Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.07.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 2096 fois

NÎMES-PONT DU GARD Jean-Luc Gibelin, vice-président Région Occitanie : "Pour la troisième voie, qui va payer ?"

(Photo Anthony Maurin).

Il y a quelques jours, Objectif Gard évoquait la perte du marché de transport régional LiO par la société Transdev Occitanie Pays Nîmois (ex-STDG). L'entreprise nîmoise, vieille de plus de 40 ans, n'a pas été retenue sur les quatre lots en jeu dans l'appel d'offres lancé par la Région Occitanie pour les sept prochaines années. Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des Transports a accepté de répondre aux inquiétudes du personnel qui redoute un plan social.

Objectif Gard : Que répondez-vous aux salariés inquiets de votre choix ?

Jean-Luc Gibelin : Nous sommes dans une situation habituelle, d'un appel d'offres où nous avons des dossiers de candidature et, après examen, un choix qui est opéré. Je peux simplement vous dire que les critères d'attribution ne se sont pas focalisés sur le prix mais sur l'aspect qualitatif qui représentait 60% de la note.

Cela n'empêche pas de constater que cette entreprise, qui vient de perdre un marché historique, pourrait licencier une partie de son personnel...

Pas forcément car la question de la reprise du personnel liée à ce marché est centrale. Le repreneur devra forcément traiter la question de la reprise en intégrant la dimension sociale. Et je prends l'engagement, en cas de blocage, d'intervenir. Nous avons demandé et veillerons à ce que la transition et la reprise soit précise et nominative. Il est indispensable que tout le monde soit bien traité, il n'y a pas de discussion possible. Après, bien entendu, nous attendons de Transdev qu'il puisse clarifier ce qui relève de l'activité interurbaine et urbaine avec Nîmes métropole. C'est à eux de faire ce travail.

Donc pas de possibilité de licenciements secs ?

Il faut une proposition de reprise acceptable pour tout le monde. Cela va prendre du temps mais je le répète, la dimension sociale est importante. Je voudrais rappeler d'ailleurs que nous sommes probablement la seule collectivité en France qui durant le confinement a continué à verser les indemnisations dans le cadre des délégations de service public alors que les circuits n'étaient pas réalisés. Nous avons fait cela pour éviter les mises en chômage partiel des conducteurs. Ainsi, les opérateurs de transport en marché avec nous n'ont eu, si je peux l'exprimer comme cela, que le carburant et l'usure des véhicules à prendre en charge. Je ne crois pas que cela a été le cas pour la partie urbaine chez Transdev.

Parlons de Nîmes métropole puisque vous y faites allusion. Est-ce que vous vous réjouissez du changement de présidence et de l'arrivée de Franck Proust ?

Nous verrons mais j'ai bon espoir que les relations aillent dans le bon sens. Nous avions des points de désaccord depuis longtemps avec Yvan Lachaud. Ce changement pourrait être intéressant dans le futur. Tout comme à Montpellier avec l'arrivée de M. Delafosse où l'on est convaincu que l'on va pouvoir travailler la main dans la main. Après toutes ces années où avec M. Saurel, les conditions de relation avec la Métropole de Montpellier était très dégradées...

Vous devriez rapidement vous voir avec Franck Proust pour évoquer la troisième voie entre la gare de Nîmes-Centre et celle de Nîmes-Pont du Gard...

Chaque chose en son temps. Moi, je pense que l'urgence, c'est le transport scolaire sur le territoire de Nîmes métropole. Comment expliquer que notre tarif annuel est de 45 euros quand à Nîmes c'est 160 euros. Il y a urgence.

Il ne vous a pas attendu puisqu'il a annoncé lui-même la gratuité prochaine pour les moins de 18 ans sur l'ensemble du territoire de l'Agglo de Nîmes...

Je m'en réjouis.

Et concernant la future troisième voie ?

D'abord, s'agissant des gares de Nîmes, moi je me refuse à déshabiller les gares centrales en liaison avec Paris. C'est une erreur à long terme. Pour la troisième voie, il y a un problème d'infrastructure mais je voudrais savoir qui va payer ? On finance déjà les TER ; 44 sur la gare Nîmes-Pont du Gard. Si l'on rajoute des véhicules entre les deux gares, qui finance la réalisation des infrastructures mais surtout, qui prend en charge le fonctionnement derrière ? Cela concerne le matériel roulant mais aussi le personnel conducteur. Et puis, c'est du transport urbain ou interurbain ? Il est nécessaire d'être vigilant avec les deniers publics. Je ne comprends pas quelque chose, la liaison entre les deux gares était un vrai problème depuis le début. On a posé les questions, on a soulevé le problème dès le début. Ce qui ont porté le projet semble découvrir maintenant que c'est un problème...

Et donc, on laisse en l'état la situation où les voyageurs arrivent dans la nouvelle gare et n'ont pas de liaison avec Nîmes-centre à des horaires acceptables par rapport aux TGV ?

C'est la SNCF qui doit par concertation organiser les horaires. Mais je vais vous dire, cela fait partie des surcoûts de cette gare qui, comme par hasard, apparaissent aujourd'hui. Il n'y a pas eu suffisamment de transparence sur ce dossier. Finalement, on se retrouve avec un coût plus élevé aujourd'hui que la situation initiale qui existait avec une seule gare. L'histoire nous a donné raison. La Région depuis très longtemps avait mis en garde.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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