EN IMAGES L’architecte californien star Franck Gehry inaugure la tour Luma d'Arles
Un toboggan intérieur de 9m de haut, des murs habillés de sel cristallisé, un escalier spectaculaire à double-révolution… Le public peut découvrir gratuitement ce nouveau temple de l’art contemporain de 15 000 m2 à partir de samedi 26.
« C’est ma première tour romaine. C’est excitant. Je suis très fier. » A 92 ans, l’architecte américain Franck Gehry vient présenter à Arles, vendredi 25 juin, sa dernière « œuvre » : la tour Luma. Haute de 56 mètres de haut, ce nouveau temple de l’art contemporain ouvre ses portes samedi 26 juin. Le public pourra le découvrir tous les jours de 10h à 19h30. L’accès à la tour et au parc voisin est gratuit. Il suffit de réserver sur www.luma.org/arles
Sept ans de chantier
La première pierre a été posée le 5 avril 2014. Prévu sur quatre ans, le chantier a finalement duré sept ans. La tour a été construite sur le site des anciens ateliers SNCF de la ville d’Arles. Fermés en 1984, ces ateliers qui ont employé jusqu’à 1800 personnes, ont fait l’objet de plusieurs projets de réhabilitation. La fondation Luma, dirigée par la mécène suisse Maja Hoffmann cosigne un protocole d’accord avec la Ville et la Région en 2008. Cohéritière des laboratoires pharmaceutiques Hoffmann-La Roche, elle a grandi en Camargue. Son père, l’ornithologue Luc Hoffmann y a créé la tour du Valat.
Bâtiment romain et jeux de lumières
Le projet de la fondation Luma prévoit de réhabiliter les anciens ateliers SNCF. Il faut les mettre aux normes muséales actuelles et faire ressortir leur patine industrielle. C’est l’architecte New yorkaise Anabelle Selldorff qui pilote le projet. Ses architectes exécutifs sont le cabinet nîmois C+D architecture. Mais, Maja Hoffmann a une autre idée forte : elle veut construire une tour sur le site. « Arles est la plus grande commune de France. Elle va jusqu’à la mer. Mon projet était de pouvoir voir la mer depuis le sommet de la mer, pour comprendre que nous sommes ouverts sur la Méditerranée, »explique-t-elle. Elle choisit comme architecte Franck Gehry. Ce Californien, primé de multiples fois, a notamment construit le musée Gugenheim à Bilbao. Il connaît bien la région. Il avait d’ailleurs postulé, sans succès, pour le concours d’architecte de la médiathèque carré d’art à Nîmes dans les années 1990.
Van Gogh et Alpilles
Pour le projet Luma il s’est inspiré de l’architecture romaine arlésienne et du paysage tourmenté des Alpilles. « J’adore la lumière d’Arles, le Mistral. Je ne voulais pas faire un bâtiment de pierre mais j’aimais l’idée d’un bâtiment qui capture et reflète la lumière de la région, » ajoute-t-il. La tour est donc couverte d’inox « Il a fallu beaucoup de temps pour trouver le métal. Je ne voulais pas quelque chose de dur et froid mais une matière qui emmène une certaine douceur. » Les 12 700 briques métalliques qui habillent la tour sont uniques. Elles ont été fabriquées par les Alésiens de Citynox.
En images :
Sabrina Ranvier
Ils racontent ce chantier hors-normes dans Objectif Gard le magazine actuellement chez tous les marchands de journaux :