le préfet du Gard Jérôme Bonet en introduction.
Les représentations de certains métiers collent aux imaginaires. Surtout qu’il existe en réalité un nombre de métiers très restreint vers lesquels s’orientent les femmes, ces représentations induisent des comportements malheureux. « On garde ces clichés… Pourtant, dans la police, j’en suis issu, les choses ont progressé rapidement, y compris via le concours externe de chef de police. On arrive à casser, au moins en partie, ces représentations mais il faut être proactif ! Toutes les institutions devraient avoir une approche de mixité, cette initiative est extrêmement intéressante car cela ne devrait pas être une question », ajoute le préfet du Gard.
Ce rendez-vous en préfecture existe pour tenter quelque chose, pour construire un réseau départemental œuvrant pour une égalité en la matière. Sous la forme d’une table ronde sur la mixité des métiers, avec la DDETS et des partenaires comme Face Gard, Sud Formation Conseil ou encore le CIDFF. Pour Delphine, directrice de FaceGard : « On travaille beaucoup sur le sujet au sein de nos entreprises et même avec les jeunes dans des établissements prioritaires pour présenter nos métiers. »
En parler dès le plus jeune âge
Pour Lise, présidente de la délégation des femmes cheffes d’entreprise : « Nous ne sommes pas vraiment des philanthropes, il faut que ça tourne et que les entreprises grandissent. La mixité est-elle notre ADN premier ? Oui ! ça a du sens, les équipes sont plus innovantes et productives. Sur les jeunes générations, égalité et mixité ne sont pas un sujet. » La première femme cheffe d’entreprise date de 1945. 80 ans, c’est finalement assez récent. « L’égalité professionnelle se construit dans l’échange de pratique. Avec les experts qui sont ici avec nous aujourd’hui nous allons apprendre des choses. Si la mixité est un levier de performance, nous n’avons aucun intérêt à ne pas jouer le jeu. »
Pour Béatrice Bertrand, directrice du CIDFF du Gard, association qui existe à Nîmes depuis quelques années : « Nous travaillons sur la promotion de ces égalités mais nous écoutons, nous accueillons et accompagnons les femmes mais pas que. Élargir les choix professionnels doit débuter dès le plus jeune âge ! »
Un temps de réflexion collective avec pour objectif est d’enrichir les pratiques professionnelles. Ateliers, videos, débats et bonne ambiance au programme. Depuis 2021, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) est au boulot. Fusion de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de l’Unité Départementale de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi, la DDETS a trois missions. Faire du retour à l’emploi l’objectif premier du chemin vers la sortie de la pauvreté, réaffirmer le rôle de l’État dans la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’hébergement d’urgence et de logement, d’accueil des migrants et de la politique de la ville et, pour finir, rendre l’État plus efficace en regroupant les moyens et en décloisonnant les politiques d’insertion sociale et professionnelle.