ALÈS Entrevue ardue entre gilets jaunes et Annie Chapelier
Une délégation de huit gilets jaunes a été reçue, ce jeudi soir, par la députée de la quatrième circonscription du Gard, Annie Chapelier. Les échanges ont été houleux.
La couleur du gilet est la même, mais les discussions sont différentes d’un groupe à l’autre. C’est le constat d’Annie Chapelier, qui n’en n’est pas à sa première rencontre avec des gilets jaunes, que ce soit sur les ronds-points ou à sa permanence. Ce jeudi soir, la parlementaire a passé une heure et demie avec huit gilets jaunes, qui représentent le « pôle communication » du mouvement alésien qui se structure peu à peu.
D’emblée, Annie Chapelier tente de rassurer : « Le gouvernement a fini par se déboucher un peu les oreilles » avant de rappeler « la double tâche des députés », à savoir de « vous écouter et de réveiller ces personnes qui continuent à vivre dans une espèce de bulle. » Mais quand la question de l’emploi arrive sur la table et que l’élue parlementaire explique que « si l’on a envie de travailler et de gagner 900€ par mois, c’est possible », les visages se crispent et le ton commence à monter. « C’est de l’exploitation Madame, ce n’est pas du travail », réagit l’un des gilets jaunes tandis qu’une jeune femme explique être partie en Tunisie pour trouver un travail d’animatrice, au prix « de 18 heures par jour et de 200€ par mois. »
Une mère de famille : « Je n’ai plus un sou de côté »
Quant à cette mère de deux enfants, qui n’a jamais rechigné à travailler puisqu’elle le fait depuis l’âge de 16 ans, le quotidien est devenu pour elle très difficile : « Il y a cinq ans, je pouvais encore mettre 50€ de côté pour mes enfants. Maintenant, ce n’est plus possible ! L’État me prend trop de taxes, je n’ai plus un sou de côté. » Une situation qu’Annie Chapelier juge « inadmissible et intolérable » tout en répétant « que ce n’est pas si simple d’apporter des réponses qui conviennent à tout le monde. »
Les gilets jaunes, eux, disent juste vouloir plus de pouvoir d’achat. « Que ça passe par l’augmentation du Smic, la revalorisation des retraites ou autre chose, on veut juste mieux vivre, avoir des loisirs et aller au restaurant de temps en temps », déclare Henri. Pour conclure cette rencontre mouvementée, Jérôme résumera les souhaits des manifestants en une phrase : « Plus de justice, d’égalité et de démocratie. »
Élodie Boschet