Copier-coller aux chapitres comptes de gestion et administratif 2024 et budget primitif 2025. Hormis les chiffres actualisés, la majorité et l'opposition ont récité leur partition, peu ou prou identique à l'an passé. Le maire a changé certes, Nelson Chaudon a pris la suite de Julien Sanchez, élu eurodéputé le 9 juin dernier. Les termes restent les mêmes "tous les voyants sont au vert", "situation saine", "gestion en bon père de famille". N'oublions pas "la bonne santé financière de la commune, d'autant plus remarquable, explique Nelson Chaudon, que depuis 2013, les communes subissent une baisse historique des dotations. Pour Beaucaire, le montant cumulé de cette perte s’élève à 3,9 M€." Et le même de rappeler les différents projets réalisés en 2024 : le pôle d'échange multimodal, le chenil de la brigade cynophile de la police municipale, le quartier Sud Canal, "une véritable plus-value pour la ville", a-t-il souligné, mais aussi la première phase de la route de Nîmes et du chemin du Mas d'Assac...

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Pour Luc Perrin, élu d'opposition (UPB), le compte n'y est pas. Après avoir remis en cause la trajectoire de désendettement, il a attaqué le montant des investissements de 2024, "8,5 M€, soit un peu plus d’un tiers de ce qui avait été annoncé". "Dans la moyenne de ce qui n’a pas été réalisé pendant les 10 ans de mandat de M. Sanchez."

Et les réalisations citées ne peuvent selon lui, "excuser, ni compenser l’état catastrophique de la voirie urbaine, ni celui du réseau d’eau et d’assainissement dont la réfection a totalement été négligée pendant les dix dernières années." Il poursuit : "Il faudra des années, au prix d'efforts financiers énormes, pour remettre en état ces infrastructures essentielles pour une cité." L'élu d'opposition a également pointé "des défauts de maintenance et de maintien aux normes d'équipements de sécurité dans les bâtiments communaux", et "l'ambiance délétère, de peur et le climat social très dégradé qui règne dans les services de la Ville."

Julien Sanchez, désormais conseiller municipal, s'est bien sûr défendu rappelant d'abord en ce qui concerne la dette, le recours à deux prêts relais de trois ans dans l'attente du versement des subventions pour les projets de l'école de Garrigues-Planes (5M€) et la base nautique (plus de 7 M€). Le premier a été remboursé dès la première année, le second le sera cette année, "c'est une question de quelques semaines, de quelques mois, a-t-il précisé. La trajectoire de la dette est bonne."

Quant aux investissements, "si on prend les 20 dernières années, celles où il y a eu le plus d'investissements pour les écoles, cite-t-il en exemple, sont celles où nous étions à la municipalité, en fonction." Et le même d'insister sur la recherche des subventions pour tous les projets. Quant aux taux de la fiscalité locale, également attaqué par Luc Perrin indiquant "un montant d'impôts locaux de 682 € par habitant en 2024, contre 505 € en 2014". Julien Sanchez a répondu : "Nous les avons baissés quatre années d'affilée." Pour 2025, Nelson Chaudon a annoncé un gel de la fiscalité locale. "Vous avez l'habitude d'être un oiseau de mauvais augure, de toujours ressasser des choses négatives, nocives", a conclu Julien Sanchez.

Les projets de l'année 2025

Comme il l'avait fait lors du vote du débat d'orientation budgétaire, Nelson Chaudon a dénoncé "des coups de rabot du gouvernement envers les collectivités" avant de présenter la feuille de route 2025 : "Concrètement nous investirons plus de 32 M€ à travers le budget principal et les budgets annexes", 27 M€ seront consacrés au fonctionnement.

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"J'ai passé six mois la tête dans le guidon depuis mon élection, l'objectif était qu'au moment du vote du budget 2025, on puisse appuyer sur un bouton et activer tous les projets et qu'ils soient prêts à être lancés", expliquait le maire quelques minutes avant l'ouverture du conseil municipal. "On voit bien que les élections municipales approchent et que vous préparez un feu d'artifice d'investissements et de réalisations pour l'année 2025", a lancé Luc Perrin.

