BAGNOLS/CÈZE Démolition des bâtiments : le relogement des familles a commencé
Dans le cadre du projet de revitalisation de Bagnols-sur-Cèze, trois bâtiments vont être détruits : la barre de Carcaixent (démolition partielle), la tour G2 et la barre Mayre Nord. Au total, 143 logements vont être démolis et 77 foyers doivent être relogés.
Les démolitions démarreront en septembre 2022 par les 15 logements de la barre de Carcaixent, puis ce sera la tour G2 et ses 88 appartements au premier semestre 2023 et, pour finir, la barre Mayre Nord et ses 40 logements au deuxième semestre 2023. Tous les déménagements et les relogements sont assurés par les deux coordinatrices spécialisées ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) du bailleur social Habitat du Gard. Ce qui n'empêche pas la municipalité bagnolaise de suivre le déroulé de près : "Le relogement des familles est un processus préalable indispensable à la réussite du projet", assure Charlotte Buhot, chargée des Politiques publiques à la mairie.
À ce jour, 39 des 77 familles concernées ont été relogées. De mars à mai 2021, des enquêtes individuelles ont été menées auprès des foyers concernés pour faire le point sur leur situation et définir leurs attentes. La plupart ont déménagé dans des appartements de taille équivalente à Bagnols (Escanaux, Coronelle, Vigan-Braquet, Clos Salengro, cours Ladroit...) et quelques-unes ont fait le choix d'aller dans des communes limitrophes. "On espère avoir fini le relogement des foyers de la barre de Carcaixent à Noël et on souhaite avoir trouver des solutions pour tous d'ici l'été prochain", ajoute Charlotte Buhot. Le temps de laisser se dérouler les études pré-opératoires, le désamiantage...
"On fait tout pour faciliter les choses"
Tous les appartements des relogés sont propres ou ont été refaits à neuf (s'ils ont plus de cinq ans) avant emménagement. "On fait tout pour faciliter les choses et qu'il n'y ait pas de charges pour les familles : 100% du déménagement est pris en charge par Habitat du Gard qui fournit les cartons, 300 € sont alloués aux familles pour les faux-frais, le dépôt de garantie est automatiquement transféré...", détaille la chargée des Politiques publiques. Au point que dans la majorité des cas, ces relogements sont plutôt bien vécus.
Mais que va-t-il y avoir à la place des bâtiments détruits ? Du côté de la tour G2 et de la barre Mayre Nord pas de reconstruction. Ce sera un espace public probablement avec un peu de stationnement, de par sa proximité avec le futur pôle d'échange multimodal (PEM). Le but est d'ouvrir, d'aérer cette entrée de ville : "C'est quand même une vitrine de Bagnols quand on arrive de l'axe joignant Avignon. Il faut casser cet engorgement pour offrir une perspective sur la ville", image Michèle Fond-Thurial, en sa qualité de conseillère communautaire déléguée à la "Politique de la ville". On verra même le parc Marcel-Pagnol qui va, lui aussi, subir un petit lifting.
Au-delà de l'aspect visuel, le projet est étudié sous le prisme de la modalité douce. Le vélo aura la part belle avec des tronçons cyclables qui rejoignent le centre-ville et qui sont reliés à tout un réseau. Mais Charlotte Buhot rassure : "La voiture gardera sa place en ville, mais de façon optimisée. On va jouer sur la topographie pour les camoufler et ne pas donner l'impression d'une nuée de véhicules."
L'hôtel de ville déplacé à la place de l'ancien Monoprix ?
Concernant la barre Carcaixent, seule la portion allant de l'ancien Monoprix jusqu'à la pharmacie va être détruite. L'arche va disparaître, toujours dans l'optique d'ouvrir la ville, de pratiquer une ouverture entre les Escanaux et le centre. Mais sur l'ancienne surface commerciale, un grand projet de reconversion va voir le jour. Ça fait longtemps que la municipalité l'envisage. Elle a enfin obtenu des financements suffisants pour lancer les opérations grâce au fonds national dédié aux friches.
Il y aura du logement privé, des commerces, un cabinet de santé et, très probablement, ... l'hôtel-de-ville. Avec une surface de plus de 5 000 m2 et la possibilité de créer un parking en sous-sol de 130 places, les options sont nombreuses. "L'hôtel de ville actuel n'est pas pratique et ne répond pas du tout aux normes d'accessibilité. La salle des mariages est à l'étage. Quand on fait des recrutements, on accueille les personnes dans des bureaux tous petits. Ce n'est pas du luxe", lâche Michèle Fond-Thurial, également adjointe bagnolaise.
Et puis placer la mairie à la jonction du centre et du quartier des Escanaux revêtirait "un symbole politique fort" et pourrait "favoriser la mixité sociale". Reste à savoir ce qu'il adviendrait de l'hôtel Mallet si l'option était retenue. "On voudrait le développer sur le plan patrimonial", répond évasivement l'adjointe bagnolaise. Peut-être servirait-il entièrement d'écrin au musée Albert-André ?
Une enveloppe globale de 40 millions d'euros pour ce plan
Pour en revenir aux démolitions, une grande partie est financée par l'ANRU. En contrepartie, l'État demande au moins 60% de reconstruction des logements détruits. Ils le seront dans l'Agglomération, mais pas à Bagnols où plus aucun logement social n'est bâti. Hormis deux projets ciblés et qualitatifs : un au Bosquet et un pour des logements étudiants vers le stade de rugby.
Au total, 40 millions d'euros sont prévus pour ce plan de rénovation urbaine comprenant les démolitions-reconstructions de ces trois bâtiments mais aussi la Pyramide 2.0 (*), le parvis de l'école Jules-Ferry, l'allée des jeux... La municipalité planche sur un projet global à 15 ans, divisé en trois tranches. La démolition du 14, avenue de la Mayre devrait faire partie de la seconde phase. Le dossier est prêt, en haut de la liste d'attente.
Marie Meunier
* La démolition de la Pyramide est maintenant achevée. La construction de la nouvelle Pyramide devrait débuter au premier trimestre 2022 et s'achever en 2023.