FAIT DU JOUR Spécial Noël : les plus belles crèches du Gard
L’occasion de saluer celles et ceux qui font vivre cette tradition venue notamment de Provence qui ravit chaque année petits et grands !
La crèche monumentale de Jean-Marc Estournel
Direction Cornillon, village médiéval niché dans la vallée de la Cèze. C’est dans l’église du village que chaque année l’électricien Jean-Marc Estournel réalise une crèche monumentale : une cinquantaine de mètres carrés, sept tonnes de matériel, près de 1 000 santons et « 493 heures de travail », précise l’auteur. Et tout est fonctionnel : des fontaines aux lampadaires, Jean-Marc Estournel a soigné le moindre détail. Tellement qu’on vous conseille de prendre le temps nécessaire pour observer toutes les petites subtilités qu'il s’amuse à glisser dans sa crèche, truffée de messages et de clins d’œil à l’actualité. On notera par exemple le menuisier en train d’apporter la photo officielle du président Macron à la mairie ou encore la présence de quelques arbres secs dans le décor, « à cause de la sécheresse », précise Jean-Marc Estournel.
Il a également ajouté pour la première fois un monument aux morts pour y installer le Poilu qu’on lui a offert il y a quelques mois ou encore un container de poubelle Nicollin, « en hommage. » Autre hommage, la présence d’une voiture siglée Véolia accompagnée de trois ouvriers, « car mon oncle était un des premiers à s’occuper des compteurs d’eau à Cornillon, c’est pour le réhabiliter », souligne Jean-Marc Estournel. Hommage toujours : le Cornillonnais l’affirme, l’année prochaine Johnny sera dans sa crèche. Une crèche visible jusqu’au 31 janvier à l’église de Cornillon, de 14 heures à 17 heures, et qui attire largement : l’année dernière 6 200 visiteurs sont venus et Jean-Marc Estournel en espère 8 000 pour cette année.
La crèche animée de Parignargues
Depuis près de 70 ans, la crèche animée de Parignargues revient dans l'église du village pour le plus grand plaisir des petits et des grands. L'an dernier, elle a attiré environ 5 000 visiteurs !
Plus de quarante ans après son décès, l’œuvre de l'abbé Jeanjean illumine encore les yeux des enfants. Cette crèche, qu'il a créée de ses mains dans les années 40, lui a demandé près d'une dizaine d'années de travail. Mais le jeu en vaut la chandelle, le succès est immédiat : elle est exposée à Paris en 1949 au profit du Secours Catholique ainsi qu'aux Arènes de Nîmes. Depuis cette époque, à l'approche des fêtes de Noël, la crèche trouve sa place dans l'église de Parignargues, là-même où officiait l'abbé jusqu'à son décès à la veille du Noël 1971. Et depuis 70 ans, les 50 automates régalent le public.
"C'est toujours la même crèche, elle n'a pas changé !", explique Rémi, l'un des douze bénévoles de l'association la crèche animée de Parignargues. Sous le charme du travail d'orfèvre réalisé par l'abbé, Rémi connait par cœur chacun des rouages de la crèche. "Entre l'arrivée de ce personnage et la sortie de celui-ci, ça se joue à la seconde près et depuis 70 ans il n'y a jamais eu le moindre décalage", s'étonne-t-il encore. Si le mécanisme et l'esprit de la crèche sont conservés, les bénévoles s'investissent pleinement, chaque année à partir de septembre, pour des travaux de rafraîchissement. Rémi détaille : "On refait les habits ou la peinture. Cette année, on a démonté l'étable pour la traiter et la poncer. Les personnages ont été nettoyés au coton tige. Nous sommes tous des passionnés". Depuis le 21 décembre et jusqu'au 7 janvier, les visites sont ouvertes tous les jours de 14h à 18h. L'entrée est libre.
La célèbre crèche monumentale de Comps
Depuis 11 ans le santonnier Romain Rodriguez est l'auteur d'une gigantesque crèche qui compte entre 400 et 500 personnages, plus des décors et des accessoires. "Au début, se souvient-il, la crèche était exposée chez moi. Puis ça a pris tellement d'ampleur que l'on m'a proposé de l'installer dans l'église."
Romain Rodriguez est attaché à la tradition des santons. Sa vison du petit monde qu'il recrée est celle d'une Provence d'autrefois. "Un monde en paix", souffle-t-il dans un sourire. Son inspiration, il la puise dans des balades, le quotidiens des provençaux et des revues d'époque. Pour l'occasion, il crée tout le décor, les personnages, les accessoires et s'occupe de la mise en place de la crèche qui lui demande un bon mois. Chaque année, la mise en scène change.
Un monde en paix
La version 20017 s'est enrichie d'un camp de gitans, d'un grand mas et de ses habitants. On y découvre la mairie de Comps et quelques habitants, puis loin dans la campagne, des capitelles, petites constructions rondes en pierre, typiques de Provence. Mais ce qui en fait la particularité est certainement la facture des santons. Les personnages sont modernes, souriant, colorés. "J'ai voulu rajeunir l'image du santon, pour amener les jeunes à faire vivre la tradition chez eux." Et puis, il est comme ça Romain, souriant et heureux de vivre sa passion. Il n'en vit pas encore d'ailleurs et finance les frais de la crèche en tenant une petite boutique de santons dans l'enceinte de l'église.
L'exposition de la crèche est l'événement le plus important du village et attire chaque année environ 7 000 visiteurs selon le santonnier qui rêve d'atteindre le chiffre magique de 10 000.