Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 14.10.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1298 fois

FAIT DU JOUR L'indépendance énergétique de la France passe par Nîmes

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Près de l'incinérateur et de la station d'épuration, Véolia vient de construire une usine de méthanisation (Photo : CM)

À partir des eaux usées des Nîmois, le nouveau centre de méthanisation produira du gaz vert pour un millier de foyers ainsi que les bus de Nîmes métropole. Une réponse dans la volonté de la France d'être plus indépendante dans la production d'énergie. 

Le projet a été initié sous la mandature de l’ancien président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. En 2019, en pleine polémique sur la gestion de l’eau et de l’assainissement par la Saur, l’édile décide de changer d’entreprise pour la gestion du réseau. Oubliée la multinationale Saur, place désormais à son pendant Véolia. D'une durée de huit ans, le nouveau contrat du délégataire stipule que l’entreprise devra construire une usine de méthanisation près de la station d’épuration de Nîmes ouest, près de la Bastide.

Après avoir produit ses premiers mètres cubes de biogaz, le nouveau équipement a officiellement été inauguré ce jeudi. « Cette usine démontre un peu plus le rôle majeur que jouent les collectivités territoriales dans la transition écologique et nous permet, nous Nîmes métropole, de faire un pas de plus vers notre objectif d’eco-métropole », salue le nouveau président de Nîmes métropole, Franck Proust, tout en prenant soin de citer son prédécesseur - et rival politique - Yvan Lachaud, dans l’avènement du projet.

Comment ça marche ? 

Casque sur la tête et chasuble sur le dos, la directrice des opérations de Véolia, Sonia Eisenstaedt, a organisé une visite guidée du site, dominé par un énorme cylindre jaune appelé digesteur. « D’une capacité de 5 500 m3, il contient les boues récoltées dans la station d’épuration à côté », commente-t-elle. Chauffées à une température de 37°, les bactéries contenues dans le digesteur mangent les boues à la recherche d’oxygène. En dégradant la matière, elles produisent des molécules comme le méthane (CH4). 

Au centre avec le ciseau, le président de Nîmes métropole, Franck Proust (Photo : CM)

Les boues restent enfermées vingt jours dans le digesteur. Le biogaz produit est ensuite stocké dans un gros ballon gris, construit à côté du digesteur. Charge par la suite à GRDF (Gaz réseau distribution France) de vérifier le gaz avant de l’autoriser à être injecté dans le réseau nîmois. Au total, cette nouvelle production de gaz vert « devrait alimenter à environ 1 000 foyers, soit la production de 90 m3 de gaz par heure », rappelle Philippe Pasula, directeur territorial GRDF Gard. Ce production permettra aussi d'alimenter 24 bus du réseau Tango. 

L'enjeu de l'indépendance énergétique 

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie visant à se détourner de son gaz, les pays de l’Union européenne cherchent de nouveaux fournisseurs. La production de biogaz serait, à terme, l’une des réponses à l’indépendance énergétique de la France. L’indépendance ne sera toutefois pas pour de suite… « Il existe pour l’heure 500 usines de méthanisation en France et 1 000 projets sont à l’étude. La volonté est d’arriver à 20% de biogaz en 2030, indique Philippe Pasula. Le challenge de la souveraineté énergétique viendra des territoires ! » 

Le site nîmois est appelé à monter en puissance. « D’ici 2024, les boues provenant d’une vingtaine d’autres stations de l’Agglo seront utilisées ici », indique Franck Proust. L'Agglo va d'ailleurs racheter  l’usine de méthanisation à Véolia : « Ça faisait partie des engagements pris avant mon arrivée. Au départ, on parlait de 21 M€. Ce sera finalement 15 M€ dont 9 M€ financés par l’agence de l’eau. » Sachant que chaque année, la vente de gaz permettra à l'Agglomération de récupérer 1 M€. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi : 

Digesteur puis composteur... D'une capacité de 5 500 m3, le digesteur chauffera les boues pendant vingt jours. À l'issue, les boues qui n'ont pas été mangées par les bactéries seront placées dans un composteur construit à proximité du site. L’usage du méthaniseur devrait réduire de 30 % le volume de boues produites par la station de traitement des eaux usées de Nîmes.

Coralie Mollaret

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