Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.11.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 345 fois

GARD Grève des pompiers : le conflit s'enlise

Directeur Départemental des Services d'Incendie et de Secours, le colonel Christian Simonet au micro de l'Assemblée Générale des pompiers en grève (Photo Anthony Maurin).

En visite à l'Hôtel du Département... Rendez-vous manqué car Denis Bouad était au Pont Du Gard pour les 1ères assises du tourisme gardois (Photo Anthony Maurin).

Assemblée générale des sapeurs pompiers grévistes du Gard sur l'avenue Feuchères à Nîmes ce vendredi matin. Une grève reconduite et d'autres actions à venir. Le conflit s'enlise et s'endurcit.

"Toutes les organisations syndicales sont unies, le demeurent et le resteront" entame Nicolas Nadal, porte parole du syndicat Sud des Pompiers du Gard.

Pour le colonel Simonet, qui est également le Directeur Départemental des Services d'Incendie et de Secours du Gard, les meubles peuvent encore être sauvés. "Je n'ai pas l'habitude de tout cela. Les manifestations sont calmes mais le conflit dure, c'est un tournant. Le Président du Département, Denis Bouad, vous a parlé et a été clair. A vos revendications, il a dit oui. Vos représentants sont déçus car ils attendaient autre chose et la mise en place d'un protocole avec des signatures. Pour qu'il y ait un arrêt du conflit, il manque la confiance. A titre personnel, j'accorde ma confiance à Denis Bouad et je vous demande de faire comme moi. Il ne faut pas grand chose pour mettre fin au conflit et pour que l'on en retienne seulement le positif. Tout cela sera concrétisé si le conflit connaît une fin heureuse et qu'il ne dure pas. Bâtissons l'avenir, faites comme moi, faites confiance à monsieur Bouad. Ce sont des relations humaines, je souhaite que ce conflit s'arrête et j'espère que la raison l'emportera".

Dans la foule, en réponse et alors que le colonel Simonet venait de partir, Nicolas Nadal a continué son explication. "Vous parlez de confiance mais notre mouvement est désintéressé. Sur la confiance, on a des doutes! On nous a dit oui à tout mais oui à quoi? La saison des feux de forêt et les autres interventions ont fait augmenter le budget de plus de 800.000 euros mais comme le budget doit être constant, il faudra trouver l'argent ailleurs. On nous a dit oui aux camions mais oui à quoi? Nous n'avons aucune garantie, aucun chiffre, c'est du vent, il n'y a rien. On nous a dit oui pour le recrutement mais oui comment? On n'arrive même pas aux 673 pompiers prévus alors comment arriver, pour commencer, aux 695 demandés? Il faut écrire tout ça".

Après trois semaines de lutte et de grève, les pompiers gardois sont fatigués mais espèrent toujours avoir une réponse à leurs attentes. "Denis Bouad n'a pas de majorité dans son assemblée et la confiance, on a du mal à l'avoir. A saison exceptionnelle, budget exceptionnel! Les proportions de notre combat risquent de nous dépasser. Nous prenons nos responsabilités, nous allons durcir le mouvement et ça aura des conséquences que nous assumerons tous ensemble. On lavera notre linge sale en privé mais aucun politique ne parlera plus au colonel Simonet comme cela été fait. Même monsieur Burgoa dit que nous sommes une armée de Mexicains!" poursuivent les pompiers.

Les pompiers bloqués dans la cage d'escalier de l'Hôtel du Département (Photo Anthony Maurin).

Un mouvement qui va se durcir et des actions fortes à venir : "On va délocaliser les casernes, tous les pompiers seront à l'extérieur! Dès lundi, sur l'avenue Feuchères, nous louerons 5 préfabriqués de 6m/2,3m avec chauffage, électricité et compteur de chantier. S'il le faut, nous en louerons 20! D'autres actions sont prévues dans les mairies pour expliquer à la population comment nous sommes traités. Notre pétition a plus de 60.000 signatures, aujourd'hui, on s'aperçoit des limites du système. Pour la Sainte-Barbe, aucun élu ne franchira les portes des casernes pour serrer des mains. Nous ne lâcherons rien pour notre sécurité et celle des Gardois".

Après un petit voyage infructueux à l'Hôtel du Département et une visite entre midi et deux en Mairie de Nîmes, les pompiers gardois devaient être reçus par le Préfet du Gard Didier Lauga.

Anthony Maurin

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