Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.02.2022 - abdel-samari - 8 min  - vu 3752 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Le justicier Courdil. Cette semaine, François Courdil est entré de plain-pied dans la campagne des Législatives avec des gros sabots pour dénoncer l’installation d'un barrage filtrant dans le quartier du Mas de Mingue à Nîmes, par des guetteurs du trafic de stupéfiant. Sommant la préfecture du Gard d'intervenir rapidement, le jeune politicien, qui a tout d'un vieux briscard, n'a pas froid aux yeux. Ce tapage médiatique a eu quelques retentissements, mais en a aussi agacé beaucoup. En particulier les autorités qui n'ont pas attendu que François Courdil se manifeste pour agir. Même si cette opération de communication peut laisser un goût amer à certains, elle révèle toutefois la bonne stratégie de l'adjoint au maire de Nîmes et candidat sur la 6e circonscription du Gard qui espère entrer à l'Assemblée nationale en juin prochain. D'abord, il est libre et n'a pas besoin de demander la permission pour l'ouvrir. Encore moins celle d'Antoine Roger, le directeur de cabinet de Jean-Paul Fournier en dessous de tout et qui n'était, une fois de plus, pas au courant de son action. Ensuite, il a du réseau sur la Ville. Ce sont les habitants eux-même qui l'ont alerté. Informé, il n'a pas tergiversé. Enfin, et même si certains le critiquent en raison de son statut social aisé, n'hésitant pas à le qualifier de "fils à papa", François Courdil a une véritable qualité : il est moderne. On l'a vu se mettre en scène il y a quelques mois dans un clip de rap, un cigare à la bouche. Il aurait pu tout faire pour se justifier. Au contraire, il a assumé, montrant à plusieurs reprises son intérêt pour la culture urbaine. On ne peut pas dire que ceux qui nous gouvernent dans la cité des Antonin sachent même de quoi il s'agit. Lui en est passionné. Il parvient enfin à s'attirer les foudres des anciens élus ou adjoints de part son engagement et sa fougue. Un mot enfin sur Philippe Berta. Alors que le fils Courdil fait tout pour l'ignorer depuis des mois, le député sortant du Modem ne parle que de lui. En mal bien sûr. Mais comme le disait Léon Zitrone, légende de la télévision : "Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi !"

Marion Maréchal Le Pen candidate dans le Gard ? Elle n'a pas prévu de s'exprimer clairement d'ici un bon mois, mais tout le monde a compris que la nièce de la candidate à la Présidentielle soutiendra plutôt Éric Zemmour. L'ancienne députée FN du Vaucluse confiait récemment à nos confrères du Figaro que « la cohérence, la vision, la stratégie » la faisaient pencher pour le polémiste d'extrême-Droite. En ce qui concerne les Législatives de juin prochain, la directrice de l'école de Sciences politiques, l'Issep, hésite sur la bonne circonscription où atterrir. Hors de question d'aller du côté de Lyon où son entreprise est domiciliée. Encore moins dans son ancien fief du Vaucluse où les dirigeants du Rassemblement national voudront lui faire la peau. Reste deux possibilités : le Morbihan d'où elle est originaire ou le Gard. Selon nos informations, son fidèle ami, Gilbert Collard, qui vient de rejoindre Reconquête ! fait tout pour la convaincre. "Je le souhaite", nous confirme en exclusivité le député européen du Gard qui siège chaque lundi à Paris au conseil stratégique du parti. Et c'est sur la 2e circonscription face à Frédéric Touzellier (Les Républicains), Katy Guyot (PS) et Nicolas Meizonnet (RN) qu'elle pourrait livrer bataille. Il faut se rappeler que Marion Maréchal Le Pen avait fait le déplacement en 2017 dans l'entre-deux tours des Législatives. Et malgré la victoire d'Emmanuel Macron à la Présidentielle, malgré la candidate Marie Sara, sa présence et prise de parole au meeting de Gilbert Collard avaient grandement participé à la victoire du médiatique avocat...

