FAIT DU JOUR Ces sauveteurs d'animaux ont à leur tour besoin d'aide

À Saint-Gilles, quelque 300 animaux vivent des jours heureux à la Ferme de Bounty. Maltraités, abandonnés, tous ont été sauvés par Annelise et Anthony Gay. Ces trentenaires, parents d'une petite Maëlle, leur consacrent une très grande partie de leur temps et de leur argent. Mais tiendront-ils encore longtemps ?
"Petite lorsque je me réveillais la nuit, au lieu d’aller dans le lit de mes parents, j’allais dans le panier de notre chien." D'aussi loin qu'Annelise se souvienne, les animaux ont toujours occupé une place importante dans son coeur. "Personne n’a jamais compris pourquoi, s'amuse-t-elle. Mais en grandissant quand j’ai vu tout ce dont l’Homme était capable de faire subir aux animaux, je me suis dit qu'il fallait que j'essaie de relever le niveau." En se consacrant au sauvetage, l'Arlésienne a placé la barre haut. Le premier remonte à 2010, "je cherchais un cheval mais je voulais faire une bonne action." Alors elle se rend à Cornillon-Confoux, accompagnée de vétérinaires, chez un maquignon, "il n’avait pas une bonne réputation", relate-t-elle. Devant ses yeux, l'horreur, "c'était un massacre." Des chevaux ont été découverts dans un état famélique, souffrant de diverses blessures...
Trois d'entre eux ont dû être euthanasiés, Bounty aurait dû l'être sans l'intervention d'Annelise. Son bourreau lui avait sectionné le nerf optique en le frappant au niveau de l’oeil gauche, il lui avait défoncé l’arcade sourcilière, il avait une plaie ouverte à une patte... Celle qui l'a sauvé n'avait alors que 19 ans et a dû composer avec un équidé sauvage, craintif à l'égard de l'humain. Comment pouvait-il en être autrement après un passé aussi lourd ?
Annelise a dormi toutes les nuits pendant une semaine dans le box avec Bounty
"Ça a été très difficile, j’ai mis un an et demi avant de pouvoir le caresser. Jusqu’au jour où il a été très malade puisqu'il a attrapé la leptospirose en raison des mauvaises conditions dans lesquelles il a vécu, raconte-t-elle. C'était très compliqué parce qu'il fallait lui faire des piqûres tous les jours, il avait son infection à la patte qui s’était aggravée. Je me suis demandée comment j’allais faire." Annelise a alors pris son duvet et dormi une semaine avec Bounty dans le box en plein mois de février. "Puis un jour, il est tombé, il n’en pouvait plus. Là j’ai réussi à le soigner et ça a changé quelque chose, il s’est laissé approcher, il a vu que mes intentions étaient bonnes." Aujourd'hui, Bounty est un cheval âgé de 20 ans, heureux et très gentil.
Depuis ce sauvetage, il y en a eu de nombreux autres, Anthony a rejoint cette aventure en cours de route, alors qu'Annelise venait d'acheter sa propriété à la sortie de Saint-Gilles en direction de Nîmes. Ensemble, ils ont créé la Ferme de Bounty (association de protection animale), un véritable havre de paix où cohabitent en plein air quelque 300 animaux. Des chèvres, des lapins, des poules, des canards, des chats, des oies, un dindon, des cochons, des furets, un poney, un âne, Bounty bien sûr, Pépito, le lama. Celui-là, la mascotte de la ferme, a été saisi par la police dans un cirque. "Ça nous a coûté très cher pour le sauver, et on n'a aucune reconnaissance de sa part", lâche Annelise, riant de toutes les fois où il lui a craché dessus.
Mais il y a aussi les cochons d'Inde, environ 200, "vous savez, les cadeaux de Noël pour les enfants, voilà où ils finissent, chez nous !, s'agace la jeune femme. Les gens veulent des animaux mais sans les contraintes qui vont avec." Et puis il y a ceux qui pensent qu'un lapin peut vivre aisément dans une cage ou un cochon nain - entre 80 et 100 kg à l'âge adulte, il faut le savoir - sur le balcon d'un appartement.
Abandonnés, maltraités, les pensionnaires sont désormais chouchoutés. Et pas question pour le couple d'accueillir des visiteurs, de transformer leur ferme en parc animalier et de loisirs. "Je n’ai rien contre les fermes pédagogiques, mais ces animaux ont subi des choses horribles, je ne veux pas leur imposer le bruit, du stress pour le reste de leur vie." Assis sur un banc aménagé dans l'enclos réservé aux cochons d'Inde, Annelise et Anthony aiment à regarder les interactions entre les rongeurs. Ils n'interviennent pas, mais simplement observent en toute quiétude. Des moments privilégiés qu'ils s'accordent, mais jamais très longtemps...
"On démarre à 5h du matin"
"On ne dirait peut-être pas, mais c'est du boulot !" Il faut bien sûr nourrir les bêtes, les soigner, faire régulièrement intervenir les vétérinaires, nettoyer et entretenir les enclos, planter des arbres etc. La liste est longue, tout comme les journées, "on démarre à 5h du matin", précise Annelise. Les parents de la petite Maëlle, bientôt 2 ans, ont chacun un travail en plus de leur activité à la Ferme de Bounty. Lui, autrefois agent au service des eaux à Arles, est gérant d'une pension canine et féline. Elle est esthéticienne. "Sans ça, on ne s'en sortirait pas, assure la Saint-Gilloise d'adoption. Nous n'avons aucune aide de l'État et encore on a de la chance on reçoit des dons de particuliers tous les mois, environ 250 €."
L'association de protection animale bénéficie également de dons d'invendus du groupe Virbac pour les croquettes, et du magasin Leclerc à Arles pour les fruits et légumes. Les pépinières Rouy ont également fait don de quelques arbres. Des mains tendues précieuses quand on connaît l'engagement financier du couple : 500 € de foin par mois, près de 1 500 € par mois pour la nourriture, 800 € par mois en moyenne de frais vétérinaires, hors problèmes de santé particuliers. Le duo de trentenaires lance un appel à toutes les âmes généreuses et incite les gens à se responsabiliser sur les abandons. "J’ai peur qu’un jour on s’essouffle, ce qui arrive à toutes les associations. Si la vie continue à être de plus en plus chère on ne pourra plus poursuivre", conclut Annelise, attristée.
Pour aider l'association de protection animale : www.lafermedebounty.com.
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