RETRO Jean-Louis Poujol, le Père Noël des Nîmois

Décédé mardi matin, Jean-Louis Poujol était une personnalité incontournable à Nîmes. Pendant près de deux décennies, il a organisé le grand Noël solidaire de France aux arènes, puis au stade des Costières, permettant à des centaines de personnes seules de se retrouver la nuit du réveillon. Alors qu'il avait passé la main depuis plusieurs années, notre journaliste Boris de la Cruz s'était entretenu par téléphone, le 1er décembre 2020, avec le pasteur depuis son lit d'une clinique de Montpellier où il se trouvait après un dramatique accident de la route. Celui que beaucoup surnommait le Père Noël de Nîmes revenait sur son parcours. Voici notre article de l'époque.
Le fer de lance de cette soirée magique qui a souvent fait la "Une" des médias nationaux est absent de Nîmes depuis près d’un an. Et pour cause, il n’a pas quitté sa chambre d’hôpital depuis 12 mois. Il nous donne de ses nouvelles, avec toujours autant d’amitié et de générosité.
Jean-Louis Poujol est pour beaucoup de Gardois l’homme du réveillon de Noël, celui qui redonnait le sourire aux oubliés du 24 décembre. Pendant près de 20 ans, aux arènes ou dans une salle des Costières, des centaines, voire des milliers de personnes acceptaient l’invitation du pasteur Poujol, une figure emblématique de Nîmes et des environs. Pendant des mois, Jean-Louis préparait cette soirée avec minutie et une énergie débordante. Son but, année après année, était d’offrir un repas et des tonnes de gentillesse aux personnes seules ou en difficulté.
Une soirée pour les oubliés de Noël
Un repas gratuit, mais surtout « de l’écoute, du partage entre personnes seules, de la chaleur humaine et beaucoup d’amitié, se remémore le pasteur qui répond à nos questions depuis son lit d’une clinique de Montpellier. C’est une grande fierté d’avoir porté cette nuit pendant des années. C’est mon bébé. Avant de me retrouver à l’hôpital, lorsque je mettais un pied dehors à Nîmes tout le monde me parlait de cette nuit de Noël. Pas un jour sans que quelqu’un l’évoque. Même en plein été, les personnes que je croisais me parlaient du 24 décembre. Je crois que cette soirée a rendu heureux. Et c’est l’une de mes plus grandes satisfactions. »
Car la vie de Jean-Louis Poujol, un homme toujours sollicité, toujours à l’écoute, en perpétuel mouvement et au chevet des autres, est totalement transformée depuis de nombreux mois... « Depuis un an, je ne parviens pas à marcher. Je n'arrive plus à utiliser mes bras, mes mains », confie-t-il.
Accident de voiture
À l’origine de ses déboires, un dramatique accident de la route dans la périphérie de Nîmes. « J’ai été opéré plusieurs fois au CHU de Nîmes. Après je suis parti en centre de soins et de convalescence. Je ne suis pas rentré chez moi depuis un an. C’est difficile vous savez, poursuit avec beaucoup d’émotion Jean-Louis Poujol. J’ai beaucoup de moments de solitude et de tristesse profonde. Mais j’ai la chance d’avoir une famille formidable. Je me dois de me battre surtout pour eux. Ils me tiennent la main. Dans cette traversée et ce très long séjour à l’hôpital, je pense souvent à ceux qui sont seuls. Comment peuvent-ils continuer sans personne autour d’eux ? Moi, tous les jours, j’attends le facteur car je reçois beaucoup de courriers. Des lettres, des cartes postales, parfois deux ou trois par jour qui me font un bien immense. »
Lettres et cartes postales
Des lettres et cartes postales que le pasteur aimerait continuer à recevoir à la clinique où il se trouve. « C’est pour moi important de me dire que des amis à Nîmes et ailleurs ne m’ont pas oublié. Certaines sont bouleversantes. On me souhaite de continuer le combat. Ils me donnent de leurs nouvelles. » Parmi les flots de mots, des lettres écrites à celui qui a créé la "Maison des parents" à Nîmes, une structure qui permet à des parents de dormir près de l’établissement hospitalier où séjournent leurs enfants.
« J’ai des parents dont les enfants sont décédés qui m’ont écrit. D’autres ont la chance d’avoir leurs enfants guéris. C’est très fort », raconte Jean-Louis Poujol. « Puis il y a les amis. Ceux que je n’ai pas vus depuis des années mais qui me rappellent une histoire, une rencontre, des échanges importants dans nos vies. Il y a même un homme qui est détenu depuis des années et que j’ai vu en détention lorsque j’étais aumônier à la prison qui m’écris tous les deux ou trois mois pour me donner de ses nouvelles et me demander comment je vais », souligne Jean-Louis Poujol qui conclut notre conversation par son éternel : « Merci, vraiment merci d’avoir pris de mes nouvelles. Dites aux Nîmois et aux Gardois que je les embrasse ». Mais c’est plutôt à vous pasteur que les Nîmois et les Gardois ont envie de dire merci.
Boris de la Cruz
Actualités
Voir Plus
Bagnols-Uzès
BAGNOLS/CÈZE L'Aïd el-Fitr : une fête fraternelle avec plus de 1000 fidèles, l'AMGR priée de partir

Bagnols-Uzès
BAGNOLS Trois membres de l'AMGR : « On tient à notre mosquée, nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone »

Actualités
NÎMES Le centre de formation poids lourd école Daumet s'installe à Nîmes

Actualités
FAIT DU JOUR Lacoste déclare la guerre au crocodile nîmois et menace de poursuites

Actualités
LE CLUB SOIR Avec Nadia El Okki : candidate à la mairie d'Alès en 2026 ? Et la réaction de Yoann Gillet à la condamnation de Marine Le Pen

Actualités
GARD Découvrez les meilleurs poissons d'avril !

Gard
GARD Les travailleurs sociaux réunis en intersyndicale

Actualités
NÎMES Deux étudiants à Paris pour le concours "Je filme ma formation"

Actualités
LA MINUTE SPORT L'actualité sportive de ce mardi 1er avril 2025

Actualités
REDESSAN Une pizza au bénéfice d'Aspie Family

Actualités
SAINT-QUENTIN-LA-POTERIE Le Centre socioculturel propose une boutique éphémère ce week-end

Actualités
NÎMES Fermeture temporaire pour deux épiceries de nuit

Actualités
JEU CONCOURS Gagnez vos places pour assister aux courses de l'hippodrome des Courbiers le 5 avril

Actualités