Comme celui de la baguette, le prix de la galette des rois a augmenté. Une hausse d'environ un euro due à la progression du prix des matières premières. Le beurre au kilo, par exemple, est passé de 8,50 € à 10 € en un peu plus de trois mois.

Depuis une semaine, la galette des rois s'invite sur toutes les tables. Les plus attentifs auront remarqué que son prix est un petit peu plus élevé par rapport à l'an dernier. Cette hausse est estimée à un euro environ. Inutile de faire les yeux ronds à votre boulanger-pâtissier, ce dernier n'a fait que répercuter l'augmentation du coût des matières premières sur cette pâtisserie traditionnelle.

Dès le mois d'octobre, le prix de la farine est passé de 220 € la tonne à 300 €. Celui de la baguette a par conséquent augmenté de 0,5 centimes. "Si on avait suivi l'augmentation du cours de la vie, la baguette serait à 1,40 €. Ce qui n'est pas le cas chez nous, dans le sud de la France", relativise Christophe Hardy, président de l’Union des maîtres artisans boulangers et pâtissiers du Gard. Mais le beurre, les amandes, le sucre, les oeufs... Là aussi, la courbe des prix est tournée vers le ciel. Si ces ingrédients sont cités, c'est parce qu'ils sont inscrits dans la recette de la galette des rois.

Le président de l'UMAB 30 n'a alors d'autre choix que de durcir son discours. "Comme par hasard, c'est au moment où les besoins sont les plus forts !", s'agace-t-il. Le beurre par exemple qui peut représenter jusqu'à 70% du coût des matières premières dans la préparation d'une galette, se vend aujourd'hui 10 € le kilo. "Le prix a pratiquement doublé pendant les fêtes", assure la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.

La baisse de production de ce produit en serait la principale raison. "Depuis le mois de décembre, j'interviens quotidiennement sur mon carnet des prix. Les oeufs ont pris environ 25% d'augmentation, les amandes sont passées de 6 € le kilo à 8 €... C'est un cocktail explosif pour faire flamber les prix des galettes", insiste Christophe Hardy. Pour faire face à cette hausse des matières premières, le boulanger qui cédera bientôt son établissement situé à Junas à Garric Coursier et Nathalie Sanchis, à ajouter 0,20 cts à la part, soit un 1,20 € pour une galette.

"Les clients restent fidèles à la tradition"

Pour autant "les clients restent fidèles à la tradition" et les galettes partent comme des petits pains. Et pour les surprendre, la fédération a lancé cette année une opération spéciale avec la création de fèves à l'effigie des monuments et symboles emblématiques du département, dorée à l'or fin 24 carats. Des miniatures créées par Jean-Jacques Ruddy, artisan installé à Pantin (Seine-Saint-Denis) et éditées à 15 000 exemplaires. Dix boulangeries gardoises(*) - sur les 66 adhérents à l'UMAB 30 - participent à cette opération inédite, "et déjà nous savons que l'an prochain elles seront plus nombreuses", se satisfait Christophe Hardy. Voilà qui devrait ravir les gourmands et les collectionneurs.

Stéphanie Marin 

*Le moulin à Pains à Junas, Le fournil du Pont-du-Gard à Vers-Pont-du-Gard, Le moulin Delph, Le moulin Cévenol, La grange de Nathalie et La maison de la fougasse à Alès, La boulangerie de la fontaine à Bagard, La petite boulange à Mus, La castagnade à La Grand'Combe et la boulangerie Marchetti à Vestric-et-Candiac.