FAIT DU JOUR Sprint final pour les candidats avant les élections ce dimanche
À quatre jours du second tour des Régionales et Départementales, les candidats battent campagne. Tous ont la même obsession : mobiliser les électeurs qui ont boudé les urnes avec une abstention dans le Gard de plus de 66%.
À Droite, Christophe Rivenq : « La Région, ce n’est pas l’endroitoù l’on fait des lois ! »
Ce mercredi midi, le républicain Christophe Rivenq a quitté ses Cévennes direction Nîmois pour une conférence de presse. Tête de liste pour Aurélien Pradié dans le Gard, l’élu régional sortant n’est pas mécontent des 12,19% réalisé par la tête de liste Aurélien Pradié pour le premier tour du scrutin régional.
Un résultat qui leur permet de se maintenir au second tour. « Nous espérons faire élire dans le Gard quatre à cinq élus contre trois actuellement », indique le président d’Alès Agglo. Pour ce faire, Les Républicains espèrent récupérer une partie des électeurs du candidat soutenu par le parti présidentiel, Vincent Terrail-Novès. « Nous sommes un bon compromis entre la Gauche et l’extrême-Droite », poursuit Christophe Rivenq avant de rappeler que « la Région, ce n’est pas l’endroit où on fait des lois mais l’endroit où on essaie de créer des emplois, d’organiser les transports et de construire des lycées ».
Nîmes 2 : le député Collard lanceun « concours républicain »
Avec plus de 10 points de retard sur ses adversaires de Gauche, l’extrême-Droite compte sur le report des voix de Droite. D’autant que sur le canton de Nîmes 2, le candidat Les Républicains, Marc Taulelle, n’a officiellement donné aucune consigne de vote. Pour attirer ses électeurs, Yoann Gillet était donc ce mercredi matin dans le quartier de Courbessac avec Gilbert Collard. L’occasion pour le député européen de lancer le « concours républicain » : « Peu importe pour qui vous votez mais il faut aller voter… Bon, si c’est pour nous, c’est mieux ! » Gilbert Collard appelle les Gardois « à se distinguer des autres départements de France en se rendant massivement à l’isoloir. »
À Bagnols, le RN et la Gauche affichent leurs soutiens
Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, était à Bagnols ce mercredi matin, jour de marché, dans le cadre de son « tour des cantons gagnables ». Car sur le canton de Bagnols, le RN de Corine Martin et Jean-Louis Morelli a relégué la Gauche d’Alexandre Pissas et Sylvie Nicolle à près de dix points, et comme dans beaucoup de cantons, la Droite et le Centre sont out. Donc le maire de Beaucaire présente le RN comme la seule alternative à la Gauche, et tacle Alexandre Pissas, « dont même le maire de Bagnols dit qu’il ne sert pas à grand chose ».
Un mot d’ordre : « Essayez-nous ! », répété par Julien Sanchez. Les candidats misent quant à eux sur la « proximité », notamment dans la ruralité, composante importante du canton. « Nous ne voulons pas être là pour la gamelle », lance Corine Martin, s’en prenant à Alexandre Pissas et à « ses multiples mandats qui lui font tourner le dos ».
Alexandre Pissas justement : avec sa binôme Sylvie Nicolle, l’élu donnait une conférence de presse ce mercredi après-midi en présence de maires de communes rurales (Le Pin, Saint-Pons-la-Calm) et des représentants du PS et du PCF. « Et Jean-Yves Chapelet (maire de Bagnols, ndlr) s’excuse de ne pas être là, il fait un empêchement familial », précise Sylvie Nicolle.
Les candidats de la majorité sortante d’union de la Gauche espèrent arriver à mobiliser, notamment à Bagnols, où l’abstention était encore plus forte qu’ailleurs sur le canton, notamment en « utilisant des kilos de salive », dit Alexandre Pissas. Déjà élu en 2015 en duel face au FN, le binôme Pissas-Nicolle s’estime « en théorie moins en difficulté » cette fois, l’écart étant plus faible à l’issue du premier tour. « Mais ce n’est pas encore gagné, je suis d’un optimisme mesuré, ou averti », note Alexandre Pissas.
À Uzès, un second tour que Noguier et Bouad espèrent "serein"
Ce mercredi, le binôme sortant Denis Bouad et Bérengère Noguier ont donné une conférence de presse. Avec 19 points d'avance sur le binôme RN, tous deux espèrent un "deuxième tour serein". D'autant qu'au premier tour, Bouad et Noguier ont fait 41% à Uzès même et sont arrivés devant dans tous les villages du canton sauf à Saint-Siffret et Saint-Victor-des-Oules.
Mais pas question de se reposer sur leurs lauriers, la campagne d'entre-deux-tours se poursuit avec du terrain, des marchés, des tracts et de l'appui chez les autres candidats de la Gauche. Pour Denis Bouad, il faut se méfier de l'abstention et aussi de la démobilisation de l'électorat considérant que le duel est déjà plié en faveur de la Gauche. "Mais on est toujours dans le cas d'une campagne compliquée et limitée", reconnaît Bérengère Noguier.
Pour Fabrice Verdier, 4e sur la liste gardoise de Carole Delga : "Il faut rester mobilisés, ce n'est pas gagné"
À Vauvert, Carole Delga joue sur sa double casquette
À quatre jours d'un second tour pour lequel elle s'avance dans la peau de la favorite, Carole Delga était à Vauvert ce mercredi pour visiter l'Union des distilleries de Méditerranée et faire le point sur le projet de pôle d'échanges multimodal porté par son futur ex-conseiller régional, le maire Jean Denat. Mais pour la présidente sortante de la Région Occitanie, cet après-midi camarguais fut surtout l'occasion de faire des annonces.
