FAIT DU JOUR À Nîmes, la rénovation urbaine pour les nuls (partie 2)
Notre tour des quartiers nîmois bénéficiant de l'Anru 2 se poursuit (relire ici). Accompagné de l’adjoint chargé de la rénovation urbaine, Laurent Burgoa, Objectif Gard se rend, cette semaine, au Chemin-Bas d'Avignon.
De la théorie à la pratique. Dans un souci de compréhension, votre quotidien entend se rendre dans les trois quartiers bénéficiant du deuxième programme de rénovation urbaine, baptisé « Anru 2 ». Le coup d’envoi a été donné la semaine dernière, à Pissevin et Valdegour. Ce mardi, direction le Chemin-Bas d'Avignon, 7 000 habitants. Un quartier dans la continuité du centre-ville.
Ici, les logements sociaux sont regroupés en petits blocs, construits dans les années 60 pour accueillir les rapatriés et résorber l’habitat insalubre du centre-ville. « Il n’y a pas de barre de plusieurs centaines de logements, ni de dalle ou viaduc à détruire », abonde Laurent Burgoa. Des caractéristiques qui allègent la facture... Sur les 470 M€ de l'Anru 2, les opérations de Pissevin/Valdegour sont chiffrées à 379 M€ contre 71 M€ pour le Chemin-Bas. À noter que l'Anru finance les opérations du Chemin-Bas à hauteur de 35% contre 50% pour le secteur ouest.
Ouvrir du Sud vers le Nord
Nous démarrons au Carré Saint-Dominique qui a bénéficié d’un premier programme en 2015. Aujourd'hui, le Chemin-Bas poursuit sa mue avec le même objectif : accroître la mixité sociale et accompagner l’arrivée de la ligne T2 du TCSP. Sur l’avenue Bir Hakeim, en face du centre commercial, Action logement a prévu un nouveau programme immobilier mêlant logements en accession et commerces. Le but étant d'attirer une population plus aisée.
Pour ouvrir le quartier du Sud vers le Nord, la ville de Nîmes et le bailleur social Habitat du Gard ont prévu de détruire plusieurs immeubles. C'est le cas des immeubles L’Herminier 2 et 4 (20 logements) ainsi que le Brossolette, situés non loin du centre social André-Malraux. Au total au Chemin-Bas, 140 logements seront détruits et 32 reconstruits sur place.
La parenthèse du square Paul-Tondut
Le centre social justement, parlons-en. La structure est déjà le témoin de plusieurs transformations sur le square Paul-Tondut. Mercredi dernier, quatre jardinières créées par les habitants ont été inaugurées. Un projet de 60 000€ financé dans le cadre du "Contrat de ville" pour permettre « d’amorcer la rénovation urbaine. C’est important de donner aux habitants des signes... C'est un projet long qui prendra 5 à 7 ans ! », poursuit l’édile.
Sur l’espace Paul-Tondut, d’autres aménagements sont prévus comme la création d’un parc pour enfants devant le centre social, d’ombrières ainsi que d’un emplacement pour le bibliobus. « Nous voulons mettre du vert », commente Didier Doulson, chef de projet pour l’Anru, qui salue le « tissu associatif riche et divers du quartier ».
Enfin, les collectivités locales se sont retroussées les manches pour accompagner le projet de la crèche Samuel-Vincent de se transformer en Maison de l’enfant avec le développement d’activité autour de la parentalité. Un projet à 700 000€ qui devrait aboutir d’ici trois ans.
Accompagner la ligne 2 du TCSP
Voilà pour la parenthèse du square Paul-Tondut. Notre périple avec Laurent Burgoa nous ramène près de l’avenue Bir HaKeim, au niveau de la rue Jean-Moulin traversée par la ligne 2 du TCSP (Transport en commun en site propre). Ici, la municipalité a prévu la destruction de l’immeuble Brugier (60 logements).
À noter également la destruction de l’immeuble appelé Jean-Moulin (40 logements) en face de l’école primaire, masquant le gymnase situé à l’arrière de la bâtisse. « Ça permettra de mettre en valeur l’infrastructure sportive », poursuit Laurent Burgoa.
Le Portal, le point noir du Chemin-Bas
Tristement réputé pour son trafic de drogue, le groupement d’immeubles Le Portal (54 logements répartis en deux groupements d’immeubles en forme de U et d’une autre unité) devrait bénéficier de quelques modifications. D’abord, plusieurs garages seront détruits ainsi que 26 logements, avec le transfert des commerces.
L'îlot braque racheté par la mairie
Enfin, au nord du quartier près de la voie ferrée, la Ville va acquérir l’ancien centre mutualiste pour 180 000€ (à valider au prochain conseil municipal de décembre). Un centre qui a déménagé il y a quelques semaines dans de nouveaux locaux flambant neuf.
« Nous installerons une pharmacie et des logements en accession », indique l’adjoint nîmois. L’objectif étant toujours de mixer les profils pour, in fine, changer l’image du quartier.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com