Parmi les projets annoncés, le lancement des travaux du terrain synthétique au complexe sportif Fernand-Lamouroux et cela dès ce samedi 12 avril, pour un budget de 1,7 M€. Un chantier complété par un système d'éclairage pointu et peu énergivore ainsi qu'un espace d'accueil pour le public. La deuxième tranche du projet de réhabilitation de la route de Nîmes sera engagée d'ici la fin de ce mois d'avril, là aussi pour un montant d'1,7 M€.

Les voiries, la tribune du stade Schneider...

Concernant la circulation des véhicules, "on est sur un travail en demi-voie. Une voie sera accessible laquelle permettra l'entrée vers les commerces", a expliqué le premier édile beaucairois. L'autre voie sera fermée avec la mise en place d'une déviation, passant devant Carrefour, "on tourne devant Beaucaire Médical Service et remonte pour ressortir au rond-point d'Aldi." Et le même d'ajouter : "Comme pour la première tranche, il y aura un muret central arboré, avec une piste cyclable sur le côté." Les travaux devraient être achevés d'ici la fin de l'été. De manière générale, l'investissement dédié aux voiries et aux réseaux s'élèvera cette année à 5 M€, dont 1 M€ concentré sur le centre-ville.

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S'ajoutent la démolition de l'îlot des Pêcheurs, la réfection des quatre city-stades de la ville, la réfection et la mise en valeur de la Croix couverte, "on attend le feu vert de la Direction régionale des affaires culturelles", soulogne le maire. 550 000 € seront attribués à la rénovation totale de la mairie annexe installée dans le centre-commercial de la Moulinelle. "On continue le projet Sud Canal, on continue les investissements pour la vidéoprotection de la police municipale", énumère Nelson Chaudon. La réfection de la tribune du stade Schneider figure également dans les investissements pour un montant de 200 000 €, ainsi que la rénovation d'espaces publics pour 700 000 €, et la mise en accessibilité des bâtiments communaux pour 300 000 €.

Les selfs dans les écoles

La municipalité beaucairoise a également prévu "des investissements conditionnés à des soutiens financiers extérieurs", notamment pour la rénovation énergétique de la Halle des Sports, le plan numérique dans les écoles, ainsi que la création de selfs dans les écoles. Ce dernier dossier, qui fait écho à la suppression des menus de substitution dans les cantines de la ville, est estimé à 1,1 M€ HT. Afin de définir les conditions de faisabilité technique et administrative de cette opération, la municipalité confiera à la Société publique Terre d'Argence un mandat d'études pour "la mise en place de selfs dans les restaurants scolaires et études acoustiques sur trois écoles élémentaires de la commune". Le montant de cette étude, qui portera également sur l'extension de la cantine de l'école Puech Cabrier élémentaire, est fixé à 50 000 € HT.

Rappelons qu'une aide de l'État à hauteur de 80% est sollicitée, "la commune n'ayant pas les moyens de réaliser ce projet qui est un projet de confort dans ce contexte économique s'agissant en plus d'un service public facultatif", justifie la Ville. Mais en attendant. "Puisque c'est à l'étude, est-ce qu'on ne pourrait pas revenir à l'ancien système et permettre aux enfants qui ont un régime alimentaire différent de pouvoir accéder à un repas différent, a tenté l'élue d'opposition UPB, Pascale Noailles-Duplissy. En l'anticipant, c'est faisable et ça n'aurait pas un coût démesuré pour la commune." Le maire a répondu : "On fait quand même un pas en avant, on essaie d'avancer sur un sujet important, avançons étape par étape." Et le même d'ajouter sur un ton ironique : "Je suis très heureux de pouvoir avancer et de répondre favorablement aux caprices d'associations évidemment très objectives pour lesquelles, sans idée politique bien évidemment, il n'y a que le bien être de l'enfant qui les intéresse." Le budget primitif a été voté à la majorité avec cinq voix contre : Charles Menard, Luc Perrin, Pascale Noailles-Duplissy, Dominique Pierre et Jacqueline Le Spegagne.