Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.06.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 515 fois

ÉDITORIAL Législatives : celui qui a marqué définitivement l'histoire de la Gauche

Photo via MaxPPP - IP3 PRESS/MAXPPP

Hier soir, les députés sortants de la majorité présidentielle ont frôlé la catastrophe. Probablement un peu trop sûrs d'eux - comme le président Macron - ils ont, pendant des minutes certainement très longues, dû regretter d'avoir pris cette élection de haut. Voulant enjamber l'instant démocratique, ils n'ont pas prêté attention aux électeurs qui souffrent des conséquences de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine et de l'inflation qui fait mal à leur porte-monnaie. Pourtant, le sujet du pouvoir d'achat avait déjà fait basculer la présidentielle en mettant en finale la candidate du Rassemblement national, Marine le Pen, qui avait mis au cœur de sa campagne ce sujet de préoccupation majeure. Probablement sur un nuage après sa réélection, le président de la République a sous-estimé le mal qui ronge le pays : la déconnection avec les réalités quotidiennes de bon nombre de Français. Il le paye cash et va devoir redoubler d'ingéniosité pour imposer ses candidats dans le match final dimanche prochain. En a-t-il encore les capacités ? L'avenir le dira. La semaine de l'entre-deux tours sera de toute façon passionnante. Il faudra observer les rapprochements avec Les Républicains comme force d'appoint pour se faire une petite idée de la vraie nature du mouvement Ensemble (ex-LREM). Jean-Luc Mélenchon aura, pour le coup, été plus malin qu'Emmanuel Macron, plus fin stratège politique. Constatant son erreur magistrale d'avoir insuffisamment appuyé sur la thématique du pouvoir d'achat, il a, au soir du premier tour de la Présidentielle, changé de braquet et pris tout le monde de court en appelant à une nouvelle union des gauches pour prendre le problème à bras-le-corps. Malgré son côté fort en gueule, qui aurait pu effrayer une partie des Français, force est de constater qu'il a réussi son pari. Celui de capter l'attention. Au soir de ce premier tour, il peut se satisfaire du score de sa Nupes, dont il est le leader déclaré, avec près de 24 % quand la Majorité présidentielle est à peine un point au-dessus. Mieux, alors que le RN était arrivé devant lui en avril dernier, deux mois plus tard, il les distance de 4 points. Il devrait selon toute vraisemblance avoir davantage de députés et ainsi devenir la première force d'opposition à Emmanuel Macron. Ce dernier n'aura plus le choix que de composer avec Les Insoumis pour gouverner tranquille. Car soyons clair : il y a assez peu de chance que Jean-Luc Mélenchon soit le prochain Premier ministre de la France. Mais qu'importe, il a définitivement marqué de son empreinte l'histoire de la Gauche.

Abdel Samari

Abdel Samari

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio