Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.08.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 464 fois

FAIT DU JOUR La Pêche, l'Abricot, Tibo et les toros

Tibo Garcia, toujours à Arles (Photo Archives Anthony Maurin).

Sébastien Castella ici lors de la Feria d'Arles de Pâques 2019 (Photo Archives Anthony Maurin)

On pourrait croire à une belle fable d'un certain Jean de La Fontaine... La fable ne doit pas mal se terminer mais chacun devra en tirer des enseignements, une morale ou simplement une envie d'aller plus loin dans l'aventure. 

Cette feria de Saint-Gilles est loin d'être inintéressante. Les Français sont bien représentés, la finale d'un bolsin, une novillada et une corrida font l'essentiel des festivités taurines dans les arènes. Un programme de qualité qui plaît aux aficionados et qui laisse la place à l'innovation, à la reconnaissance et à la jeunesse.

L'histoire est belle, les soutiens sont nombreux, et pour Tibo Garcia, on a acheté un costume d'alternative qu'il portera avec fierté. Les clubs taurins ont bien souvent leur rôle à jouer et en ce jour de gloire, un habit neuf n'est pas de trop. Bref, passé l'aspect mode et textile, revenons aux toros. La grande corrida de cette feria aura lieu dimanche 25 à 17h30 aux arènes Émile-Bilhau.

Tibo a envie d'en découdre, lui qui a failli mettre un terme à sa carrière. Tibo ne veut pas décevoir ni se décevoir, il veut juste prendre sa part dans l'histoire de la tauromachie française, en toute humilité mais avec le sérieux d'un jeune qui attend ce jour depuis des années. Fébrile ? Oui, certainement. L'enjeu est gros pour lui. Peureux ? Non, certainement pas. Si Tibo a fait l'effort de poursuivre et de persévérer, la peur est en lui mais l'envie la domine. Une envie de se régaler, une envie de connaître les joies de l'or et du toro de quatre ans. Le public sera forcément acquis à sa cause mais cela n'est pas un problème car il aura besoin de l'énergie de chaque spectateur pour arriver à tenir le cap, au moins émotionnellement.

Un rêve de fada

Tibo et les toros, c'est une histoire d'amour. Parfois l'amour fait mal mais il faut tenter de le comprendre pour parvenir à dompter ses peurs. Il faut être un peu irrationnel pour se lancer dans les toros mais il faut être carrément frappé du ciboulot pour devenir matador de toros ! C'est pour cela qu'on les aime... Ils ne sont pas faits du même bois, ils vivent librement leur peur et leur joie. La leçon à tirer d'un tel moment, pour Tibo comme pour l'aficionado, c'est peut-être simplement cela. Profiter.

Emilio de Justo il y a presque un an à Arles (Photo Archives Anthony Maurin).

De son côté, celui qui donnera son alternative au jeune nîmois, Sébastien Castella, sera bien là. Amoindri il y a quelques jours par des problèmes intestinaux, le Biterrois a rassuré son monde en diffusant une belle petite video à destination de son public inquiet. "Je suis en forme, bien remis, je serai à cette corrida car je n'ai pas envie de manquer cette belle fête et l'alternative de notre ami Tibo Garcia en compagnie d'Emilio de Justo. J'espère que nous vivrons une belle journée et une grande corrida" affirme le maestro chef de lidia.

Emilio de Justo, justement, s'est lui aussi laissé approcher et a envoyé une video où il se rappelle au bon souvenir de sa tarde 2018 dans les arènes Émile Bilhau. Pour lui, le cartel de l'édition 2019 est bon et les toros de Fuetne Ymbro serviront. Une corrida de gala pour une arène comme Saint-Gilles, un moment à ne pas manquer pour l'aficionado curieux.

Maxime Solera ici à Arles cette année (Photo Archives Anthony Maurin).

Mais avant cela, la feria dans les arènes débutera ce samedi à 17h30 avec la grande novillada partagée en deux, au moins pour les ganaderias. Deux élevages français se tireront gentiment la bourre, Cuillé et Malaga. Deux fers de garantie, le premier étant une valeur sûre, le second, moins expérimenté, a laissé entrevoir de belles choses à Arles où un exemplaire a particulièrement brillé. Ces ganaderias produisent des cornus appréciés pour leur bravoure, certes, mais aussi pour leur fond de noblesse non négligeable et qui permet aux apprentis toreros de se mettre en valeur.

Carlos Olsina toujours à Arles en 2019 (Photo Archives Anthony Maurin).

Face aux novillos de ce défi ganadero, trois jeunes loups. Maxime Solera, Carlos Olsina et El Rafi. Le premier est ancien dans la catégorie mais il est revenu en 2019 avec d'autres ambitions. Dix ans après s'être lancé dans cette belle galère, le jeune Solera est encore là. Réalisant quelques belles courses cette année, il arrive à Saint-Gilles avec l'espoir de poursuivre l'aventure. De nombreuses arènes lui font confiance, il ne trahit personne mais parfois le métier est dur et il faut composer. Maxime a en lui la force de s'accrocher et de prouver qu'il peut rêver encore un tantinet.

Novillada de competencia

Carlos Olsina (Charles Pasquier, Béziers) est très élégant. Une tauromachie souple, posée, calme et sereine même quand le duel s'effrite. Une main gauche suave, une droite basse et une ceinture bien engagée font de lui un novillero prometteur que l'on retrouvera avec plaisir l'année prochaine avec quelques courses en plus au compteur. Le plus jeune dans la catégorie est peut-être celui qui torée le plus.

El Rafi lors de la dernière feria de Pentecôte à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Le Nîmois El Rafi, de son vrai nom Raphaël Raucoule, cartonne et triomphe à l'issue de la quasi totalité de ses contrats. Il connaît déjà les angles morts du métier, sait que la persévérance est sa meilleure alliée et que le travail ne doit jamais s'arrêter. El Rafi a remporté deux Capes d'Or dans ses arènes de Nîmes mais il doit encore conquérir l'aficion et oeuvrer pour une meilleure régularité de ses performances.

Tout le programme est ici ou sur les réseaux sociaux. Réservations auprès de Toro Pasion au 06.10.59.33.90 ou directement au guichet des arènes.

Anthony Maurin

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