Comme il l’avait fait pour l’Agglo du Gard rhodanien, le chef de file du Parti communiste français aux municipales à Bagnols, Elian Cellier, co-signe un article sur le blog de la section locale du PCF, cette fois sur la gestion de la mairie de Bagnols.

Et comme pour l’Agglo, le communiste critique la gestion de l’équipe municipale, pour partie commune avec celle de l’intercommunalité. Affirmant s’appuyer sur « des documents officiels », Elian Cellier fait part de son analyse et l’affirme, concernant la situation financière de la mairie « on peut s’inquiéter ».

Objectif Gard : Vous affirmez partir de documents officiels pour analyser les finances de la mairie de Bagnols sur la période 2014-2018. Qu’avez-vous trouvé dans ces documents ?

Elian Cellier : Nous sommes partis du rapport de la chambre régionale des comptes (CRC, ndlr) sorti en 2014 sur le mandat précédent, pour avoir une base de comparaison, et nous avons pu nous procurer les documents officiels pour la période 2014-2018, pour voir les difficultés et comparer avec ce que disait la CRC la dernière fois et les réalités d’aujourd’hui.

On en arrive à des choses qui ressemblent à ce qui se passe à l’Agglo. C’est le cas sur les retards de paiement. La mairie est au-delà des trente jours réglementaires et ça s’aggrave. Entre 2017 et 2018, ce délai est passé de 51 à plus de 61 jours. C’est une inquiétude.

Il y a aussi la ligne de trésorerie. La mairie aussi joue à ce jeu. Ça nous a coûté 50 000 euros d’intérêts et fin 2018 il y avait encore 800 000 euros dessus. C’est inquiétant. Pendant ce temps, il y a eu 4,1 millions d’euros d’emprunts entre 2014 et 2018 et nous sommes inquiets de la corrélation des montants empruntés avec ceux de la ligne de trésorerie. On espère que les emprunts n’ont pas servi à rembourser cette ligne de trésorerie.

Entre 2014 et 2018, Bagnols a changé de maire, Jean-Christian Rey ayant passé la main à Jean-Yves Chapelet en 2017. Voyez-vous des différences de gestion avant et après ?

C’est un duo indissociable, mais il y a eu une inflation sous Jean-Yves Chapelet. Notamment sur les dépenses de communication. La CRC recommandait de modérer les dépenses, mais il y a eu une forte hausse depuis que Jean-Yves Chapelet est arrivé. Il y a aussi une tendance à gonfler les recettes en fin d’année. Et là encore, ça faisait l’objet d’une remarque de la CRC.

Vous évoquez également l’eau et l’assainissement qui seront transférés à l’Agglo au 1er janvier 2020...

Oui, nous nous sommes rendus compte que le budget eau et assainissement est négatif en recettes, on ne sait pas pourquoi. C’est un cadeau empoisonné pour l’Agglo. Au point qu’on peut se demander : peut-être que la Ville de Bagnols se nourrit sur l’Agglo ?

Que déduisez-vous de vos recherches ?

Nous ne sommes pas surpris. Contrairement à ce que la mairie annonce, les finances ne vont pas bien. Les méthodes de l’Agglo sont aussi utilisées à la commune et, au niveau du bilan, des choses ne sont pas logiques. Il y a eu l’achat de la maison du chef de gare pour la revendre ensuite, comme l’hôtel particulier à côté du musée. Et quand ils ont donné des dossiers au privé, comme le PUP (projet urbain partenarial, ndlr) de la route d’Orsan, ça donne un lotissement vide. Quant au crématorium, ce n’est qu’un projet.

Vous choisissez de sortir votre article à quatre mois des municipales, le jour du débat d'orientations budgétaires…

Oui, et on peut s’inquiéter pour celui qui récupérera les finances en mars 2020. Il risque d’avoir des mauvaises surprises.

Propos recueillis par Thierry Allard