Ce samedi 17 novembre est marqué par une journée nationale de grogne contre la hausse des taxes et surtout celles sur le carburant. Lassés de payer entre 1,40 et 1,50 euros le litre d'essence, certains automobilistes ont opté pour le bioéthanol. Pour les autres, on a compilé quelques astuces pour tenter de faire des économies. 

Face à la montée des prix du carburant, comment trouver une solution alternative quand l'usage d'un véhicule est indispensable au quotidien ? Pour les véhicules essence, il existe le Superéthanol E85 qui contient 85% de bioéthanol, produit à partir de matière organique comme des céréales ou de la betterave à sucre et 15% d'essence. Le prix au litre est affiché en moyenne à 0,70 euros. Ce qui revient à payer son plein deux fois moins cher ! Vous vous êtes toujours demandé en passant la station, qui mettait ça dans son réservoir ? Sachez qu'il se présente comme une alternative à l'essence. Mais dans l'absolu il est fortement recommandé d'installer un kit éthanol pour procéder à ce changement de carburant.

La sécurité de l'agrément

Pour effectuer cette intervention, au préalable les garages doivent obtenir un agrément qui impose une formation aux mécaniciens. "Depuis janvier, on le propose car on a senti un potentiel marché arriver", explique Jérémy Bataille, chef de centre chez Delko, situé Route d'Arles en face Carrefour. Un agrément gage de qualité à réclamer impérativement si vous comptez aller faire installer un boitier.

Car des contrefaçons existent et certains garagistes le proposent sans forcément y être autorisé. Si vous trouvez un boitier à 200 euros, méfiez-vous ! Pour un véhicule de quatre cylindres, le montant moyen est de 800 euros, qui peut monter jusqu'à 1 200 euros avec la main d'oeuvre. Elle ne sera normalement pas très élevée car l'opération dure entre une et quatre heures, au grand maximum. L'homologation concerne pour l'instant les véhicules équipés d'un boitier à injection indirecte. Pour les véhicules à injection directe, il faudra attendre le début d'année. Et c'est sur ce type que la demande est plus forte. "Pour l'instant, on tourne à un, deux rendez-vous par mois", poursuit Jérémy.

Un budget divisé par deux

"En roulant minimum 20 000 kilomètres par an, en sept mois, j'ai remboursé l'investissement", témoigne William, propriétaire d'une Toyota Yaris hybride et qui cumule deux emplois dont un de commercial. Un exemple particulier avec une faible consommation, 4,5 litres au cent. Un plein de 30 litres, qui revient à 18 euros, la motivation est forcément financière. "À 80% c'est une question d'économies et un petit peu écologique", raconte l'automobiliste.

D'autres qui effectuent moins de kilomètres sont passés à l'éthanol sans vouloir acheter le kit. "J'ai fait ça par petite dose, 15%, 30% puis 50%. À 60%, un voyant s'est allumé. Je fais donc moitié E85 et moitié essence", indique Gilles Geoffroy, pompiste. Depuis trois ans, il alimente son Nissan Murano de 2006 avec ce mélange. Un véhicule qui consomme 12 à 14 litres au cent. "Au total, les deux cumulés ça me fait 1,05 euros le litre et 40 euros d'économies sur un plein", confesse t-il.

Un coût rapidement amorti

Mais est-il risqué de passer à l'éthanol sans boitier ? "Je le déconseille fortement car il y a un risque de dysfonctionnements voire de casse du moteur", atteste Fabien Malis, vendeur chez Renault Nîmes. Un avis confirmé par Jérémy du garage Delko :"ce n'est pas une bonne idée." Gilles lui ne déplore aucun souci mécanique sur son véhicule. En résumé, pour des automobilistes qui empruntent régulièrement leur véhicule, le coût du départ peut être rapidement amorti. Car le budget carburant est divisé par deux. Dans le Gard, actuellement on recense 24 stations qui proposent du Superéthanol E85, avec un maillage équitable du territoire.

Des astuces du quotidien

Malheureusement tout le monde ne peut pas investir dans un kit éthanol ou tout simplement est doté d'un véhicule diesel. Il y a bien l'huile de tournesol mais là on est vraiment pas sûr de cette solution. Néanmoins, on peut tous adopter des petits gestes du quotidien pour limiter sa consommation. "Anticiper avant un rond-point, laisser aller le moteur en limitant l'accélération, éviter d'être en sur-régime...", lâche à la volée Fabien, notre commercial de chez Renault.

Il recommande également d'éviter de rouler les vitres ouvertes sur un long trajet car l'entrée d'air va freiner le véhicule et entraîner une augmentation de la consommation. Tout comme la climatisation. On est du coup plutôt sur des solutions applicables en été. C'est un détail, mais toujours par rapport à la prise au vent, enlevez également vos barres de toit quand vous n'en avez pas l'utilité. Car comme dirait l'autre, il n'y a pas de petites économies !

Un entretien régulier

La base reste évidemment un entretien régulier du véhicule et notamment au niveau des pneumatiques. "Des pneus sous gonflés, c'est à 5% à 10% de consommation supplémentaire", affirme Fabrice Morel, gérant de l'école de pilotage PPAC basée au Pôle Mécanique d'Alès, qui propose des stages d'éco conduite.

"Des gens qui ont gonflé leurs pneus à 2,3 bar cet été. Avec la chaleur, ils sont aujourd'hui à 1,8 barres. La Prévention routière préconise de vérifier la pression tous les mois." Pour le stage d'une demi-journée comptez 250 euros, avec, paraît-il, "15% d'économie systématique". On demande quand même à voir ! Concernant la mise au point mort du véhicule, Fabrice qualifie ce comportement de "débile", en clair sans effet sur la consommation. C'est dommage c'est la seule chose que je faisais. Si on ne vous a pas convaincu à faire diminuer votre portefeuille quand vous passez à la pompe, il reste toujours la trottinette électrique !

Corentin Corger