Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.03.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 336 fois

NÎMES Un musée en chantier face à son histoire

2000 ans plus tard, l'Homme parait toujours aussi petit face à des travaux qui doivent entrer dans l'Histoire (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard).

Le chantier du musée de la romanité à Nîmes avance vite et bien. Calendrier respecté, travaux sécurisés et abords des travaux encore proprets, une visite pour le nouveau Préfet Didier Lauga était organisée. Point d'étape.

Nîmes est en travaux mais certains chantiers causent moins de tensions que d'autres. "L'Antiquité au présent", tel est le thème choisi par la Ville pour accéder au Graal UNESCO et c'est en bâtissant ce musée, qui fait écho aux majestueuses arènes, qu'elle compte amadouer les instances décisionnaires et décrocher le précieux label.

Les tripes à l'air, la carcasse n'est pas encore habillée de son verre unique. Le coeur encore à découvert, l'histoire se chargera très prochainement d'irriguer le savoir sur la vie Antique de la cité des Antonin. A l'intérieur de la bête, le propylée, élément essentiel de la muséographie, est déjà ciselée sur les murs qui vont l'accueillir mais le plancher de verre qui le précèdera est manque encore à l'appel.

Avec un parcours ascensionnel le visiteur sera pris par la spirale patrimoniale qui le guidera peu à peu vers la Nîmes moderne. Pour l'architecte du projet, Elizabeth de Potzamparc, "l'examen de toutes les particularités que l'on doit respecter a été long mais avec les arènes en face, le dialogue architectural est établi. 2000 ans séparent ces 2 bâtiments, ce musée deviendra une référence internationale évidente".

Béton et verre, lignes et spirale, le jeu se prête à une opposition à la pierre et à l'ellipse qui leur font face. 10000m² de surface dont 3500m² d'exposition, 25000 pièces parmi lesquelles des monnaies, images de synthèse, des lampes à huile, des mosaïques, des blocs architecturaux sculptés, de la céramique sans oublier les images de synthèses et la réalité augmentée pour entrer plein fer dans le 21ème siècle. Mais le plus surprenant ce sont peut-être les 37 arbres, 513 arbustes et les 3400m² de jardin!

Le musée de la Romanité ouvrira ses portes en 2018 (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard).

Les jardins archéologiques qui seront à l'extérieur du bâtiment mais à l'intérieur de l'enceinte, seront également une invitation à visiter le musée car des vestiges y seront mis en valeur. A l'intérieur du musée, trois niveaux historiques, (périodes gauloise, romaine et moyenâgeuse) et trois jardins typées de sélections de plantes que l'on pouvaient trouver à travers ces différentes époques. De la terrasse, on verra même la Tour Magne, seul véritable repère d'un Nîmois.

Le "service pédagogie" sera quant à lui installé au rez-de-chaussée et aura une capacité d'accueil telle qu'il pourra faire venir trois classes de scolaires en même temps. Un auditorium viendra agrémenter l'offre et des salles d'expositions temporaires accueilleront d'autres oeuvres pendant qu'une librairie et qu'un centre de documentation feront passer le temps perdu.

L'importance du geste architectural face aux arènes est une chose mais le musée a plusieurs faces et donc plusieurs façades. Comme le dit Elizabeth de Potzamparc, "côté Rue de la République, la façade est conservée car c'est un style architectural typique de Nîmes, elle sera mise en valeur grâce à de nouvelles huisseries livrées dans quelques jours et un enduit définitif flambant neuf lui rendra hommage".

L'ancien hôpital sera bientôt à terre et le musée filera vers sa proche naissance.

Préfet, président d'agglo et sénateur-maire étaient présents pour la visite du chantier du musée de la romanité de Nîmes (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Préfet, Président d'agglo et sénateur-maire étaient réunis pour une visite du chantier du musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard).

Aujourd'hui, certaines mosaïques sont déjà sur place mais mi-2016, le musée sera hors d'eau et hors d'air et la façade en verre tantôt opalescent tantôt translucide, donnera son aspect définitif à l'édifice. La fin des travaux est prévue pour le dernier trimestre 2017 pour avoir une installation des collections dans la foulée et une ouverture au public en 2018 (1er semestre).

"Une série de fouilles est à lancer dans les jardins... On espère que ça ira vite, même si on trouve quelque chose d'exceptionnel!" concluait Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes.

Anthony Maurin

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