Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.10.2022 - francois-desmeures - 2 min  - vu 574 fois

ALÈS Les puéricultrices manifestent pour leurs revenus et leurs compétences

Ce jeudi matin, devant les fenêtres de la mairie (photo François Desmeures / Objectif Gard)

S'unissant à l'appel national, plus de 80 puéricultrices et éducatrices ont manifesté ce jeudi matin et doivent être reçues par le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq, ce soir à 18h. Appuyées par la CFDT et la CGT, elles ont réclamé la suppression d'un décret qui permet aux crèches d'embaucher sans qualification et une revalorisation. 

Elles sont de ces métiers qui, tout en étant essentiels au bon fonctionnement de la société, ne récoltent pas les fruits de celle-ci. Les 80 puéricultrices qui chantaient ce jeudi matin sous les fenêtres de la mairie en ont bien conscience. Raison de leur débrayage du jour qui, d'après le CFDT, aura donné lieu à la fermeture de cinq crèches sur les dix-huit que compte l'agglomération. Des salariés de crèches associatives étaient également présents.

"Les bébés ne sont pas des sardines"

"Pénurie de puéricultrices auxiliaires, pénurie de bébés épanouis et réjouis", "Les bébés ne sont pas des sardines". Pancartes à la main et avec humour, les manifestantes ont réinterprété des morceaux connus aux paroles réécrites. "On voulait faire écho à la manifestation montpelliéraine, explique Christelle, de la crèche du quartier des Cévennes. Notre principale revendication, c'est que le Gouvernement veut employer des personnes non diplômées et non qualifiées dans les crèches et nous ne sommes pas d'accord." 

Pris dans le coeur de l'été, un arrêté du 29 juillet fixe à titre exceptionnel un certain nombre de diplômes désormais suffisants pour entrer comme auxiliaire de puériculture. En plus de dévaloriser leur propre diplôme, l'arrêté prévoit de nouveaux entrants devront évidemment être formés. Celui-ci stipule : "Après la 120e heure effective dans l’établissement, (la personne embauchée) peut travailler hors de la présence des professionnels qui l’ont accompagné dans son parcours d’intégration." "Chaque année, on a des jeunes qui font de la formation. On aimerait qu'ils transitent par nos crèches lors de stages", poursuit Christelle Delorme.

(Photo François Desmeures / Objectif Gard)

Au bout de 120 heures, les nouveaux entrants assureront donc le quota des cinq bébés qui ne marchent pas par professionnel, huit s'ils marchent. "L'excuse du Gouvernement, c'est que les crèches ont du mal à recruter, s'énerve Yannick Morandi, pour la CGT. Mais le recrutement, ça passe par la reconnaissance des professionnels et la revalorisation de leur salaire." Quand une auxiliaire de puériculture entre dans la profession à 1 350 € par mois, à peine plus que le Smic.

"On a aussi du mal à comprendre pourquoi on a, d'un côté, des puéricultrices qui cherchent du travail et, de l'autre, des employeurs qui disent ne pas trouver", avance aussi Chantal, de la CFDT et puéricultrice aux Petits princes. La réunion de ce jeudi soir doit aussi permettre de savoir quelles sont les intentions de l'agglomération d'Alès en matière d'embauche, et notamment si l'institution fera sien l'arrêté gouvernemental.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

(*) La liste est d'ailleurs longue, actuellement, des ces métiers médicaux, du secteur médico-social ou social qui tirent actuellement la langue, souffrant de salaires bas et d'une absence de revalorisation sur plusieurs années, voire décennies. 

François Desmeures

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