Appelez-le désormais le "Département de Quissac". Fort de ses 3 200 agents, le Conseil départemental dispose de quatre grandes directions. Cela fait déjà plusieurs mois que le directeur général adjoint en charge de la section Mobilité et Logistique, Christophe Galle, est sur le départ pour rejoindre le Pont du Gard. Il devrait être remplacé par son technicien Mobilité et Routes, Denis Barral, originaire du canton de Quissac et employé depuis 30 ans au Département. Rien de plus logique. Et pourtant, quelques uns grincent des dents et considèrent qu'une nouvelle fois, la présidente Perrigot privilégie son canton historique et surtout fait monter un très proche d'Olivier Gaillard, son ancien binôme aux Départementales. Fabien Potier, en charge des Territoires, qui était en lice pour le même poste, aurait peut-être mérité d'être récompensé pour son travail d'orfèvre sur la réorganisation des unités territoriales par exemple ? Mais ce n'est pas la politique de la maison. Il suffit de connaître le nom du chauffeur de Françoise Laurent-Perrigot aujourd'hui pour le comprendre. Il s'agit de Gilles Trinquier, le maire d'Aigremont. Et où se trouve Aigremont ? À 13 petits kilomètres de Quissac... Reste à savoir qui dans les prochaines semaines remplacera un autre directeur qui fait ses cartons pour cause de départ en retraite... Jean-Jacques Perrigot, le frère de la présidente du Département, chargé du Développement et du cadre de vie ? Ou peut-être le fils d'Olivier Gaillard, Jordan ? Il vient récemment d'intégrer cette maison devenue très familiale... Non quand même pas, ça va finir par se voir...

Les cocos désaccordés. Les nombreuses mobilisations sociales qui agitent le bassin alésien ces derniers jours sont autant de bonnes occasions pour les candidats aux Législatives de rallier à leur cause des dizaines de travailleurs en colère. Ainsi, les élus alésiens de tous bords ont été nombreux à se faire photographier à proximité des différents piquets de grève de l’usine Merlin Gérin ou encore devant la clinique Bonnefon. Une visite immortalisée et publiée sur les réseaux sociaux par Sylvain André, maire communiste de Cendras. La photo a de la gueule : une délégation d’élus d’Alès Agglomération jouant la parfaite union autour des grévistes. Ainsi peut-on apercevoir Max Roustan, maire d’Alès, pris en sandwich au milieu des édiles communistes Serge Bord et Michel Mercier, tandis que Sylvain André trône tout près de Christophe Rivenq. Sauf que l’image n’a pas plu à Alain Martin, figure locale de la CGT, par ailleurs militant La France Insoumise. Très actif sur les réseaux sociaux, ce dernier ne s’est pas gêné pour exprimer son embarras quant au fait que certains élus politiques « progressistes » s’affichent aux côtés du maire d’Alès et de son premier adjoint, « amis politiques de Bertrand, Castex et Pécresse, responsables de politiques de casses des services publics ». « Le sectarisme vous perdra », a vivement réagi Sylvain André, se sentant visé par la publication d’Alain Martin. Et le candidat aux Législatives sur la 5e circonscription de marteler : « Je vais voir des salariés en grève pour les soutenir, je ne fais d’union avec personne ! » Plus virulent dans sa relation avec la majorité municipale alésienne que ne l’est son camarade communiste, Paul Planque n’a pas commis la "maladresse" de s’afficher aux côtés du tandem Roustan-Rivenq, s’adonnant à une rencontre avec les grévistes de Bonnefon 48 heures après celle de la grande délégation. « Évidemment que c’est une grave erreur d’associer son image à celle d’élus qui soutiennent une candidate (Valérie Pécresse, Ndlr) ayant favorisé la marchandisation de la santé », tranche Paul Planque, candidat aux Législatives sur la 4e. S’ils visent tous les deux un siège de député, les deux cocos n’emprunteront assurément pas le même chemin pour y accéder.

Et revoilà le bois de Minteau ! Véritable bâton merdeux, le dossier du Bois de Minteau revient sur le devant de la scène. Ou presque. Acquis il y a plus de 10 ans sous le président Damien Alary, les terres - situées sur le canton de Calvisson - devaient accueillir entreprises, habitats, équipements publics et espaces naturels. Sauf qu'aujourd'hui, rien n'est fait. Et la collectivité va devoir commencer à rembourser les emprunts contractés l'an prochain à hauteur de 5 millions d'euros. Reste à savoir si les élus parviendront à se mettre d'accord ? Ce n'est pas encore le cas puisqu'un projet rapport, prévu au Conseil départemental le 18 février, a tout bonnement été repoussé à plus tard.Le temps d'en savoir plus sur ce promoteur intéressé par le rachat du bois de Moineau qui a rencontré dernièrement Maryse Giannaccini, conseillère départementale du canton de Calvisson et présidente du syndicat mixte du Bois de Minteau. Sine die.

