ALÈS Les avocats alésiens en soutien de la visite du maire au ministre de la Justice

Maître Guillaume Garcia, bâtonnier du conseil de l'ordre des avocats du barreau d'Alès
- François DesmeuresLe maire d'Alès, Christophe Rivenq, rencontrait Gérald Darmanin, ce mardi, pour appuyer la demande de voir un juge pour enfants s'installer à Alès. Une volonté déjà soutenue par le président du tribunal d'Alès et par le premier président de la cour d'Appel de Nîmes, à laquelle les avocats alésiens souscrivent totalement. Les affaires de mineurs alésiens occupent 35 à 40% du contentieux nîmois.
Max Roustan disait qu'il ne manquait plus que cela, en matière de justice à Alès, après l'inauguration de la Maison de la justice et du droit. Le président du tribunal d'Alès, Simon Lanes, ne cesse d'en évoquer le besoin (relire ici). C'est désormais au tour des avocats de prendre la parole pour soutenir la demande par la voix de leur bâtonnier alésien, Maître Guillaume Garcia.
Qui rappelle, au préalable, que l'horizon s'est ouvert grâce au changement de premier président de la cour d'Appel de Nîmes, désormais favorable au projet. Et pour cause : "Tout est sur Nîmes, avec 3 ou 4 juges dédiés, présente Guillaume Garcia. Or, les affaires du ressort d'Alès représentent 35 à 40% du contentieux." Jusqu'ici, Nîmes avait "peur d'être dépeuplé", d'être contraint de fournir un juge à Alès sur sa propre attribution, ce qui aurait pu impacter le classeent de la juridiction et aurait entraîné une forme de "dégradation".
"On se bat pour avoir une juridiction forte, de pleine compétence, ce qu'on n'a pas actuellement"
Guillaume Garcia, bâtonnier d'Alès
L'amitié entre deux anciens membres du même parti - RPR, puis UMP - que semblent partager Christophe Rivenq et le Garde des sceaux, Gérald Darmanin, et l'ambition présidentielle de ce dernier, pourraient servir la cause du tribunal alésien. "Mais il ne faut pas que ça reste de la communication", souhaite Guillaume Garcia. Car, pour les avocats alésiens, que les affaires partent à Nîmes "crée un vrai problème : c'est une perte de contentieux et ce n'est vraiment pas pratique, avec des confrères qui font des aller-retour plusieurs fois par semaine. Et puis, pensez aux trajets pour les justiciables de Bessèges, Barjac ou Chamborigaud... Si la justice des mineurs touche toutes les classes sociales, on tombe quand même régulièrement sur des gens vulnérables socialement, qui n'ont pas forcément la possibilité de se rendre à Nîmes."
Pour bien faire, ajoute même le bâtonnier Guillaume Garcia, ce sont deux juges des enfants qui seraient nécessaires à la juridiction alésienne, "la masse de contentieux correspond à cela". La création d'un poste de juge des enfants nécessiterait aussi "la création d'un parquetier spécialisé dans la justice pour les mineurs", et la venue d'un greffier. "On se bat pour avoir une juridiction forte, de pleine compétence, ce qu'on n'a pas actuellement. Nous avons une association "Droits de l'enfant" sur laquelle une dizaine de confrères, formés à recueillir la parole de l'enfant, sont extrêmement investis : sur le harcèlement scolaire, sur le Pass Educdroit, etc."
"L'association se mobilise aussi pour l'enfance en danger, poursuit Me Garcia, quand les enfants doivent être placés, à travers des interventions, en collèges et lycées, avec l'oganisation de procès fictifs, etc." Alors qu'au niveau national, "le manque de moyens est global" en matière de justice pour mineurs, et que les comparutions immédiates des plus de 15 ans devraient débarquer dans les tribunaux, Guillaume Garcia et les avocats alésiens aimeraient bien que le sort de leur tribunal fasse mentir la tendance nationale. En rappelant l'essentiel : "On regarde toujours la justice des mineurs par le prisme de la délinquance, souligne Guillaume Garcia. Mais la plupart du temps, on statue sur des mesures de protection et d'assistance." Soit des mesures préventives, qui doivent justement éviter un glissement...