Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.09.2022 - abdel-samari - 7 min  - vu 3658 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Pas de partage de gâteau ! Dans la torpeur de l’été, le 12 août, la préfète a pris sa plume pour écrire aux maires et présidents d’intercommunalités. L’objet de sa missive ? Le nouveau mode de perception de la taxe d’aménagement, un impôt prélevé lors de l’octroi d’un permis de construire. Le chantier est explosif ! Le législateur avait déjà reculé en 2020. Cette fois, c'est acté : les communes vont devoir partager leurs pépettes avec les Communautés de communes. Une mesure « solidaire » assure la préfecture qui prévient : « Le partage des montants perçus est obligatoire ». Les conseils municipaux ont jusqu’au 15 octobre pour envoyer leurs délibérations aux services de l'État. À Nîmes métropole, le président Franck Proust, qui connaît quelques difficultés financières, n'entend pas rater cette opportunité. D'autant que l'Agglo fait beaucoup de travaux sur le territoire - notamment en matière de pluvial - pour lesquels elle ne demande pas un Kopeck aux mairies. Pour s'occuper du dossier, le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier, réunira les maires la semaine prochaine. Dans l'idéal, Nîmes métropole aimerait ponctionner 20 % des ressources fiscales des mairies. Hors de question pour plusieurs maires, dont celui de la ville-centre, Nîmes. D’autant qu’avec la hausse du prix de l’énergie et celle du point d’indice des fonctionnaires, Jean-Paul Fournier a aussi besoin d'argent, environ dix millions d'euros. Le Nîmois fait d'ailleurs remarquer que, contrairement à l'Agglo, il ne veut pas augmenter les impôts. Mais la Ville peut-elle vraiment refuser ? En se comportant ainsi, la mairie prend le risque de se faire attaquer au tribunal administratif par le Trésor public... Si certaines communes partagent la position nîmoise, d'autres comme la Petite Camargue ou le Piémont cévenol, ont prévu de fixer un taux symbolique autour de 0,1 %. Ce que nous apprend une fois de plus cet épisode, c'est qu'à Nîmes, pas question d’aménager, ni de ménager Franck Proust !

Campello exige. Le vice-président aux Transports de l'agglomération Nîmoise reste un homme actif professionnellement parlant. Alors qu'il détient notamment une entreprise d'installation de climatisation, il est partie prenante dans une société de promotion immobilière. Dernièrement, il a déposé avec ses associés un permis de construire pour la construction de logements sur une commune de Nîmes métropole. Un permis retoqué par la SPL Agate que Julien Plantier, le premier adjoint de Nîmes, préside. Motif : les pompiers avaient émis un avis défavorable sur le terrain concerné. La société d'aménagement a suivi. Jean-Marc Campello, pas content du tout, n'a pas cherché à comprendre. Il a pris rendez-vous avec le patron de Julien Plantier, Jean-Paul Fournier, pour lui demander d'intervenir sur le dossier. L'histoire ne dit pas si le maire de Nîmes s'exécutera. Une chose est certaine : il reste encore quelques élus pour penser que le monde n'a pas changé...

Le Parnasse aux oubliettes ? Quelle ambiance ! Quel spectacle dimanche dernier au Parnasse pour le retour du Liqui Moly Starligue. Les supporteurs de l'Usam Nîmes-Gard ne pouvaient rêver mieux que la réception de l'ogre parisien. Et les Nîmois n'ont pas fait pâle figure. Au contraire, jusqu'au dernier tiers du match, l'exploit était encore possible avant de s'incliner sur la fin. Mais la défaite n'a pas été la plus mauvaise nouvelle de la soirée pour les handballeurs et leur président David Tebib, qui bataille partout pour offrir ce rayonnement exceptionnel à la ville de Nîmes. La mairie a en effet indiqué qu'elle reculait sur le projet de réfection - pourtant promis - du Parnasse. En raison du contexte économique compliqué, elle préfère temporiser. Mais entre tout et rien, il y a peut-être un chemin, non ? Comme installer une climatisation dans l'enceinte pour éviter que les spectateurs suffoquent pendant 60 minutes... Et on pourrait même faire appel aux services de Jean-Marc Campello !

Perrigot assure. Alors que l'accord avec les pompiers a été trouvé dans la semaine - il prévoit une cinquantaine de pompiers supplémentaires et de nouveaux équipements pour un montant total de 2,5 millions d'euros - la présidente du Conseil départemental du Gard assure le service après-vente auprès des maires. Jeudi dernier, à l'occasion d'un déplacement dans l'Uzège, interpellée par le maire d'Uzès Jean-Luc Chapon, Françoise Laurent-Perrigot a pris l'engagement de ne pas demander aux communes du Gard d'apporter leur contribution. "Je ne demanderai rien, j'assure l'ensemble de ce nouveau financement." Ou comment redevenir populaire auprès des maires.

Le trambus Tombereau, tombe à l'eau ? Il n'était pas peu fier Yvan Lachaud, en avril 2019, au moment de dévoiler les nouveaux véhicules - dessinés aux couleurs chatoyantes et lumineuses du peintre nîmois Michel Tombereau - tout droit sortis des usines de la société belge VanHool. Quelques années plus tard, l'histoire pourrait prendre fin. Selon nos informations, Nîmes métropole envisage de modifier l'habillage des quatre lignes "T" du TCSP. Un très mauvais choix. D'abord parce que ces couleurs sont désormais identifiées par les usagers. La logique aurait plutôt été de proposer la même décoration pour les autres lignes. Ensuite, parce que ce n'est pas très respectueux pour l'artiste qui bénéficiait par cet écrin du moindre hommage que la Ville pouvait lui rendre. Enfin parce que l'on a, comme souvent, la désagréable impression que cette décision est là pour effacer ce qui a été entrepris par l'équipe précédente. À la différence des oeuvres de Tombereau, ce n'est pas très beau...