La création pour la rentrée 2022 d'une école de la transition écologique à Vauvert d'abord. Mais aussi la réalisation d'un train à batterie rechargeable qui circulera dès 2023 sur l’axe Nîmes-Vauvert-Le-Grau-du-Roi, remplaçant ainsi l’usage du diesel. Des annonces dont le calendrier n'a certainement pas été choisi au hasard. En plein entre deux-tours, Carole Delga peut encore jouer sa double casquette de présidente-candidate. Et n'a pas l'intention de s'en priver.
Pont-Saint-Esprit : Christophe Serre et Carole Bergeri ont les maires derrière eux
24/24 ! Le binôme Christophe Serre/Carole Bergeri se réjouit de compter sur le soutien de tous les maires du canton de Pont-Saint-Esprit. Même sur celui de Fred Mahler, maire de Goudargues et candidat malheureux du premier tour. lls ont tenu un point presse, avec une bonne partie des élus locaux, "car c'est avec eux que l'on travaille au quotidien depuis six ans et qui sont nos relais auprès de la population", affirme Carole Bergeri.
En six ans, 80 contrats territoriaux ont été passés avec les communes du canton, soit 15 millions d'euros. Une belle somme débloquée via cette compétence non-obligatoire du Département et qui permet aux "petites communes d'entreprendre des projets divers et variés", affirme Benoît Trichot, maire de Montclus et suppléant de Christophe Serre.
Pour le binôme de la Gauche sortante, c'est à la fois "avec joie et surprise" qu'ils ont découvert qu'ils étaient devant le Rassemblement national au premier tour. "Il faut que les électeurs ne se démobilisent pas", tonne Carole Bergeri. Avec Christophe Serre, ils mènent une campagne "avec plus de pédagogie qu'en 2015" mais précisent qu'en même temps "il est plus difficile de rencontrer l'électorat" à cause de la crise sanitaire. La remobilisation des électeurs s'annonce comme un travail de longue haleine, à mener notamment auprès de la jeunesse... Reste à savoir si les troupes d'électeurs se remobiliseront un peu en quatre jours.
Beaucaire : cinq maires du canton et le sénateur Bouad autour de Catherine Climent et Frédéric Étienne
Cinq maires du canton de Beaucaire ont répondu à l'appel lancé par Catherine Climent et Frédéric Étienne à l'issue du premier tour des Départementales. Jean-Marie Gilles (Vallabrègues), Jean-Marie Rosier (Aramon), Gilles Dumas (Fourques) ont donc rejoint Juan Martinez et Jean-Marie Fournier dans les rangs des soutiens de ces deux élus, la première à Jonquières-Saint-Vincent, le second à Bellegarde.
Quant à Jean-Jacques Rochette, maire de Comps, il ne s'est pas prononcé. Cette campagne d'entre-deux-tours se joue tel un combat, contre le Rassemblement national et contre l'abstention. Le taux de participation au premier tour s'élève à 34, 13%. "Depuis lundi, nous sommes mobilisés sur le terrain, nous travaillons pour aller chercher les abstentionnistes", a lancé Frédéric Étienne lors de la conférence de presse organisée hier devant les arènes de Beaucaire.
Le binôme en a bien conscience, "la marche à franchir est énorme". Il faut dire qu'au premier tour 2 928 voix séparaient les deux listes toujours en lice pour les Départementales. Un chiffre balayé d'un revers de la main par Juan Martinez : "Ce sera une nouvelle élection dimanche avec des électeurs qui seront peut-être différents. Les compteurs sont remis à zéro." "Zéro", ce mot est revenu plusieurs fois dans les discours des maires unis autour de Catherine Climent et de Frédéric Étienne, pour décrire le bilan du mandat du candidat sortant.
Une analyse partagée par Cécile Calamel et Christophe André, adversaires du binôme Climent-Étienne au premier tour. "Dimanche, c'était un vote de colère, mais les gens se sont trompés d'élections", a déclaré Christophe André, qui comme Jean-François Milesi - candidat malheureux du premier tour - l'avait fait à l'issue du scrutin dimanche dernier, a appelé à faire battre le RN. Le sénateur Denis Bouad, lui aussi présent devant les arènes de Beaucaire, a salué le "courage politique" de ce duo arrivé en queue de peloton lors du premier tour (13,07%), "de soutenir des candidats qui n'ont pas la même sensibilité politique pour l'intérêt du territoire. Les Beaucairois méritent mieux que ce qu'ils ont eu ces six dernières années."
Chacun, à l'image du Jonquiérois Frédéric Martin, candidat sur la liste de Carole Delga pour les Régionales, a adressé un message aux citoyens : "J'aimerais que les électeurs ne se fassent pas voler cette élection. Ressaisissez-vous et faites vous représenter par des gens compétents." De leur côté, Jean-Pierre Fuster et Élisabeth Mondet poursuivent également leur campagne. Un tract est actuellement distribué dans les boîtes aux lettres à Beaucaire sur lequel s'affiche largement le maire, "et dans lequel les propos tenus sont encore une fois à la limite de la diffamation, a assuré Juan Martinez. J'espère juste que ce n'est pas la mairie qui paie. En tout cas on va le vérifier."
La rédaction