"Nous avons décidé d'aller à la rencontre des Alésiens", annonce Paul Planque ce samedi matin devant l'Hôtel de Ville de la mairie d'Alès. Réunis pour une conférence de presse, alors qu'une manifestation en soutien à la Palestine avait eu lieu quelques minutes auparavant, ils ont pu apercevoir d'anciens camarades du Printemps Alésien qui les ont quittés en début de semaine et ont fondé "La Maison Commune". Mais cette conférence de presse était surtout l'occasion pour le mouvement, désormais constitué uniquement du Parti Communiste Français, de lancer une grande concertation citoyenne en allant à la rencontre des Alésiens dans les 11 quartiers qu'ils ont choisi de découper.

Une figure qui change de camp

"On le dit, et on veut le faire, on veut écouter les citoyens de cette ville pour poser les bases d'un acte municipal. Il y a des Alésiens qui ont des choses à dire et qui ne se reconnaissent pas dans la politique actuelle", déclare Paul Planque, le leader du mouvement. Accompagné de ses soutiens, plusieurs ont pris la parole, comme Latifa Feraldo, qui, en tant qu'habitante du quartier de Tamaris, souhaite redonner la parole aux quartiers oubliés comme le sien. Car si elle "aime se balader dans ce nouveau centre-ville agréable", elle souhaite également "pouvoir éprouver du plaisir à se promener dans mon quartier et que les enfants qui y vivent s'y attachent". Naïma Guernine, élue au conseil municipal dans l'opposition, a quant à elle annoncé vouloir poursuivre son engagement en souhaitant désormais "renforcer la participation citoyenne, promouvoir des projets écologiques et durables, soutenir le tissu associatif et économique local".

Mais le parti de Paul Planque peut désormais compter sur une figure politique bien connue de la vie alésienne. Avec la présence de Marc Peyroche, le mouvement pourra s’appuyer sur une personnalité expérimentée de la vie politique du bassin, qui appartenait pourtant auparavant au camp adverse. Celui qui a évolué durant trois mandats aux côtés de l'équipe de Max Roustan était même autrefois un "pro-Sarkozyste et anti-socialiste convaincu", selon des sources proches. Ces dernières se disent très étonnées de son revirement. Marc Peyroche, lui, se justifie en pointant du doigt le risque de démultiplication des listes, qui pourrait provoquer une triangulaire, "avec pour conséquence soit l'élection du maire actuel, soit l'arrivée du Rassemblement national. Pour moi, ces deux options sont inenvisageables".

"Ainsi s'amorcera la campagne pour les élections municipales de 2026"

Pour concrétiser sa volonté d’action, le Printemps Alésien souhaite également s’appuyer sur Idris Aftisse, qui a pu expliquer la genèse et le déroulement du projet "L'idée est claire : filmer, écouter, restituer la parole des habitants, quartier par quartier, pour construire un programme qui leur ressemble. Ce n'est pas une campagne électorale, c'est un processus de reconquête citoyenne." Pour ce faire, le collectif a fait le choix de découper Alès en 11 zones, avec une équipe de tournage qui parcourra ces quartiers afin de filmer les témoignages de plus de cinquante personnes. Le but, selon eux, est de donner la parole aux habitants et de dresser un bilan sans aucune forme de censure, sur le modèle de Nîmes, et qui donnera lieu à un montage final de 20 minutes. "Ainsi s'amorcera la campagne pour les élections municipales de 2026", annonce le Printemps Alésien.

Pour conclure, Paul Planque a réaffirmé ses priorités dans une déclaration qu'il veut à la fois rassembleuse et tournée vers l’avenir. "La priorité, c’est de s’adresser à tous ceux qui sont en dehors de cette vie politique", insiste-t-il, appelant à retisser les liens avec les citoyens désabusés ou éloignés du débat démocratique. Confiant de la dynamique enclenchée, il affirme : "Nous sommes convaincus que dans 11 mois, nous aurons fait beaucoup de chemin." Dans cette démarche, l’écoute est placée au cœur de l’action politique. "Il s’agit de donner envie aux gens de voter", martèle-t-il, conscient d’un rapport à la politique abîmé qu’il souhaite réhabiliter. Sur le plan stratégique, Paul Planque tend également la main aux autres formations de Gauche, qui ont pour l’instant choisi un autre chemin. "Je suis certain que nos chemins vont se rejoindre d’ici 2026", déclare-t-il, se disant prêt à tout mettre en œuvre pour une union future. Face à lui, le leader communiste désigne clairement ses opposants : "Nous n’avons qu’un seul adversaire, c’est Christophe Rivenq, et qu’un seul ennemi, le Rassemblement national."