FAIT DU SOIR Une présence humaine au cœur d’une nature sauvage

En arrivant depuis la plage de l'Espiguette, le phare se dévoile à près de 700m du rivage (Photo Anthony Maurin)
La Pointe de l’Espiguette est un espace remarquable et protégé dont l’accès est réglementé pour sa préservation. Le phare éponyme est la bonne idée pour prendre de la hauteur et découvrir ces beautés cachées.
Attention, les environs sont classés Site naturel et Grand Site de France ! Comprenons pourquoi… Avec ses dunes blanches qui peuvent atteindre jusqu’à 12 mètres de haut et sa plage sans fin, l’Espiguette forme un système dunaire admiré par tous les amoureux de l’environnement. Labellisée Grand site de France de la Camargue gardoise, l’Espiguette représente 534 hectares naturels protégés, soit dix kilomètres de littoral vierge de toute construction.
Si vous pensez que le bon moment pour visiter le coin est la saison estivale, sachez que le phare de l’Espiguette ne se découvre pas qu’en été ! D’ailleurs et pour le visiter même hors saison, la réservation en ligne est fortement recommandée, car la surface accessible du sommet est restreinte. Foncez, vous ne le regretterez pas.
Pour profiter au mieux de votre visite et découvrir le phare en toute quiétude, loin de la foule, évitez les périodes de grande affluence. À quelques kilomètres du centre du Grau-du-Roi, le visiteur peut tenter la balade pédestre mais mieux vaut se garer sur le parking qui est à proximité. En plus, l’aire naturelle de stationnement est totalement gratuite !
Visiter le phare de l’Espiguette, c’est surtout partir à la découverte d’un lieu singulier où la nature est omniprésente. Situé sur la Pointe de l’Espiguette, classée en 2014.
Perdu au milieu des dunes de sable mais reconnaissable grâce à sa forme carrée originale et sa couleur noire visible depuis la mer (24 milles soit 45km), le phare de l'Espiguette éclaire la cote et guide les marins depuis plus de 150 ans et est classé aux monuments historiques depuis le 9 octobre 2012
Au cœur d'un territoire exceptionnel, cette bâtisse est l'édifice majeur du site naturel de l’Espiguette. Si monter ses 111 marches, la promesse d’une vue spectaculaire au sommet vous émerveillera. Plusieurs ambiances paysagères se distinguent, où l’eau, le sable et la végétation se mêlent.
Au fil du temps, des vagues et de l’ensablement du littoral, le phare initialement installé à 155 mètres de la mer se retrouve maintenant à plus de 650 mètres du rivage. Une plaque de marbre mentionnant la distance de la Tour du rivage des basses mers est scellée contre l’une des façades du phare.
Le temps du chantier moderne
En 2014, l’État, propriétaire des phares, a identifié une centaine de phares remarquables. Le Conservatoire du littoral a lancé des études de valorisation culturelle et touristique sur les phares situés à proximité des terrains dont il était déjà propriétaire. Le phare de l’Espiguette sur la commune du Grau du Roi classé au titre des monuments historiques.
Pour Jérôme Hirigoyen, chargé de projet au Conservatoire du littoral, évoque la réouverture du phare après quelques nécessaires travaux. Le phare a rouvert il y a bientôt deux ans. « Plus de 150 ans après sa construction, le phare de l’Espiguette ouvre ses portes aux visiteurs. L’État a alors décidé de confier une sélection de phares au Conservatoire du littoral de façon à ce qu’il conçoive avec les collectivités territoriales concernées, des projets de valorisation culturelle et touristique. Par le biais de l’ouverture au public, les phares ont ainsi une fonction supplémentaire qui justifie davantage la réalisation de travaux de restauration et d’entretien comme ceux dont bénéficie le phare de l’Espiguette. Visiter permet de conserver ! »
Maire du Grau-du-Roi, Robert Crauste est un élu heureux. « Conserver le phare et le valoriser. C’est cette conviction doublée de volontarisme qui a animé notre démarche. Le monument va être ouvert à la visite pour que les Graulennes et les Graulens puissent eux-mêmes en profiter et pour que le phare de l’Espiguette devienne un élément d’attractivité touristique dans l’esprit des lieux du Grand Site de France. Le public pourra ainsi découvrir un patrimoine bâti intégré dans un environnement remarquable et dans une orientation de tourisme durable toute l’année. »
Retour sur le premier chantier
