ALÈS Grève dans l’Éducation : mobilisation « historique » dans la rue Pasteur
300 personnes - selon l’intersyndicale - débordaient de la rue Pasteur ce jeudi matin à Alès pour exprimer le ras-le-bol des personnels de l’Éducation nationale dans un contexte aggravé par la crise sanitaire.
« C’est une grève historique ! En vingt ans, je n’ai jamais vu autant de monde dans la rue Pasteur », lance Dany Bénézet, porte-parole du syndicat SNUipp et directrice d’école à la retraite. Effectivement, la rue de l’Inspection académique à Alès n’était pas assez large pour accueillir tous les manifestants, qui envahissaient jusqu’à la place du général Leclerc. Un peu après 10 heures, Myriam Vermale a pris la parole au nom de l’intersyndicale gardoise pour mettre des mots sur la colère des personnels de l’Éducation nationale et dénoncer le « mépris de Blanquer » face à cette situation.
« Manque de moyens, gestion calamiteuse de la crise sanitaire, protocoles intenables, ordres et contre-ordres incessants, absence de remplaçants, surcharge de travail considérable… » : la liste est longue. Et les conséquences de cette gestion « constituent un danger pour tous les personnels, les élèves et leurs familles. » L’intersyndicale n’a de cesse d’alerter sur « la discontinuité pédagogique qui fragilise encore davantage les apprentissages » et fustige les décisions du ministre de l’Éducation nationale qui demande notamment « aux retraités de venir remplacer les enseignants en arrêt. »
Les grévistes réclament « un remplacement renforcé et des possibilités d’alléger les classes » à l’heure où « des dizaines de fermetures de postes et de classes sont prévues pour la rentrée 2022. » Ils exigent également « de véritables mesures de protection » comme des masques chirurgicaux et FFP2, des autotests, des salles de classes équipées en capteurs de CO2, mais aussi « l’arrêt des tâches supplémentaires demandées aux directeurs d’école et des remplacements à la hauteur des besoins. » Pour clore cette mobilisation qui restera dans les annales, les manifestants ont « décoré » la devanture de l’inspection d’académie avec des mots choisis.
Élodie Boschet