NÎMES Conseil municipal : la Droite avance, la Gauche à l’offensive, et Julien Plantier reste silencieux

La majorité municipale en conseil, ce samedi matin
- Coralie MollaretPalais des congrès, rénovation urbaine ou installation d'un crocodile devant la gare… Le conseil municipal a essentiellement été marqué par des débats entre la majorité de Droite et l’opposition de Gauche. Silence, en revanche, du groupe Nîmes Avenir présidé par l’ex-premier adjoint et candidat aux prochaines municipales, Julien Plantier.
À un an des municipales et surtout, depuis l’éviction de Julien Plantier président désormais du groupe Nîmes Avenir, chaque conseil municipal mérite d’être scruté à la loupe. Ils reflètent le rapport de force entre les formations, mais aussi leurs stratégies. Ce samedi, une cinquantaine de délibérations étaient à l’ordre du jour, avec plusieurs sujets visant à développer l’attractivité de Nîmes. La Droite, incarnée par le maire Les Républicains Jean-Paul Fournier et son candidat déclaré Franck Proust, a continué à dérouler sa feuille de route.
Crocodile géant devant la gare
Dès la quatrième délibération, l’ex-adjoint au Tourisme, Xavier Douais, répudié pour avoir suivi Julien Plantier, a levé le doigt. Le sujet portait sur l’installation, fin mai, d’un gros crocodile sur le parvis de la gare ainsi que sur l’habillage de la verrière à la sauce nîmoise. C’est la Société publique Agate, gestionnaire de l’office du tourisme, qui sera chargée de ces installations. Le Nîmois, soucieux du respect de l’adage "rendre à César ce qui appartient à César", prend soin de rappeler : « J’ai soumis cette idée en 2020 au maire. Je me félicite que ce projet voie le jour, même si je ne suis plus en charge du dossier. Il renforcera la signature identitaire de la ville à l’arrivée des voyageurs. »

Et d’entrer davantage dans les détails, preuve que l'installation n’a pas été aussi simple : « Il a fallu qu’une convention soit signée avec la société qui détenait les droits du crocodile de Nîmes et qui nous les fournissait d’ailleurs. Je ne sais toutefois pas si le crocodile a été déposé par la ville à l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) pour que l’on soit complètement tranquille… »
Rénovation urbaine : un dépassement de 50 M€
La mise en bouche, intéressante de la part du groupe Nîmes Avenir, laissera les Nîmois sur leur faim. Ni hors-d’œuvre, ni dessert… Le groupe n’a plus pris la parole, se contentant de voter contre (avec le groupe des Progressistes) les nouvelles évictions de ses membres de plusieurs instances, comme la composition de la foncière Odil, pourtant lancée par Julien Plantier. Ce samedi matin, c’est la Gauche qui a été à l’offensive sur plusieurs sujets vitaux pour la ville de Nîmes. Ce fut notamment le cas de la rénovation urbaine, dont le dossier, géré auparavant par Olivier Bonné, lui aussi parti avec Julien Plantier, a été repris par Claude de Girardi.
L’adjointe annonce un dépassement du programme ANRU 2 de la coquette somme de 50 M€. L’élu communiste Christian Bastid a du mal à comprendre : « À quoi est dû un tel niveau de dépassement ? » Également vice-président chargé de l’Habitat au Département, le communiste se réunit ce lundi pour évoquer le sujet avec la présidente du Conseil départemental qui doit, du coup, faire une rallonge à sa subvention initiale de 16 M€. Une rallonge que devront faire tous les partenaires, comme la Ville qui prévoit une inflation de 4 M€. « Je prends le dossier en cours… », rappelle Claude de Girardi, tentant de justifier : « Il y a des aménagements complémentaires, comme la réfection de la rue Bellini… » Sa réponse n’a pas franchement convaincu Christian Bastid.
Gestion du Palais des congrès : et les déficits ?
L’autre sujet d’envergure était l’attribution officielle de la gestion du Palais des Congrès, inauguré à l’automne prochain, à la Société publique locale Culture et Patrimoine. « Le concessionnaire se rémunérera par les recettes de la commercialisation des espaces, celles des ventes de prestations associées… », explique Frédéric Pastor, lui aussi nouvellement chargé du dossier. Le président du groupe Nîmes Citoyenne à Gauche - et probable candidat de l’union de la Gauche aux municipales - Vincent Bouget monte au créneau : « Xavier Douais avait dit, à l’époque, que la structure serait déficitaire les deux premières années… Enfin, si on est optimiste ! Nous aimerions savoir, au-delà du coût du projet porté par la ville, qui comblera ces déficits de fonctionnement ? Les amortissements seront-ils assumés par la Ville ? »

Frédéric Pastor, lui, n’est visiblement pas de cet avis : « On ne peut pas préjuger des résultats financiers avant de mettre en marche cet équipement ! » Et de dévier sur le bien-fondé de l’infrastructure : « Ce centre est d’une très grande qualité en centre-ville. Le carnet de commandes, dès le mois de novembre, compte une dizaine de manifestations parfois d’importance nationale. Il me paraît tôt, prématuré, pour faire un tableau négatif. » Le président de Nîmes métropole Franck Proust ne résiste pas : « M. Bouget, c’est dans votre ADN d’être inquiet, comme vous l’avez été pour Carré d’Art ! » Et à Jean-Paul Fournier de renchérir, allant de sa petite remarque : « Vous êtes toujours négatif ! »
S’adressant à Franck Proust, Vincent Bouget rétorque : « Arrêtez de faire de la politique politicienne ! » Sa camarade Sylvette Fayet abonde : « On veut juste savoir qui paiera… Pourquoi ne pas répondre clairement ? Les services nous ont dit que ce ne serait pas la Ville. » La Gauche s’est donc abstenue sur le dossier dans le silence assourdissant du groupe Nîmes Avenir ainsi que des Progressistes, présidés par Valérie Rouverand, qui, beaucoup l’ont vu, auront pas mal échangé ensemble durant cette séance…