FAIT DU JOUR Deux ans après son arrivée, quel bilan pour le recrutement de Reda Hammache ?
Aujourd'hui chahuté par sa hiérarchie qui lui reproche notamment son management et la demi-saison insipide de l'équipe, le directeur sportif Reda Hammache vient de boucler sa deuxième année au Nîmes Olympique. Alors que le mercato hivernal débutera dans quelques jours, Objectif Gard dresse le bilan de celui qui a révolutionné la méthode de recrutement du club.
Il n'a pas tardé à imposer sa patte. Alors que Laurent Boissier, son prédécesseur, misait beaucoup sur des prêts de joueurs venus des meilleurs clubs français et sur des jeunes espoirs évoluant dans des divisions inférieures, seules quatre des treize recrues de Reda Hammache sont issues du championnat de France de Ligue 1 ou de Ligue 2. Pour les autres, le directeur sportif nîmois a cherché les bonnes affaires à l'étranger, et notamment dans le Nord de l'Europe. Son profil idéal : des joueurs d'environ 25 ans, internationaux ou proches de le devenir. Retour sur ses fortunes diverses.
La révélation
Birger Meling : Arrivé en provenance de Rosenborg contre environ 1 M€, le latéral gauche norvégien s'est directement imposé au Nîmes Olympique, marquant et délivrant une passe décisive dès son premier match aux Costières contre Brest (4-0). Malgré quelques pépins physiques et en dépit de la relégation des Crocos en Ligue 2, Meling réalise une saison de très bonne facture. Il est transféré pour 3 M€ à Rennes où il a beaucoup de temps de jeu et participe à la Conference League. Incontestablement, son recrutement est la grande réussite de Reda Hammache et de ses équipes de scouts.
Les satisfactions
Baptiste Reynet puis Per Kristian Bratveit : Suite au départ de Paul Bernadoni à Angers, le poste de gardien de but est l'un des principaux chantiers de Reda Hammache avant la saison 2020/21. Le directeur sportif mise sur l'expérimenté Baptiste Reynet qui réalise une bonne saison avec les Crocos. Ce dernier décidant de retourner à Dijon suite à la relégation de Nîmes en Ligue 2, Reda Hammache se tourne alors vers des profils étrangers. Parmi ses priorités figurent notamment l'Américain Ethan Horvath et le Norvégien Per Kristian Bratveit. Le Nîmes Olympique jette finalement son dévolu sur le second nommé. Auteur d'un très bon début de saison, Bratveit se troue au plus mauvais moment à Grenoble (2-1) avant de connaître quelques soucis physiques. Mais depuis son retour de blessure et sa prestation XXL à Sochaux (0-1), le portier norvégien enchaîne les bons matches et justifie, semaine après semaine, son statut de bonne pioche.
Moussa Koné : Arrivé pour une somme comprise entre 2 et 3 M€ en janvier 2020, le sénégalais a eu du mal à s'imposer à la pointe de l'attaque nîmoise. Cantonné à un rôle de joker sous les directions de Bernard Blaquart puis de Jérôme Arpinon, il est relancé par Pascal Plancque en 2021. S'il ne se montre pas exemplaire lors de la dernière intersaison, Moussa Koné inscrit 12 buts sur l'année civile, Ligue 1 et Ligue 2 confondues, s'imposant comme l'avant-centre numéro 1 des Crocos.
Yassine Benrahou : Première recrue de Reda Hammache en janvier 2020, il est prêté par Bordeaux avec une option d'achat à 1,5 M€. Transformant presque à lui tout seul le jeu des Crocos à son arrivée, il inscrit deux buts et livre trois passes décisives en neuf matches, permettant aux Nîmois de sortir la tête de l'eau juste avant l'interruption du championnat. Le Nîmes Olympique décide alors de lever l'option d'achat. Totalement transparent l'année suivante, il renaît en Ligue 2 depuis le début de la saison. S'il peut sans doute encore faire mieux, Benrahou - six buts et cinq passes décisives en 19 matches - est clairement à ranger parmi les satisfactions.
Naomichi Ueda : Recrue surprise de janvier 2021, le défenseur international japonais entre dans la rotation de Pascal Plancque en Ligue 1 avant de s'imposer comme le défenseur le plus utilisé la saison suivante en Ligue 2. Précieux dans les airs, adroit à la relance, Ueda fait le boulot.
Les mitigés
Andrés Cubas : Arrivé en provenance d'Argentine contre 3 M€, il réalise des débuts tonitruants chez les Crocos. Auteur d'un été XXL, ponctué notamment d'un superbe but contre Rennes (2-4), il voit sa dynamique se briser après la première trêve internationale. Dès lors, le Nîmes Olympique n'a plus retrouvé le même joueur. Trop souvent moyen en Ligue 1, il n'est toujours pas le patron du milieu de terrain en Ligue 2. Malgré son volume de jeu intéressant à la récupération, on est en droit d'attendre plus de lui dans l'utilisation du ballon. Mieux lors des dernières semaines, il devra confirmer sa montée en puissance à la reprise.
Niclas Eliasson : Recruté à Bristol (D2 anglaise) pour 2 M€, l'ailier suédois est arrivé à Nîmes en octobre 2020. Globalement en difficulté en Ligue 1, incapable de créer des différences dans son couloir, il fait cependant et par intermittence admirer son pied magique. Auteur de quatre buts et trois passes décisives en 30 matches, il réalise finalement une saison moyenne. Avec une bonne préparation et des débuts intéressants en Ligue 2, on pensait enfin le voir exploser à Nîmes. Il n'en n'est rien. Titulaire faute de mieux, Eliasson brille à de trop rares occasions et ne semble toujours pas avoir pris la mesure du championnat de France.
Julien Ponceau : Prêté avec option d'achat par Lorient, il sort de cinq mois plutôt neutres au Nîmes Olympique. Apprécié par Pascal Plancque qui lui offre beaucoup de temps de jeu, il n'est presque jamais décisif et influe peu sur le jeu.
Elias Mar Ómarsson : Arrivé pour 450 000 € à la dernière intersaison en provenance de l'Excelsior Rotterdam (D2 hollandaise), l'avant-centre islandais a connu une adaptation compliquée. Avec quatre buts, une passe décisive et quelques bonnes prestations récemment, il semble monter en puissance. À confirmer en 2022.
Les déceptions
Nolan Roux : Plutôt bon à son arrivée libre de Guingamp, il a été l'un des artisans du maintien en Ligue 1 en 2020. Mais il a traversé la saison suivante comme un véritable fantôme. Étant donné son expérience et son passé dans l'élite, on pouvait espérer autre chose de lui.
Karim Aribi : Nîmois depuis octobre 2020, l'attaquant algérien était auparavant un buteur reconnu à l'Étoile du Sahel, en Tunisie. Avec les Crocos, il n'a toujours pas débloqué son compteur et enchaîne les prestations décevantes. Pour ne rien arranger, son attitude fut loin d'être exemplaire lors de la dernière intersaison.
Patrick Burner : Son passé niçois (72 matches de Ligue 1 entre 2016 et 2020) était prometteur sur le papier. Mais le latéral droit s'est montré complètement dépassé dans l'élite avec les Crocos. À nouveau titulaire depuis la relégation en Ligue 2, Burner a parfois l'occasion de faire étalage de ses qualités de contre-attaquant. Mais sur le plan défensif ce n'est toujours pas convaincant.
Boris Boutet