ALÈS Primes, fusion des agglos, les débats attendus du conseil municipal
Primes pour les agents, fusion des agglomérations, budget, ce lundi, le conseil municipal d'Alès était réuni autour de divers sujets sensibles. Paralysé par les postures politiques, le débat a laissé peu de place à la surprise.
Dès la première délibération, le tableau est posé. Tandis que le maire d'Alès présente les comptes 2015, les sujets de débats ne manquent pas. Abattoir, stationnement, funéraire, de nombreux budgets sont en déficit. Mais le conseiller Front de gauche Jean-Michel Suau préfère embrayer sur les états généraux du rail organisés par... le conseil régional. "Pourquoi Monsieur Rivenq, directeur général des services à Alès et nouveau chef de file des Républicains à la Région, n'était-il pas présent?", interroge-t-il.
Exit le protocole ! La majorité applaudit l'élu récemment promu. Loin de rougir du mélange des genres, Max Roustan se délecte : "Vous avez la mémoire courte! C'est Jean-Claude Gayssot, l'un de vos camarades, qui a supprimé la ligne Alès-Bessèges en 2012. A l'époque, il était vice-président du conseil régional. Moi je n'y suis pour rien. C'est dur d'être cocu, hein ?" Finalement, l'extrême-gauche vote contre les résultats du budget 2015, et sans argument, le Front national s'abstient. Une habitude au conseil municipal.
240 € de prime pour tous les agents
Arrive une délibération inédite. Fier, le premier magistrat fait progressivement entrer son second dans la lumière, et annonce : "l'épargne nette pour 2015 s'élève à 3,2 millions d'€, contre -1 million l'an dernier. Cet excellent résultat vient du travail initié par le DGS : un processus de prise de conscience qui a mobilisé la quasi-totalité des agents, sans atteindre le niveau de service public. Pour les féliciter, une prime exceptionnelle de 240 € sera octroyée à tous en juillet. Elle correspond à une partie des économies réalisées, le reste étant affecté à l'auto-financement".
L'extrême gauche remonte au front : "On ne peut que se réjouir de l'amélioration du fonctionnement. Mais ces économies cachent-elles des suppressions de postes ou des performances issues des entreprises privées? Un meilleur salaire garantit mieux l'égalité des salariés". Le maire prend la mouche : "Vous avez vu des agents faire grève après l'annonce de cette prime ?"
Quasi-unanimité contre la fusion des agglos
Dernier vote épineux : la future agglo à 73. Comme chacune des communes concernées, Alès doit donner son avis sur le schéma proposé par le préfet : une fusion avec le Pays Grand'Combien, Hautes Cévennes, et Vivre en Cévennes pour le 1er janvier 2017. Le maire propose de voter contre. "Ma proposition de rattacher ces intercommunalités entre elles n'a obtenu de 22 voix sur 30 en commission. Pourtant, mon avis était partagé par de nombreux élus, dont ceux de Cendras et Hautes-Cévennes. Je répète que je n'ai rien contre ces collectivités mais il est trop tôt. Il faut juste un an de plus pour se préparer", insiste Max Roustan.
Jean-Michel Suau y va du point de vue communiste : "Je voterai cette délibération mais pour des raisons différentes. Je suis opposé à la loi NOTRe qui n'est pas la mienne". Et à Fabien Gabillon, ancien PS, de glisser : "Il faudra mener une réflexion commune sur les compétences que l'on transférera ou non suite à la fusion". Enfin, le socialiste Benjamin Mathéaud tente vainement de justifier sa position pro-gouvernementale. "Vous savez que c'est fait, il faut peut-être tourner la page du débat. Vous avez même commencé à ajuster la fiscalité. Vous auriez pu vous économiser d'envoyer ce signal". Si, comme Alès, la majorité des municipalités votent contre cette délibération d'ici le 22 juin, une nouvelle commission départementale aura lieu et les 23 autres communes pourraient décider de tenter de rentrer dans le jeu, pour une agglo à 96...