L’édification du phare de l’Espiguette marque le début de l’aménagement du littoral gardois. La commission des phares du 17 avril 1860 prescrit l’implantation d’un phare à la pointe de l’Espiguette pour remplacer l’ancien phare à l’entrée du Grau du Roi rendu inefficace par l’ensablement du golfe.
C’est l’entrepreneur Charles Dupuy qui obtient la construction du phare par adjudication et l’ingénieur Charles Lenthéric qui établit en 1861 le projet, approuvé en 1865. Le chantier a pris un retard considérable occasionné par des vents violents, des tempêtes et l’ensablement qui ont amené à des modifications du projet en cours de chantier.
Le chantier s’était avéré tellement difficile et pénible que Charles Dupuy et ses ouvriers avaient surnommé la pointe de l’Espiguette, la pointe maudite !
La charpente échafaudage de la tour a été déplacée, une partie des toitures emportées et l’acheminement des matériaux par chemin de fer de huit kilomètres sur la plage a dû être remplacée par des gabarres tirées par des chevaux. En août 1866, des maladies occasionnées par l’excessive chaleur et surtout par le manque d’eau douce sur la pointe de l’Espiguette désorganisent et rendent le chantier difficile.
Une autre cause de retard, mais romantique cette fois-ci… L’ingénieur des ponts et chaussées, Charles Lenthéric, qui était chargé de surveiller les travaux est tombé amoureux d’Elaïs, la fille de l’entrepreneur Charles Dupuy. Relation amoureuse contestée par la famille de la jeune femme à cause de sa foi protestante, l’ingénieur a tout fait pour ralentir les travaux afin de rester le plus longtemps possible auprès de sa bien-aimée.
Quoi qu’il en soit, en octobre 1868, le bâtiment est prêt à recevoir les éléments d’éclairage qui arrivent de Paris. Le phare s’allume enfin le 1er janvier 1869.
Le phare a été construit en s’inspirant du modèle du phare de Grave en Gironde, construit en 1859, dont il reprend les grands traits en termes d’organisation et d’architecture. Il s’organise avec une première cour en partie pavée et cernée de murets, donnant coté mer, permet d’accéder aux logements et au phare.
Le phare est flanqué de deux ailes destinées à loger les gardiens et leur famille qui se succèdent jusqu’à l’automatisation de la lanterne en 1980 et la suppression du poste en 2000. Sur la partie haute de la tour peinte en noir, un encorbellement de style néo médiéval supporte des balustrades en pierre avec un entablement composé de vingt consoles formant de petits arcs.
Une seconde cour intérieure pavée et clôturée de hauts murs, est accessible depuis le phare et les logements. Au centre de cette cour se trouve le puits, et un bâtiment à usage d’annexes (initialement au centre un préau comportant des lieux d’aisance avec les logements des ingénieurs de part et d’autre), occupe l’extrémité Est de ladite cour.
Le phare de l’Espiguette est ouvert toute l’année ! L’occasion se présente à vous pour le visiter en dehors des périodes d'affluence. Il est tellement plus agréable de profiter de quelques instants de calme, loin de la foule estivale. Les dernières visites se font 30 minutes avant la fermeture du phare. Pour vivre pleinement l’expérience du panorama, les visites du phare sont organisées par créneaux de 30 minutes pour des groupes de dix personnes.
Tarif : 9,5 euros. Actuellement du mercredi au lundi, fermé le mardi, de 9h30 à 18h.
- camargue gardoise
- Grau-du-Roi
- Robert Crauste
- Phare de l’Espiguette
- Phare de l’Espiguette
- zone natura 2000
- Grand site de France Gard
- restauration monument Gard
- patrimoine gard
- monument à voir Gard Occitanie
- balade gard
- sortie gard
- nature gard
- environnement gard
- Fait du soir
Patrimoine
Voir Plus
Patrimoine
FAIT DU SOIR Une présence humaine au cœur d’une nature sauvage

Patrimoine
GARD Le musée historique et virtuel de la Méditerranée

Environnement
OCCITANIE Le tourisme s’engage aussi

Gard
OCCITANIE Enquête mutualisée pour évaluer les clientèles touristiques

Culture
NÎMES Flâneries historiques et balades modernes

Gard
GARD L’olive, patrimoine vivant entre tradition et modernité

Nîmes
NÎMES Se balader et comprendre la cité

Patrimoine
UZÈS Votez pour restaurer le break petit modèle de Stiebel

Nîmes
NÎMES 20 après, la bulle manque

Patrimoine
NÎMES Une conférence de l’archéologue Samuel Longepierre sur le bourg oublié de Massargues ce samedi

Nîmes
NÎMES Le dôme… C’est pour bientôt !

Actualités
NÎMES Hommage rendu aux résistants Jean Chauvet et Aimé Jacquerod

Patrimoine
ROCHEFORT-DU-GARD La réhabilitation de la toiture de l’église touche à sa fin

Arles