Carte scolaire : c'est quoi ce collège ? Les services du Département ainsi que ceux de l'Éducation nationale préparent la nouvelle carte scolaire pour 2023. Parmi les réflexions, le sort du petit collège du Martinet sera certainement abordé. Petit, puisqu'aujourd'hui la structure ne compte que 70 élèves. Construit après la guerre, l'établissement a longtemps été fréquenté par les enfants des ouvriers des cités minières. Les temps changent. Si certains avaient pensé un temps à le fermer, ils se sont heurtés au refus des communistes, partie intégrante de la majorité. Reste que l'établissement engendre des coûts, notamment de personnel et d'entretien.

Agglo : des traîtres dans la majorité ? Lors du dernier conseil communautaire de Nîmes Métropole, ce jeudi, les élus ont validé l’entrée de Julien Plantier au bureau des maires. Ce bureau est l’instance qui fixe l’ordre du jour des séances publiques. Le président, Franck Proust, a beau dire qu’il s’agit d’une « belle élection », le Républicain est allé un peu vite en besogne... Sur les 101 votants, Julien Plantier a certes recueilli une confortable majorité avec 78 voix, mais quelques élus de son camp n'ont manifestement pas joué le jeu... Son rival du Rassemblement national, le candidat Yoann Gillet, a reçu deux voix supplémentaires et 23 élus ont voté blanc. Les joies des votes à bulletin secret.

L'Écosse nous voilà. Après la nouvelle destination de Dublin (Irlande), Edeis et Nîmes Métropole n'ont pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Alors que des lignes vers l'Espagne ou encore l'Italie sont attendues, la bonne nouvelle pourrait venir du côté de l'Écosse. Réponse attendue à la mi-février de la part de Ryanair mais une chose est sûre, les passionnés de rugby et du Tournoi des six nations peuvent commencer à prendre date. Mais pas seulement eux. On pense aux amoureux des incroyables musées, à ceux des bâtiments à l'architecture exceptionnelle ou encore aux lieux classés au patrimoine mondial de l'Unesco... Cerise sur le gâteau, les vols pourraient être très réguliers et toute l'année.

Bye bye Redessan… pour l’instant ! Les services de Nîmes Métropole poursuivent leur réflexion sur l’aménagement de Magna Porta, la zone d’activité économique autour de la gare Nîmes-Pont du Gard. Si au départ le projet était estimé à 160 hectares, il a perdu de sa superbe... En cause : les compensations à réaliser pour urbaniser des terrains. Désormais, l’Agglo table sur une urbanisation de 40 hectares uniquement sur la zone manduelloise. La partie concernant Redessan ayant été remise à plus tard.

Dernière minute : KFC face au lycée Daudet, c'est fait. Alors que la ville de Nîmes était dans un premier temps défavorable à l’implantation d’un restaurant rapide dans un local vide face au lycée Daudet, Objectif Gard révélait en novembre dernier que les services avaient changé d'avis. Ce qui se confirme au regard de l'arrêté municipal installé depuis peu qui mentionne des travaux pour le restaurant KFC jusqu'en mai prochain. Symbole de la malbouffe, comme son copain McDonald's, ce nouveau fast-food fera probablement de bonnes affaires sur le Victor Hugo. Et fêtera dignement le début de l'été...

Autocars pas tocards. Il n'est pas content le directeur des Cars du Duché. Depuis jeudi, à Uzès, des travaux sont menés sur l'avenue de la gare, avec une circulation alternée. Les services techniques ont donc envoyé un mail aux transporteurs pour les prévenir. Visiblement, lui n'a pas reçu le message. Ses chauffeurs n'ont pas pu anticiper les travaux "bloquants" et le patron déplore une déviation "non adaptée aux véhicules poids-lourd". Conséquence : du retard sur le service de ligne et des usagers loin d'être ravis. Le directeur a même pris le soin d'ajouter à son mail les photos des cars égratignés avec le coût détaillé des réparations chiffrant le tout à plusieurs milliers d'euros. "Je ne comprends pas comment aujourd'hui avec tous les moyens de communication que nous avons à notre disposition, nous sommes encore confrontés à de telles situations", conclut-il. De quoi partir au car de tour ?

La rédaction

Abdel Samari

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