Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 02.05.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 153 fois

NÎMES Le journal pour gendarmes détroussait les commerçants !

Il ne voulait pas contrarier les gendarmes. Un artisan gardois a versé des milliers d’euros à l’éditeur d’un journal dédié aux militaires. Le responsable de l’édition s’était engagé, en échange, à publier des publicités de l’artisan dans sa revue. Jusque là rien d’illégal sauf que le professionnel n’a jamais vu la moindre publicité dans ce magazine très éphémère, édité il y près de sept ans. Environ 840 000 euros ont ainsi été escroqués auprès de commerçants. Le tribunal correctionnel de Nîmes a déjà jugé cette affaire en 2014. L’éditeur a été condamné à 2 ans de prison dont une année ferme.

Vendredi 28 avril, un commerçant qui affirme avoir été escroqué venait réclamer 12 000 euros de dommages et intérêts à l’éditeur devant la cour d’appel de Nîmes. Face aux magistrats, l’éditeur mis en cause fait front et n’avoue rien. « Il est fidèle à lui-même, il s’érige en permanence en victime », estime Me Olivier Bessodes, avocat du plaignant. À chaque publicité, le chef d’entreprise de cette société enregistrée à Nîmes promettait un abonnement à son journal. Peu de commerçants approchés refusaient de donner l’obole. A coups de milliers d’euros, ils se faisaient plumer avec une promesse : ils auraient « un badge qui permettait lors des contrôles de gendarmerie que tout se passe bien », raconte en instruisant le dossier à l’audience, la présidente de la cour des appels correctionnels.

« Les démarcheurs, se présentaient auprès des artisans et commerçants comme des militaires », poursuit la magistrate.  Et lorsque les commerçants hésitaient à payer, ils recevaient des coups de fil du style… « Ferme ta gueule, tu as la chance que je ne sois pas sur place, sinon  j’aurais envoyé la brigade ». La brigade a fini par venir, mais au siège de la société qui éditait le journal interne des gendarmes. « Il faut remettre le dossier dans son contexte, l’enquête a ciblée 21 plaignants sur 687 clients », souligne le conseil du mis en cause qui devra attendre le mois de juin pour savoir s’il devra payer le dédommagement à la commerçante qui s’est fait plumer par de faux poulets.

Boris De la Cruz

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