À l’origine, il y avait un croisement « très accidentogène, dangereux, qui devait être refait et repensé », retrace la maire de Villeneuve Pascale Bories. Un croisement au bout d’une entrée de ville d’environ un kilomètre, la route de Sauveterre, qui méritait elle aussi d’être revue et améliorée. Alors en coordination avec les services du Conseil départemental, la route étant une départementale, la mairie a mené d’importants travaux entre novembre 2023 et septembre 2024 pour un montant de 504 000 euros.

Ainsi, l’enrobé de l’entrée de ville a été entièrement repris par le Département, et cinq plateaux surélevés ont été érigés, « pour apaiser cette entrée de ville », pose l’élue. Le Grand Avignon en a profité pour reprendre les réseaux humides, et le réseau électrique nécessaire au nouvel éclairage public, ainsi que les réseaux de télécommunications ont été enfouis. Au passage, « nous avons agencé des vrais trottoirs et créé une quinzaine de places de stationnement », précise Pascale Bories.

Quant au rond-point, il permet de sécuriser le croisement, et des plantations vont prochainement l’embellir. « Nous avons fait le choix de le baptiser Louis-Chanchou, en hommage au créateur du garage éponyme, qui est une véritable institution villeneuvoise », affirme la maire. Créé en août 1936 par Louis et Antoinette Chanchou, le garage, devenu agent officiel Panhard puis Citroën, est toujours aux mains de la famille presque neuf décennies plus tard.

Les Chanchou font partie « des familles qui ont fait et qui ont marqué Villeneuve », reprend-elle. Après Louis, c’est son fils aîné Lucien qui reprend l’affaire familiale et la fait prospérer, avant de transmettre le flambeau à sa fille Elisabeth, qui a elle-même passé la main à son fils Jonathan. « Vous ne pouvez pas imaginer la fierté et l’émotion qui nous envahit », lancera Elisabeth au moment de l’inauguration.

Sa soeur Eliane, « surnommée Clé à molette », précise-t-elle, vice-championne de France des rallyes, se dira quant à elle « très émue » de cet hommage rendu à l’histoire d’une famille dont les membres sont « nés dans la mécanique. » Pilote émérite, elle sera aussi mécanicienne à l’atelier, ayant hérité du talent de son père Lucien, « qui avait l’oreille fine et pouvait détecter les pannes rien qu’en entendant un moteur tourner », se remémore Elisabeth. Aujourd’hui, deux générations plus tard, le garage Chanchou, qui compte désormais une dizaine de salariés, est toujours une affaire (familiale) qui roule.