FAIT DU JOUR Ça Fuze sur les ondes dans l’Uzège !
Elle est de retour : depuis le 1er octobre, la radio associative Fuze, pour Fréquence Uzège, est de nouveau sur le 107.5 de la bande FM.
Une fréquence dont elle était privée depuis le 30 juin, faute d’autorisation permanente d’émettre.
Une centaine d’adhérents et 37 émissions
Chaque année depuis 2013, date de sa première émission sur la FM, Fuze redevient donc contrainte et forcée trois mois dans l’année une webradio. « Uzès n’a jamais été définie comme une zone d’émission à part entière par le CTA de Toulouse (le Comité territorial de l’audiovisuel, déclinaison régionale du CSA, ndlr), c’est pour ça que nos autorisations d’émettre sont toujours temporaires », explique le président de l’association Fuze Michel Mahieux.
Un président qui veut défendre ce territoire posé au milieu du département, entre Alès, Nîmes et Bagnols : « on revendique une identité du territoire, une culture, ses particularités, ses éléments remarquables, ses savoir-faire, on ne peut qu’aider à son développement. » Alors pour obtenir enfin une fréquence définitive, ce qui s’apparente à un vrai parcours du combattant, « on veut que le CSA, via le CTA, voit qu’ici il se passe quelque chose, qu’il y a du contenu, pour qu’au prochain appel d’offres de 2017, l’Uzège et le Pont du Gard soient inclus », et que Fuze puisse définitivement poser ses valises au 107.5.
Pour ce faire, l’association créée en 2009 « par des jeunes partis faire leurs études qui voulaient monter un projet chez eux et créer un emploi », explique la directrice des programmes et seule salariée de l’association Lina Guiraud, a mis sur pied une grille des programmes dense composée de 37 émissions, concoctée par « une centaine d’adhérents, dont une trentaine investie quotidiennement ou mensuellement », précise le président.
« Ici l’expression est libre »
On y retrouve de l’information locale, un agenda, des émissions sur le terroir, la littérature, le cinéma, l’histoire, le bien-être, et certaines émissions sont même diffusées en versions bilingues : « l’agenda est aussi diffusé en anglais, nous avons une émission en français et en allemand et une autre en occitan », précise la directrice des programmes qui a voulu prendre en compte le fait que de nombreux étrangers résident dans l’Uzège.
Par ailleurs, une fois par mois la radio reçoit un maire uzégeois pour un grand entretien, et réalise des émissions avec des patients en psychiatrie de Bagnols et du Mas Careiron, où la radio est hébergée dans l’ancienne morgue : « on est la seule radio qui communique directement avec les esprits ! » plaisante Michel Mahieux en évoquant des locaux malgré tout plutôt accueillants. Fuze essaie également d’inoculer le virus de la radio aux plus jeunes, avec des ateliers en école primaire, au collège et au lycée, d’ailleurs « on a monté un petit studio au lycée Gide, et le but est de diffuser les travaux des lycéens sur nos ondes », note Lina Guiraud.
Côté musique, Lina Guiraud explique vouloir « ne pas s’aligner sur les radios commerciales et diffuser de la musique de qualité », avec la part belle faite au hip-hop, au jazz, au blues ou encore aux musiques du monde.
Une belle effervescence, fruit d’un travail de formation des bénévoles à l’antenne et à la technique, notamment le mixage et le montage. Malgré ses petits moyens financiers, induits principalement par le fait qu’elle n’émet pas en FM toute l’année, l’antenne tient la route tout en restant ouverte : « ici on pousse la porte, on ouvre le micro et l’expression est libre, affirme Michel Mahieux. Cet outil on l’a imaginé, maintenant il existe, et il est ouvert à tous. »
Si vous n’êtes pas dans le territoire de la CCPU, vous pouvez écouter Fuze ici.
Thierry ALLARD
