NÎMES Mobilisation contre l’expulsion de deux familles tchétchènes
Plusieurs militants associatifs se sont mobilisés pour empêcher l’expulsion de deux familles tchétchènes. Depuis deux ans, elles occupent illégalement un immeuble situé sur le tracé du prolongement de la ligne T2 du tram’bus.
Assis sur une chaise, Yves Carel est calme, résigné. Derrières les rides de son visage, des années de lutte pour les droits des migrants et surtout, ceux des enfants. « Il y a quelques jours, les familles qui logent dans cet immeuble ont reçu un avis d’expulsion pour ce jeudi matin 9 heures. Nous attendons la police en espérant l’éviter », explique-t-il. Ce matin, à l’appel de l’association DAL (Droit au logement) et de l’APTI (Association pour la promotion des travailleurs immigrants), plusieurs militants se sont réunis devant l’immeuble de la place Michel Bully.
Un immeuble propriété de Nîmes Métropole
Leur mission ? Empêcher l’expulsion. « Dans certains cas, les policiers sont à trois ou quatre et renoncent », indique un manifestant. Ancienne propriété d’une filiale de la SNCF, l’immeuble appartient désormais à Nîmes Métropole. Il se trouve sur le tracé du prolongement de la ligne T2, dont les travaux doivent démarrer en août. Yves Carel sait bien que cette occupation est illégale. Toutefois, le militant demande à ce que les autorités trouvent une solution : « on ne peut pas laisser des enfants et leurs familles vivre dans une voiture ! », s’indigne-t-il.
Depuis environ deux ans, une famille de cinq enfants et une autre de trois enfants logent ici. Les enfants sont tous scolarisés. « Le mari de l’une des mères de cinq enfants a été mis en prison en raison de violences conjugales », indique Yves Carel, « au lieu de les expulser, on devrait leur trouver un accompagnement social ». Il y a un mois, les militants associatifs avaient rencontré la nouvelle préfète, Marie-Françoise Lecaillon, pour trouver une solution. En vain. Du moins pour l'instant...
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com