FAIT DU SOIR Corbès ne boira plus d’arsenic, Générargues aura de l’eau toute l’année
Deux projets ont été présentés sur le terrain, ce mercredi matin, par le président d’Alès Agglomération, Christophe Rivenq : l’exploitation d’un nouveau forage à Générargues, couplé à sa station de traitement de fer et du manganèse, et une station de traitement de l’arsenic à Corbès. La maîtrise d'oeuvre des deux projets est assurée par le Cereg.
Les compétences eau et assainissement sur le territoire d’Alès Agglomération sont devenues, depuis le 1erjanvier 2020 et en application de la loi NOTRe, une affaire intercommunale. Les élus communautaires ont, dans la foulée, concocté le programme « Alès Aggl’eau 2030 » qui prévoit des investissements afin de mettre aux normes des installations d’eau potable, assurer une remise en état, renouveler les réseaux et équipements sur les communes concernées.
Des difficultés d’approvisionnement à Générargues
Ce mercredi matin, c’est à Générargues que le président d’Alès Agglomération, Christophe Rivenq, a présenté un projet s’inscrivant dans « Alès Aggl’eau 2030 ». Il s’agit de la mise en service d’une nouvelle ressource en eau, un projet initié il y a déjà bien longtemps par la municipalité, comme le rappelle le maire Thierry Jacot : « Nous avons de grosses difficultés d’approvisionnement, surtout l’été où nous sommes obligés de distribuer de l’eau en bouteille dans certains quartiers. » Des investigations réalisées il y a plusieurs années ont permis de trouver une nouvelle ressource, moins sensible à la sécheresse estivale. C’est ainsi que le forage de Bruel, à 67 mètres de profondeur, a été réalisé.
Mais cette eau étant trop chargée en fer et manganèse selon le Code de la santé publique. Il était nécessaire de construire une station de traitement. Coût total de l’opération : 1,5 million d’euros, cofinancés par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, Alès Agglomération, le département du Gard et la région Occitanie, pour une mise en route de ce nouvel équipement en 2023. « Si Générargues était restée seule, elle n’aurait pas été capable de gérer cet investissement », s’est plu à rappeler Christophe Rivenq.
« Pendant des années, on a bu de l’arsenic »
Même discours ou presque à Corbès : « La commune n’aurait pas d’eau potable toute l’année si la solidarité communautaire n’existait pas », répète le président d’Alès Agglomération, remercié plusieurs fois par la maire, Monique Crespon-Lherisson. Là-bas, c’est l’arsenic le problème. « Pendant des années, on a bu de l’arsenic », affirme l’élue. Alors que la limite autorisée est établie à 10 microgrammes par litre, « le taux d’arsenic à Corbès s’élève à 9,6 microgrammes », précise Stéphan Gay, le directeur de la Régie des eaux de l’agglomération alésienne (Reaal). Et ce seuil est souvent dépassé, parfois pendant six mois de l’année. Par exemple, l’eau a été impropre à la consommation du 17 août 2020 au 14 janvier 2021 puis du 15 juillet au 30 novembre 2021.
Deux attitudes sont observées chez les habitants : « Certains ne veulent même pas se laver avec l’eau du robinet, alors que cela reste possible », rapporte la maire, tandis que d’autres s’en lavent les mains et ne viennent pas chercher l’eau en bouteille proposée à la population. « Il faut savoir qu’il y a quelques années, relève Stéphan Gay, la norme sur l’arsenic était fixée à 50. » Autrement dit, « ce qui était potable hier ne l’est plus aujourd’hui », commente Christophe Rivenq.
Afin d’absorber l’arsenic contenu dans cette eau, une station de traitement sera mise en service d’ici cet été 2022. L’eau pompée passera à travers un filtre d’hydroxyde de fer afin que le taux d’arsenic redescende « entre 0 et 5 microgrammes par litre », indique Stephan Gay. « Quand le taux sera trop élevé, cela voudra dire qu’il faut changer le filtre », ajoute-t-il, lequel doit être renouvelé « tous les cinq-six ans et est très cher », poursuit Christophe Rivenq. Sur cette opération, 243 058 euros seront dépensés par Alès Agglomération.
Élodie Boschet