CRIMES ET DELITS "Cette fillette voulait que je retrouve sa maman": elle était déjà morte, tuée par son père
Des drames, des crimes, des dossiers non résolus, mais aussi des affaires insolites. Tous les jeudis de l'été, à 11h30, nous vous proposons de pénétrer dans l'univers judiciaire, avec des enquêteurs, des experts, des juges qui racontent ces crimes qui ont marqué leur existence.
Des affaires marquantes dans la carrière d'un juge d'instruction sont nombreuses. Le juge Jean-Michel Pérez lorsqu'il était magistrat instructeur au tribunal de Grande Instance de Nîmes avait jusqu'à 180 dossiers au même moment dans son cabinet. Les affaires les plus importantes lui sont confiées. Mais l'une d'elle va sortir de l'ordinaire et intéresser au moment les médias nationaux. "C'est une plongée dans le sordide, l'extraordinaire aussi avec la personnalité d'un homme que je pensais capable du pire dès le départ, avec au final des faits qui vont dépasser de très loin l'imagination", souligne le juge qui nous raconte le crime du berger d'Avèze, du nom d'un petit village des Cévennes où est survenu le drame. Ce dossier criminel démarre avec les cauchemars d'une fillette ou plutôt par la conjonction de deux facteurs.
" Je remplaçais un collègue, un homme était suspecté d'agression sexuelle sur ses enfants et j'avais sa fille dans le cabinet d'instruction. Cette fillette voulait que je retrouve sa maman quelle n'avait pas vu depuis une dizaine d'années. J'ai été très marqué par ce moment-là, car elle m'a demandé ça avec une profonde émotion, elle voulait que je lui retrouve sa maman. J'étais bouleversé et je vois encore cette enfant face à moi, elle était à l'époque placée dans une structure pour enfants et devait avoir une dizaine d'années. Parallèlement j'avais un autre dossier de disparition inquiétante concernant sa maman qui avait disparu du jour au lendemain sans plus jamais donner de nouvelles alors qu'elle était très attachée à sa fille", se souvient le juge Jean-Michel Pérez.
Le père de famille, Christian Carrié reviendra lors du prochain interrogatoire sur ses aveux pour toujours ensuite continuellement nié même devant la cour d'assises du Gard le sordide meurtre. En appel à Avignon, il confiera qu'il est bien le meurtrier. Il purge actuellement une peine de 30 ans de réclusion.