NÎMES MÉTROPOLE Violences : des chauffeurs Tango en grève
Face à « la recrudescence des violences et incivilités », les chauffeurs de bus syndiqués à la CGT sont en grève. Ils en appellent au nouveau président de Nîmes métropole, Franck Proust, qui avait promis durant la campagne une police des transports.
Insultes, non-paiement des titres de transport, caillassages ou attroupements autour des bus pour les empêcher de démarrer : la coupe est pleine pour les chauffeurs du réseau Tango, employés par l’entreprise Transdev. Il y a deux jours, un chauffeur de bus s’est fait agresser devant la gare. « On a eu un été très difficile avec beaucoup d’incidents », déplore André Coll, délégué CGT, sans pour autant donner de chiffres. « C'est compliqué, nous avons d’ailleurs un clivage là-dessus avec notre direction. Mais normalement ça devrait être résolu », répond-il.
Cette recrudescence des problèmes en tous genres est semblable, selon l’un de ses collègues, « à ce que nous avons connu dans la fin des années 90. » En grève ce vendredi, un rassemblement était organisé devant le dépôt, avenue Robert-Bompart. « Depuis le confinement, on voit de plus en plus de personnes qui ne paient plus leur ticket. Avant, on pouvait dire que ces fraudeurs venaient des quartiers sensibles, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il n'y a plus de profil type !», peste le syndicaliste.
Le regard dans le rétroviseur, Yohan Dauer, élu au CSE (comité social et économique) rappelle : « Lorsque nous avions eu ces problèmes en 1999, nous avions obtenu la mise en place de contrôleurs supplémentaires (60 contre 30 aujourd’hui, ndlr) ainsi que la fin des bus articulés. » Des véhicules « qui ne permettent pas au chauffeur de voir ce qu’il se passe au fond du bus », relèvent les conducteurs.
Police des transports et vidéo-surveillance
Une lettre va être envoyée au préfet du Gard ainsi qu’à Nîmes métropole. L’Agglo gère le service public des transports au travers d’une délégation de service public passée avec Transdev. « Lors de la campagne, le candidat - aujourd'hui président - Franck Proust nous avait promis une police des transports. Nous en avons besoin pour nous accompagner, surtout le soir, sur les lignes 2 - 3 et la T2 », souligne Yohan Dauer, réclamant aussi « de la vidéo-surveillance sur tout le parcours. »
Les chauffeurs nîmois semblent ressentir un profond ras-le-bol, couplé à de la peur : « Avant on disait à nos jeunes filles qu’en cas de problème, elles devaient monter dans le bus. À présent, on le leur déconseille. »
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com