ÉDITORIAL Alors, on n’entend pas Patrick ?
S’il n’était pas maire, conseiller départemental, vice-président d’Alès Agglomération et président de l’établissement public de coopération culturelle (EPCC) du Pont du Gard, Patrick Malavieille pourrait donner des cours de stratégie dans les meilleurs écoles de management. Transformer ses faiblesses en force, le maire de La Grand’Combe en a fait un art. Récemment, sa commune a de nouveau fait la une des journaux. Après France Info en 2020, c’est l’hebdomadaire Marianne qui a rappelé mi-février que La Grand’Combe est toujours « la commune la plus pauvre de France ». Un titre peu glorieux, surtout quand on est aux manettes de la ville depuis une vingtaine d’années. Mais là où beaucoup d’élus feraient profil bas, ne rebondiraient pas sur l’article pour ne pas lui donner la visibilité qu’il n’aurait peut-être pas eu, Patrick Malavieille, lui, s’insurge publiquement dans un texte lu en conseil d’Agglo. Avec l’habileté d’une plume saluée par tous, le communiste admet une « réalité économique et sociale douloureuse », mais préfère s’attarder sur tous les efforts entrepris depuis des années. Et comme « la meilleure défense, c’est l’attaque », pourrait-il enseigner aux étudiants en management, Patrick Malavieille s’en prend aux services de l’État qui, selon lui, « nous freinent, nous verrouillent » quand il évoque son pôle économique Humphry Davy, censé relancer l’activité de sa commune. Un coup de gueule qui a porté ses fruits puisque la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, se rendra à La Grand’Combe ce lundi après-midi, notamment au parc Humphry Davy. « On va parler du pays gentiment, mais fermement », a déclaré le maire à son conseil municipal avant d’annoncer toute une série d’autres visites : le sous-préfet le 11 mars, la sous-préfète le 17 mars et la présidente du Département le 19 mars. Quatre visites en moins de trois semaines suite à un article peu flatteur, ça ne s’appelle pas savoir rebondir ?
Tony Duret