Le malade imaginaire. La déclaration de Franck Proust à l'occasion de sa prise de parole pour les dix ans de Paloma est restée en travers de la gorge de nombreux élus nîmois. En effet, le président de Nîmes métropole n'a pas cherché midi à quatorze heures pour justifier l'absence de Jean-Paul Fournier. "Il est souffrant", a-t-il déclaré. Sauf que le maire de Nîmes n'était absolument pas souffrant, mais avait tout simplement décidé de sécher cet anniversaire... en représailles des augmentations d'impôts prévues par l'Agglo pour 2023. Il aurait été plus juste de dire : "Excusez le maire de Nîmes, il est contrarié." Une vérité qui aurait assurément eu de plus amples conséquences...

Une nouvelle guerre entre la Ville et l'Agglo sur le tourisme. Vous vous dites, cela ne s'arrête jamais ? Vous avez raison. Même nous, on se lasse. Et pourtant, un nouveau sujet de discorde anime les cabinets de la Ville et de l'Agglo de Nîmes. Cette fois-ci, autour du tourisme. Alors que la compétence est portée par l'Agglo à l'exception de Nîmes et de Saint-Gilles, Nîmes métropole a pour projet de communiquer positivement dans les prochains jours sur le succès de cet été 2022. Sauf que l'office de tourisme de Nîmes, sollicitée par l'Agglomération, refuse tout bonnement de communiquer les chiffres de la saison. Une consigne de la Ville qui a l'intention d'organiser très prochainement une conférence de presse pour s'attribuer tous les mérites... Une vraie cour d'école.

Photo Anthony Maurin / Objectif Gard

Une pause dans la guerre ? Pour la photo surtout ! Jean-Paul Fournier a réuni autour de lui, vendredi soir, ses deux plus proches collaborateurs : Julien Plantier, son premier adjoint et Franck Proust, le président de Nîmes Métropole. Ses deux potentiels successeurs. Le temps de la corrida, l'objectif était aussi de montrer que la famille de la Droite nîmoise est malgré tout encore (un peu) unie. Sauf qu'il n'aura pas échappé aux observateurs avisés que le maire avait sur sa droite Julien Plantier, et sur sa gauche, son épouse. Franck Proust a donc dû avoir le plus grand mal à obtenir l'attention du maire. Pas grave, son moment intime avec le maire, il l'a eu, seul à seul, mercredi matin lors de sa visite surprise en mairie. Il est parait-il sorti rassuré de cet entretien. Malgré ses sorties tonitruantes, le maire de Nîmes lui accorde encore sa confiance. Pour l'instant...

La chèvre et le chou. Dans une interview à paraître prochainement dans nos colonnes, le maire de Marguerittes, Rémi Nicolas, s’arrête sur les choix douloureux que va devoir faire Nîmes métropole pour 2023. Le vice-président répond avec humour au maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, ulcéré par ses hausses, qui propose de supprimer les fonds de concours : « On pourrait supprimer les 10 M€ versés au Palais des Congrès » Aussi, face aux incertitudes qui planent sur l’avenir du président Franck Proust, Rémi Nicolas l’assure : il ne vise pas la présidence de Nîmes métropole. D'ailleurs, il se rangera, quoi qu’il arrive, derrière le choix de la ville de Nîmes si d'aventure la condamnation pour inéligibilité de l'actuel président de l'Agglo était confirmée.

Le bide de la rentrée économique de la CCI. C'est un fiasco pour la CCI alors que les moyens pour communiquer sur sa rentrée économique avaient été mis sur la table. Mais peut-être étaient-ils mal ciblés ? Publicité dans la presse, sponsoring sur les réseaux sociaux, appels téléphoniques pour inviter les dirigeants d'entreprises le matin même de l'évènement, les équipes de la CCI sont restées sur leur faim. L'institution consulaire semble ne plus attirer. Moins de 80 personnes ont fait le déplacement... Et les arrangements pour gonfler les chiffres ne suffiront pas. À Nîmes, personne n'est dupe, cette rentrée est ratée, voilà tout. Rassurons la direction de la Chambre, les prochaines actualités et projets de la mandature devraient davantage intéresser...

Et Annie chapelier alors ? L'ancienne députée En Marche, qui avait viré casaque avant l'heure, revient à ses premières amours. Infirmière de métier, elle est de retour au CHU de Nîmes à temps plein depuis des mois. Mais la fibre médicale qui coule dans ses veines lui donne des ailes. Elle démarre donc, dans quelques jours, une formation de deux ans à Rennes pour obtenir le diplôme de directrice d'hôpital. Une joli projet. Attention toutefois à ne pas adopter la même posture qu'à l'Assemblée nationale. Diriger un hôpital, cela oblige à une certaine mesure, à ne pas toujours dire ce que l'on pense. Car dans ces milieux, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et quand on connaît le franc-parler d'Annie Chapelier...

Fin de cheminée. Mise à l'arrêt depuis avril 2016, la centrale thermique EDF d'Aramon est toujours en cours de déconstruction. Un véritable travail de fourmis qui devrait se poursuivre jusqu'en 2030. L'avancement de ce chantier sera rendu un peu plus visible dès le mois de juin 2023 avec le démantèlement de la cheminée rayée de rouge et de blanc, mesurant près de 250m de haut. Une étape ô combien importante car c'est une boussole plantée aux frontières du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, qui va donc tomber.

La rédaction

Abdel Samari

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